17 secondes (soit un parcours d’1, 6 km au-dessus de la Turquie) ont suffi à creuser la discorde américano-russe à propos de la Syrie, quand les F16 turcs ont abattu l’avion de combat russe

Mercredi 25 novembre, le Président américain Barack Obama, dans une conversation avec le Président turc Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que la Turquie a le droit de défendre son territoire comme tout autre pays. Il a aussi affirmé que l’avion russe SU-24 a bien traversé la frontière et qu’il serait resté au-dessus de la Syrie durant 17 secondes. En d’autres termes, il a accompli un vol d’1km 600 au-dessus du territoire turc. Cependant, au moment où il a été frappé par un missile  AIM-9X Sidewinder tiré par le F16 turc, il se trouvait soit juste au-dessus de la frontière soit, il était déjà passé du côté syrien de cette limite territoriale. Les pilotes ont apparemment atterri du côté syrien de la frontière et Moscou a annoncé mercredi que tous deux étaient « entre de bonnes mains », malgré les revendications rebelles de leur liquidation. 

Peu importe de quelle façon l’incident est interprété, il a réussi à générer cinq points susceptibles, à un moment ou un autre, de déclencher un affrontement aérien ou naval entre les forces américaines et russes sur le théâtre syrien.

1. C’était la première fois en 65 ans, depuis 1950, qu’un avion de combat fabriqué aux Etats-Unis et appartenant à un Etat-membre de l’OTAN a abattu un avion de guerre russe à l’aide d’un missile également fabriqué aux Etats-Unis. Les conséquences de cet incident ont, sans aucun doute, été sérieusement évoqués lors de la session spéciale de l’OTAN convoquée juste après l’événement.

2. Obama ne s’est pas contenté de s’exprimé en soutien total de la version turque de l’incident, mais il a allégué que Poutine ne disait pas la vérité, lorsqu’il a prétendu que l’avion avait parcouru 1km à l’intérieur de l’espace aérien syrien lorsqu’il a été abattu. Le Président russe n’a pas encore répondu à cette accusation, mais il ne fait aucun doute qu’il le fera.

3. Le clash militaire entre la Russie et la Turquie est, à présent, devenu partie intégrante des griefs personnels entre Poutine et Obama, et du bras de fer au sujet de l’avenir de la Syrie et du sort du Président Bachar al Assad.

Obama déclare qu’aussi longtemps qu’Assad demeurera au pouvoir, non seulement il n’y aura aucun accord sur le moyen de mettre un terme à la guerre en Syrie, mais en outre, il sera impossible de vaincre Daesh.

Poutine déclare exactement l’inverse : qu’il est impossible de mettre fin à la guerre ou de vaincre Daesh sans Assad au poste de Président. Seulement après l’atteinte de ces objectifs, dit-il, on pourra discuter de l’avenir d’Assad.


4. Mardi soir, le 24 novembre, Poutine a accompli son geste suivant, dans la partie d’échecs qui monte en puissance entre les Etats-Unis et la Russie en Syrie.

L’Etat-Major général russe a annoncé que le croiseur lanceur de missiles Moskva, l’un des plus gros navires de guerre au monde, a reçu l’ordre de se rapprocher de la côte syrienne, au large du port de Latakia,près de la frontière turque et de détruire « toute cible représentant un danger ». 

Les sources militaires de Debkafile annoncent que le Moskva sert de base de lancement de missiles, doté d’un complément de missisles sol-air avancés S-300.

C’était un message direct à Ankara, déclarant que tout avion de guerre turc s’approchant de Syrie ou volant au-dessus de la province d’Hatay, au sud de la Turquie – où s’est produit l’incident du SU-24 – s’expose à être abattu par des missiles russes. Le Commandement général russe a aussi annoncé que les avions de guerre russes escorteront dorénavant tous les vols russes opérant dans l’espace aérien syrien, y compris les bombardiers.

5. Bien qu’il ait seulement soutenu Erdogan verbalement, Obama n’a pas eu recours à aucune mesure militaire contre la Russie. Mais il a, effectivement, une carte dans sa manche. Le porte-avions USS Harry S. Truman accompagné d’une force de frappes est en route vers la Méditerranée, ayant quitté son port américain le 16 novembre. 

Le Truman rejoindra le porte-avions français Charles de Gaulle, dont les avions ont commencé à bombarder des cibles de Daesh en Irak, le 23 novembre. Si Obama donne l’ordre au Truman de pénétrer (depuis les airs) sur le théâtre syrien, il y aura deux porte-avions d’Etats-membres de l’OTAN qui feront face aux forces navales russes au large des côtes syriennes, conduites par le lance-missiles Moskva.
DEBKAfile Reportage Exclusif 25 novembre 2015, 11:25 AM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski

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