Depuis mardi 24 mars, l’armée turque est engagée dans le sud-est du pays dans une opération contre des positions de la rébellion kurde. Celle-ci a lieu malgré des négociations approfondies avec le PKK et son chef emprisonné, Abdullah Ocalan. Aucun bilan n’a été fourni, mais cette intervention illustre la fragilité du processus de paix en cours depuis fin 2012 et qui n’a guère avancé.
C’était toujours vers la fin du mois de mars que les grandes manœuvres de printemps débutaient contre les rebelles kurdes, avant qu’ils ne puissent réinvestir les chemins permettant d’entrer et sortir librement entre la Turquie et l’Irak, leur base arrière traditionnelle. Sauf que cette guérilla observe un cessez-le-feu total depuis deux ans déjà. De plus, la région de Mardin où est menée cette intervention, face à la Syrie, n’est faite que de plaines qui n’ont jamais abrité la moindre cache de militants armés.
En revanche, les abris et dépôts ciblés par l’armée turque servent à approvisionner les forces kurdes qui, enclavées dans le Kurdistan syrien, se battent contre l’organisation Etat islamique, voire à venir en aide aux populations de cette région en état de siège.
C’est donc une bien étonnante manière pour l’état-major d’Ankara de soutenir le processus de paix avec les Kurdes, qui, il est vrai, est passablement bloqué. A moins que ce ne soit là une forme de représailles, alors que le gouvernement espérait du chef rebelle emprisonné un appel à déposer les armes, le week-end dernier. Mais faute d’engagement concret de la Turquie, le PKK n’a rien promis.
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Actualité 25/03/2015 à 04:44 |
Source: .rfi.fr/europe