Les Israéliens vivent beaucoup plus près de Daesh que les Américains. Daesh a promis de conquérir l’Etat juif et l’inclure dans son khalifat. Les Forces de défense israéliennes ont adopté une stratégie pour prévenir les attaques de Daesh ; la dissuasion, en est la clé. L’objectif est de convaincre Daesh de ne pas attaquer Israël par crainte de la riposte. Pour cela la menace que représente la puissance militaire de l’état hébreu doit être crédible.


Pour Tsahal, Daesh n’est qu’un groupe terroriste de plus, dont la menace ne fait même pas partie des plus grande menaces qui pèsent sur Israël.  Amos Yadlin, ancien chef du renseignement militaire a dit: « Finalement, Daesh, c’est quelques milliers de terroristes excités qui chevauchent des camionnettes en jouant de la gâchette avec des Kalachnikovs et des mitrailleuses. »


L’armée israélienne a toujours besoin de savoir si sa force de dissuasion est suffisamment crédible et opérationnelle. Les lignes rouges sont clairement, publiquement et à plusieurs reprises annoncées par les hauts responsables israéliens non seulement en hébreu, mais aussi en arabe. Cette crédibilité est renforcée par la décision de mener des « actions offensives ciblées pour leur signaler quand les« règles du jeu »ont été brisées. »


Bien sûr, la dissuasion n’est pas le seul volet de la stratégie d’Israël pour contrer ses ennemis. La prévention des attaques terroristes est aussi centrale. Elle consiste à anticiper les attaques grâce au renseignement afin d’identifier les menaces, à un systèem de défense élaboré, grâce notamment au système de missiles de défense Iron Dome et aux clôtures sécurisées sur l’ensemble de ses frontières, et la défaite décisive de l’ennemi quand, malgré tous les efforts de l’état hébreu, il se décide à attaquer malgré tout.


Israël a fait savoir quelles étaient les trois « lignes rouges » à ne pas franchir, à l’Iran, Assad, et les groupes terroristes en Syrie: pas d’attaques contre Israël; aucun transfert d’armes classiques et de pointe à des groupes terroristes qui menacent Israël; et aucun transfert d’armes chimiques à des groupes terroristes. Les «dizaines» de frappes aériennes israéliennes en Syrie que le Premier ministre Netanyahou a reconnues comme étant le fait de Tsahal étaient destinées à rappeler à tous ses adversaires le prix à payer en cas de violation de ces lignes rouges.


Sur sa frontière immédiate, Israël fait face à deux groupes terroristes inféodées à Daesh : dans la province du Sinai en Egypte et la Brigade des Martyrs de Yarmouk, côté syrien qui opère sur les hauteurs du Golan. En dépit de leur capacité réelle à pouvoir attaquer Israël à tout moment, les deux groupes terroristes ont fait preuve de retenue. Comme un journaliste allemand qui a enquêté sur Daesh en 2014 l’a expliqué: «Le seul pays que Daesh craint, c’est Israël. Ils m’ont dit  qu’ils savent que l’armée israélienne est trop forte pour eux. »

L’auteur est directeur du Centre Belfer de la Harvard Kennedy School pour la science et des affaires internationales et un ancien secrétaire adjoint américain de la défense de la politique et des plans.

The national interest – traduction JForum

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