Les Parachutistes se préparent à survivre en totale autonomie dans un scénario de guerre au Liban

Au beau milieu des forêts escarpées des forêts du Mont Carmel, les hommes de  troupe apprennent à utiliser l’approvisionnement en nourriture, carburant et en médicaments trouvé auprès de la population libanaise, à réparer leurs armes en pleine bataille ; Ils tiennent compte du fait que le Hezbollah est à présent une armée plus professionnelle, conventionnelle, hautement entraînée, et plus une « milice », ce qui est perçu comme un avantage pour Tsahal.

 

Une unité commando du 101 ème Bataillon Parachutiste « Elapidae » [NDLR : Cette famille comprend les serpents les plus dangereux du monde comme les cobras, mambas noirs, taïpans, serpents-corail… ] trace son chemin au milieu de la nuit à la lumière de la lune vers un centre de commandement du Hezbollah.  Ses hommes s’engagent dans un échange de tirs à bout portant et certains subissent des blessures, mais ils réussissent dan leur mission et s’emparent de la cible ainsi que de son précieux contenu : des renseignements et des données opérationnelles du Hezbollah.

Ils se trouvent en profondeur sur le territoire ennemi et leur approvisionnement en nourriture et en munitions peut encore tenir jusqu’au prochain matin, mais ils doivent rester derrière les lignes ennemies durant plusieurs jours ou même des semaines et les options en matière de réapprovisionnement aérien sont limitées.

Le scénario ci-dessus correspond à ce à quoi la Brigade aprachutsite de Tsahal s’est récemment préparée. D’abord, ils se sont entraînés dans le sud, en préparation d’une campagne à Gaza et, ensuite dans le nord, en pré »apration d’une campagne sur au moins deux fronts.

 (Photo: IDF Spokesmans unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

Bien que les soldats s’entraînent et pratiquent des manœuvres militaires du matin au soir au cours des entraînements fondamentaux et plus poussés, ce sont les défis logistiques et leur impact sur le mental qui peuvent s’avérer décisifs, dans l’éventualité d’une guerre au Liban.

L’hypothèse est que les meilleures unités du Hezbollah sont positionnées au Sud-Liban, sur la ligne de front. De ce fait, Tsahal enverra une vague cruelle d’unités de combat d’infanterie, en même temps que des tanks, des véhicules blindés transport de troupes (APC) et des bulldozers D9 assistés par l’artillerie.

Le retour des unités du Hezbollah depuis la guerre civile syrienne, ensanglantées mais éprouvées par les combats, dotées d’une confiance renouvelée, ajouté aux  récents échanges d’avertissements entre Israël et la milice chiite, mettent en évidence l’étendue des préparatifs à la bataille dans le nord.

 (Photo: IDF Spokesmans unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

 La Brigade parachutiste a mené un certain nombre d’exercices  de largage de parachutes à grande échelle au cours de ces dernières années – et pas seulement pour justifier du nom de leur unité. Les récentes missions d’entraînement de la brigade comprenaient des largages par des F.16 de quantités massives de munitions lourdes et balles réelles, près des lieux où se trouvaient les forces terrestres.

Ils se sont entraînés dans les bois du Mont Carmel, du fait que leur topographie et leur feuillage est très similaire à ceux du sud Liban.

Un pilote de combat qui participait aux exercices a déclaré : « Nous avons ouvert un centre de commandement aérien pour que l’unité des opérations conjointes puisse superviser et synchroniser les opérations. Malgré le temps hivernal, nous avons fourni aux forces terrestres un soutien aérien complet, comprenant l’évacuation des blessés.

En anticipant les difficultés dans le réapprovisionnement des troupes, les pelotons de renseignements du bataillon étudient aussi des détails plus terre-à- terre : la localisation des stations d’essence, pour le carburant, ainsi que des pharmacies locales.

 (Photo: IDF Spokesmans unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

 

« Le but est d’avancer aussi secrètement et sereinement que possible », explique à Ynet le Capitaine Yanun Lavian, un commandant de compagnie du 101 ème Bataillon. « Peu importe à quel point vous avez peu de nourriture, d’eau ou de temps de sommeil, vous devez être capable de faire ce qu’il faut avec le peu de moyens disponibles et d’être plein d’énergie, sur le plan mental et opérationnel. Au Sud-Liban, les règles sont différentes ».

Les unités de combat ont besoin d’être indépendantes et l’importance des différences de situation changent selon le niveau de commandement. « Un commandant de bataillon doit penser à la façon de faire se déplacer de vaste quantités d’hommes de troupe et d’équipements jusqu’au prochain endroit ; et un commandant de compagnie doit envisager comment nourrir ses troupes chaque jour ; alors qu’un soldat individuel doit avoir en tête de déceler d’où l’ennemi apparaîtra », poursuit-il.

Nous savons pertinemment que la prochaine guerre sera très différente

Pour illustrer, de façon optimale ce qui attend les soldats durant la bataille, dans le cadre de cet exercice, la nourriture était cachée dans des maisons encore en construction et qui ont été conquises par les troupes dans la ville druze de Daliyat al-Karmel.

 (Photo: IDF Spokesmans unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

Ils ont ouvert des armoires et ont découvert des fruits et des légumes, de l’huile, du riz et des boîtes de conserves, qu’ils ont cuisinés par eux-mêmes. « Ils ont ajouté des comprimés de chlore pour pouvoir la boire et ont rempli leurs gourdes pour poursuivre leur route » raconte un des officiers.

