Journée Mondiale des Troubles Bipolaires, une maladie chronique qui se stabilise lorsqu’elle est traitée

1 à 5% de la population française souffre de troubles bipolaires. Une maladie pas toujours comprise tant les symptômes sont divers et variés mais, une fois traitée, elle peut se stabiliser. Cette journée mondiale de la bipolarité est l’occasion d’inciter les malades potentiels à consulter. L’occasion également de lutter contre la stigmatisation des patients.

Quel est le point commun entre Marylin Monroe, Agatha Christie et Vincent Van Gogh ? Tous les trois étaient bipolaires.

Ce lundi 30 mars, c’est la Journée Mondiale des Troubles Bipolaires, une maladie chronique pas toujours comprise tant les symptômes sont divers et variés :

Des symptômes divers et variés

« une certaine instabilité émotionnelle, une souffrance psychologique, certaines difficultés notamment la phobie sociale. Tout dépend de la personne bipolaire » selon Denise Ledormeur, Présidente de l’association Handicap Solidaire.

On estime que 20% des personnes bipolaires, se suicident.

Lutter contre la discrimination

Rose qui est atteinte de bipolarité, est, aujourd’hui, stabilisée. Pour elle, l’intérêt de cette journée est de lutter contre la stigmatisation.

« Il n‘y a plus de phase aiguë quand vous avez un traitement. Mais, ce qui est difficile, c’est la vie avec les autres qui, eux, peuvent avoir des aprioris » regrette Rose.

« C’est la psychophobie en fait. Ils disent beaucoup de choses et n’apprennent pas à nous connaitre. Nous sommes des êtres humains comme les autres. » souligne t-elle.

La maladie ne se guérit pas mais se stabilise si elle est traitée

Si la recherche progresse, le diagnostic est toujours difficile à faire. Docteure Martinerie, psychiatre à la clinique des Flamboyants estime que « c’est une maladie grave qui impacte la qualité de vie du patient en particulier si il n’est pas traité et qu’il n’est pas accompagné au cours de cette maladie ».

« Cette maladie peut être impacté par des problèmes de santé somatiques (plus de maladies cardiaques, plus de cancers), car ces patients sont, en général, réticents à consulter. Comme le diabète, c’est une maladie chronique. Le traitement permet d’atténuer les symptômes, éventuellement d’espacer les phases, mais cela ne va pas permettre de guérir la maladie. »

La journée mondiale de la bipolarité a lieu le 30 mars, jour de la naissance de Vincent Van Gogh.

« Le diagnostic nous a rendu notre liberté », raconte Laetitia Payen, maman d’un garçon bipolaire

Des colères assourdissantes, des insultes qui pleuvent, des coups qui ne s’arrêtent pas… et subitement, une avalanche de câlins et d’excuses. Dès ses premières années, Stanislas a désarçonné ses parents et sa grande sœur par un comportement hors des clous. Autisme, troubles dys, hyperactivité, hypersensibilité ? Après bien des rendez-vous médicaux et des dizaines de fausses pistes, la mère de Stanislas, Laëtitia Payen, est arrivée à une conclusion surprenante : son fils de 5 ans souffrait de troubles bipolaires. Une maladie psychique handicapante, surtout quand elle n’est pas diagnostiquée, qu’il est rare de reconnaître chez un enfant.

Depuis, cette iconographe est devenue présidente de l’association Bicycle, qui accompagne les familles d’enfants et adolescents souffrant de troubles de l’humeur. Après des années de crises, de doutes, de culpabilité, de méthodes faites maison, de lectures et de rencontres, Laëtitia Payen a voulu raconter son vécu dans Mon enfant cyclone, le tabou des enfants bipolaires*, qui vient de paraître.

Une piste « trop souvent exclue d’emblée en France »

L’objectif n’est pas de donner un diagnostic, mais de suggérer une piste « trop souvent exclue d’emblée en France à tous les parents désemparés qui ont tout essayé, qui ont cherché, consulté, sans trouver de solutions ». A l’occasion de la  Journée mondiale des troubles bipolaires, 20 Minutes a rencontré Laëtitia Payen pour lui poser quelques questions en vidéo.

Elle le reconnaît : rien n’est facile dans ce parcours du combattant. Pourtant, Stanislas a été diagnostiqué dès ses 5 ans. Et aujourd’hui à 13 ans, il va bien et il est scolarisé. Mais est-ce trop tôt pour enfermer un enfant dans une case et lui donner des médicaments ? « Ça a été un soulagement pour lui, le diagnostic. Il m’a dit « c’est pas moi qui suis méchant ». L’avantage du diagnostic précoce est de reculer la prise de médicament et en donner le moins possible. Quand on pense à troubles bipolaires, tout de suite, on pense médicament. Or, c’est l’inverse. De toute façon, ces enfants vont avoir des étiquettes et recevoir des traitements, mais souvent pas les bons, à haute dose, avec des hospitalisations. Et des drames : tentative de suicide pour les enfants, pour les parents des signalements et ça peut aller jusqu’au placement. »

Voilà pourquoi elle se bat avec son association Bicycle pour accompagner les parents… et sensibiliser les soignants. « Aucun parent n’a envie de psychiatriser son enfant ! Comme beaucoup de parents de l’association, le diagnostic nous a rendu notre liberté. C’est un problème pour les gens qui ne sont pas confrontés à cette maladie. »

Mais l’autrice rassure : « tous les enfants qui ont des problèmes de comportement ne sont pas bipolaires ! La crise d’opposition ou d’adolescence, ça passe. Chez l’enfant bipolaire, non seulement ça ne va pas passer, mais ça va s’aggraver. »

* Mon enfant cyclone, Laëtitia Payen avec Catherine Siguret, Flammarion, 16 mars 2022, 19€.

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