Richard Ferrand rattrapé par ses tweets sur la mise en examen de François Fillon
En 2017, il estimait que le candidat de la droite, alors mis en examen, avait « perdu toute autorité morale ».
Les paroles s’envolent, les écrits restent. Après la mise en examen de Richard Ferrand ce jeudi 12 septembre, les réactions sont nombreuses dans la classe politique.
Alors que la majorité et l’Elysée font bloc autour du président de l’Assemblée nationale, des responsables de l’opposition, à l’image du socialiste Olivier Faure ou du député LR Philippe Gosselin, estiment que l’élu du Finistère n’est plus en condition de diriger les débats sereinement.
Mais au delà de son maintien (ou non) au Perchoir, c’est la “présomption d’innocence” à géométrie variable de Richard Ferrand qui est pointée, notamment à droite.
En cause, des tweets qu’il avait publiés en pleine campagne présidentielle, quand François Fillon, alors embourbé dans le “Penelope Gate”, avait été mis en examen pour détournement de fonds publics.
L’ex-député socialiste s’en prenait à cette droite qui “voudrait que soit placé dans nos mairies et nos écoles le portrait d’un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale”.
Dans une autre publication, il tenait à peu près les mêmes propos concernant le candidat LR: “nous disons à François Fillon qu’il a perdu toute autorité morale pour diriger l’État et parler au nom de la France”.
Des propos qui intervenaient dans un contexte où le candidat de la droite avait promis qu’il jetterai l’éponge en cas de mise en examen, et qui avait attaqué Nicolas Sarkozy sur ce point lors de la primaire de la droite.
Une droite voudrait que soit placé dans nos mairies et nos écoles le portrait d’un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale.
Nous disons à @FrancoisFillon qu’il a définitivement perdu toute autorité morale pour diriger l’Etat et parler au nom de la France.
Ces deux tweets lui reviennent à la figure ce jeudi. “Fidèle à ma conception de la présomption d’innocence, je ne demande pas à Richard Ferrand de démissionner. Impliqué cependant dans une affaire concernant sa compagne, je ne peux cependant m’interroger sur le décalage entre ses propos d’hier sur Fillon et d’aujourd’hui”, tacle le député LR du Vaucluse Julien Aubert, joignant à sa publication une capture d’écran de l’un de ces tweets.
Et le candidat à la présidence des Républicains d’ironiser: “aux yeux de tous, il est arrosé, comme l’arroseur, pour ne pas dire douché ou rincé”.
Même son de cloche pour le député LR Bruno Dive, qui reprend mot pour mot la citation de Richard Ferrand.
Fidèle à ma conception de la présomption d’innocence, je ne demande pas à @RichardFerrand de démissionner. Impliqué cependant dans une affaire concernant sa compagne, je ne peux cependant m’interroger sur le décalage entre ses propos d’hier sur #Fillon et d’aujourd’hui. (1/3)
Le Parti présidentiel voudrait que soit maintenu à la tête de la représentation nationale le visage d’un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale ?
REMEMBER
Ces anciennes publications ont également été remarquées du côté du Rassemblement national.
“Cher Richard Ferrand, ce message, daté du 4 avril 2017, vous est aujourd’hui destiné”, raille le cadre RN Jean Messiha, demandant au président de l’Assemblée d’en tirer “toutes les conséquences”, sous-entendu en démissionnant.
Cher @RichardFerrand, ce message, daté du 4 avril 2017. vous est aujourd’hui destiné.
Son auteur était un vrai visionnaire !
Veuillez svp en tirer toutes les conséquences. https://twitter.com/richardferrand/status/852938381365522434 …Richard Ferrand✔@RichardFerrand
Une droite voudrait que soit placé dans nos mairies et nos écoles le portrait d’un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale.
Quand l’affaire des Mutuelles de Bretagne avait éclaté en juin 2017, le premier ministre avait fait savoir par la voix de Christophe Castaner que Richard Ferrand serait immédiatement démis de ses fonctions en cas de mise en examen.
Mais à cette époque, l’intéressé était ministre, et non président de l’Assemblée nationale comme c’est le cas aujourd’hui. Un poste qu’il avait finalement été contraint de quitter avant sa mise en examen.
C’est la République irréprochable tant prônée par macron.
Richard Ferrand l’antisémite qui adore rincer les partis pro palestiniens avec ses propres deniers.
J’espère que se tweets vont être diffusés ans les médias.
ROSA