Les troupes ont aussi découvert des stations essence qu’ils ont utilisées. Une structure représentant une pharmacie libanaise et des provisions de médicaments a été laissée aux soins des hommes de troupes afin qu’ils la découvre. « Le nom du jeu auquel on joue ici, c’est l’autonomie », dit un officier.

L’officier supérieur de la brigade a déclaré qu’il y avait de la marge pour s’améliorer. « Nous analysons les rapports des débriefings de la guerre du Liban de 1982, mais nous savons cette fois que ce sera très différent. Nous n’avons pas de tanks ; nous n’avons que ce que nous portons sur notre dos ».

 (Photo: IDF Spokesperson's Unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

 

En plus d’apprendre  comment subsister grâce à la nourriture et à l’eau locales, certains soldats suivent les instructions pour savoir comment prendre soin et corriger des armes défectueuses du bataillon, et dans le cas où ils traversent une cachette d’armes de l’ennemi, les soldats apprennent à se servir aussi bien de fusils kalachnikovs.

Lors d’un exercice, les parachutistes, aux côtés de l’unité d’élite 669, ont pratiqué des exercices de secours à apporter à un pilote abattu,alors que le Hezbollah le recherche pour le kidnapper. Que le soin médical d’urgence puisse durer 12 heures ou plus, jusqu’à ce au’un hélicoptère puisse arriver est un scénario tout-à-fait réaliste.

« Nous sommes très pratiques dans nos entraînements », dit un officier supérieur. « Le scénario réel est très loin de ce que tout un chacun imagine. La force mentale est essentielle pour combattre en profondeur au sud Liban. Un soldat combattant comprend qu’il lui en est demandé d’autant plus que les forces du Hezbollah auxquelles il fait face peuvent être d’autant plus importantes ou plus lourdement armées qu’il ne peut s’y attendre ».

 (Photo: IDF Spokesperson's Unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)
La terminologie a changé. Les officiers de Tsahal désignent le Hezbollah comme une armée et plus simplement comme une organisation de guérilla. « Le Hezbollah s’est renforcé, ils prennent plus d’initiative et sont plus capables qu’avant. .. On prend aussi en considération l‘éventualité que l’armée libanaise puisse combattre aux côtés du Hezbollah », dit un officier.

Il y a deux ans, un officier supérieur du Commandement nord a décrit le Hezbollah comme étant l’armée la plus forte du Moyen-Orient après Israël. Pour les commandants de la compagnie des parachutistes,c’est une bonne chose. Ils sont en voie de devenir une  armée conventionnelle et le gratin de Tsahal pense qu’aucune armée conventionnelle de la région ne peut vaincre l’armée israélienne.

 (Photo: IDF Spokesmans unit)

(Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

 

Dans le combat contre une force non-conventionnelle, il y a des défis uniques qui changent les règles du jeu. Mais le fait que le Hezbollah ait obtenu beaucoup d’expérience (en Irak et en Syrie) finit par servir les intérêts de Tsahal.

« Nous préparons les soldats à être confrontés à beaucoup d’incertitude et pour le long terme. La principale différence concernant le combat en profondeur au sud Liban c’est le facteur de capacité à agir en parfaite autonomie. Nous allons combattre une armée professionnelle qui a été essayée et testée sur divers front de combat au cours de ces dernières années », déclare le Major Gal Carmi du 101 ème Bataillon.

Yoav Zitun|Publié le :  04.02.18 , 17:58

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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gilles falavigna

Durant la seconde guerre du Liban, la totale autonomie des Sayaret n’avait pas été aussi heureuse que prévue. En particulier, le choix de cibles redondantes conduisit à de gros ratés. Il me semblait qu’un retour au « command and control » serait d’autant plus pertinent que l’ennemi est plus professionnel et coordonné qu’il ne l’était.

stevenl

Grace a l’Iran le Sud Liban deviendra a no man’s land permanent.

Marie Esther

et bien moi dans un mois et demi, je rejoins Israël à une dizaine de Km de la frontière libanaise.
Je crois en Tsahal (comme toujours) et dans le gouvernement actuel israélien, et bien plus qu’en 2006.
Vive nos soldats jeunes et moins jeunes qui ont beaucoup de courage.

Joaquim

Confiance en Tsahal, vous dites? Depuis 2006, notre invincibilité s’est un peu érodé. J’etais réserviste pendant 2006, et croyez moi, nos chefs sont des incompétents. Si vous voulez venir en Israël, allez plutôt au sud, car au nord c’est l’incertitude…
Bonne chance pour votre aliyah

Joaquim

yen à marre de toutes ces guerres!
70 ans de conflits, et Israël n’est toujours pas en sécurité. C’est décidé, j’immigre au Canada. Demain, Shabbat à Montréal
Shalom

trublion

dites nous donc, Adam, comment d’après vous fait-on la paix quand tous les pays autour veulent vous détruire, le disent et s’arment à cet effet.

Adam

Pensez-vous à la paix la guerre n’arrange rien vous gagnez une bataille mais pas la guerre la paix est la plus importante pour vos enfants

Andre

Comment Tsahal va se mesurer à une armée qui ne respecte aucune loi de la guerre conventionnelle.Ca va être un vrai challenge!!!

Jge france

Ce n est pas evident la guerre contre les barbares , il y a aussi l armee libanaise qui se range du cote de ces barbares !