L’accord opportuniste entre Poutine et Erdogan pour la Syrie, marque la sortie d’Obama du Moyen-Orient. 

 

 

L’accord de cessez-le-feu syrien que le Secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov ont annoncé vendredi 9 septembre au soir, à Genève transmet les affaires courantes en Syrie au Président russe Vladimir Poutine et à l’armée du pays. Selon les détails :

Cet accord marque un revirement abrupt pour Washington. Lors de sa rencontre avec Poutine en Chine », la semaine dernière, le Président américain Obama ne s’est pas plié aux mêmes mesures, pour la simple raison qu’un tel accord serait une façon de s’aligner sur la posture et la politique préconisées par le candidat républicain à la Présidentielle, Donald Trump et non celles de la candidate démocrate Hillary Clinton.

Trump avait suggéré, il y avait plusieurs mois, que les Etats-Unis devraient Poutine finir le travail de la guerre en Syrie, certifiant que le dirigeant russe était celui capable de faire au mieux.

Dans la situation actuelle, cela importe peu que Kerry et Lavrov aient convenu de ne pas publier les détails de cet accord. La publication de ces détails risqueraient seulement de révéler que, d’une manière ou d’une autre, les rebelles du secteur d’Alep et, peut-être de toute la Syrie, ont été purement et simplement abandonnés à eux-mêmes, tout en les assurant d’une clause disant que Poutine va demander à Bachar al Assad de cessez de les bombarder -ce qui reste peu plausible-.

Les rebelles syriens se retrouvent, à présent, piégés, à la fois par l’accord russo-turc et par l’accord russo-américain, avec un nœud coulant qui se resserre autour du cou.

Les « initiatives » naissantes qui se sont répercutées, cette semaine, à Washington, Moscou, Ankara, Jérusalem et au Sommet du G20 ne sont guère plus que des distractions, à côté des accords tranquillement passés entre les deux acteurs majeurs, la Russie et la Turquie, afin de s’emparer du contrôle des affaires de la région. Recep Tayyip Erdogan savait que rien ne sortirait de ses propositions, lors des rencontres, en marge du sommet du G 20, avec le Président américain Barack Obama, en vue de faire équipe pour des opérations conjointes (avec les FDS?) afin d’évincer Daesh de Raqqa.

Et, bien que Moscou ait à cœur d’accueillir la première poignée de main,en près d’une décennies, entre le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu et le chef Palestinien Mahmoud Abbas (Abu Mazen ou « Krotov » -La Taupe – au sein de l’ex-KGB), aucun d’entre eux n’est vraiment prêt à faire le dernier pas vers une rencontre effective.

Mais les événements, qui changent véritablement la donne et à observer avec attention, et qui se sont déroulés à Hangzhou sans tambours ni trompettes – concernent moins la rencontre entre Obama et Poutine que celle, plus fructueuse entre Poutine et Erdogan.

Selon les sources des renseignements de Debkafile au Moyen-Orient, Poutine a, à ce moment-là, virtuellement claqué la porte à l’idée d’une coopération accrue avec les Etats-Unis en Syrie. De façon très autoritaire, il a informé Obama qu’il détient maintenant toutes les cartes importantes en main, pour contrôler le conflit syrien, alors que Washington se trouve maintenant sur le point de se faire sortir du jeu.

Poutine s’est emparé des dernières cartes, dévoilent nos sources, par le’accord secret avec Erdogan en vue d’une collaboration russo-turque pour déterminer les prochaines étapes au Moyen-Orient.

Par conséquent, le G20, au lieu de promouvoir une nouvelle entente entre les Etats-Unis et la Russie, a donné de l’élan à un nouveau partenariat entre la Russie et la Turquie.

Erdogan a pu ratisser des gains instantanés : avant de quitter la Chine, il s’est mis en poche le consentement suffisant de Poutine pour qu’il puisse se tailler une belle tranche de 4.000 kms2 dans le Nord de la Syrie, constituant une « zone de sécurité », sous le contrôle de l’armée et des forces aériennes turques, avec une garantie de non-ingérence tacite russe.

Cette zone turque pourrait, à terme, comprendre les villes syriennes de Jarabulus, Manjib, Azaz et Al-Bab.

 

De son côté, Ankara offrirait la réciproque en retirant tout soutien aux groupes rebelles pro-américains et pro-saoudiens combattant l’armée d’Assad et ses alliés dans la zone Nord d’Alep.

Ces concessions de la Turquie donnent à Poutine un bon argument commercial à vendre au dictateur syrien, pour qu’il consente au projet d’Erdogan. L’argument vendeur d’Ankara à l’égard de l’Occident concerne le fait que cette zone de sécurité prévue offrirait un sanctuaire aux réfugiés syriens, retirant ainsi une épine du pied à l’Europe, en endiguant une partie de l’afflux perturbant le vieux continent  actuellement, [sur le dos des Kurdes, perdant le territoire durement acquis  dans le combat contre Daesh].

KremlinWhiteHouse

Il s’avère, à présent, qu’alors que les Américains ont vendu les Kurdes syriens à la Turquie, sur les bords de l’Euphrate (quand le Président Joe Biden leur a ordonné, le mois dernier, de se retirer de leurs terres vers la rive Est du fleuve Euphrate ou de perdre le soutien américain), de la même façon, les Turcs lâchent dans la boue les rebelles syriens qu’ils soutenaient  en leur attribuant l’image de marque de « terroristes ».

Le chef de file de cettenation membre de l’OTAN a, en outre, forgé un accord secret dans le dos des Etats-Unis avec le dirigeant russe, sur la façon de procéder lors des prochaines étapes du conflit syrien.

Par conséquent, quand le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a rencontré le Ministre russe des Affaires Etrangères, Segueï Lavrov à Genève, jeudi 8 et vendredi 9 septembre, pour leurs sixième et septième rencontre avortée sur le conlfit syrien, il ne leur restait pas grand-chose à discuter, excepté de continuer à coordonner leur trafic aérien au-dessus de la Syrie et de la Méditerranée.

Washington et Moscou ont aussi peur l’un que l’autre, d’une collision aérienne dans le ciel, étant donné l’état inflammatoire actuel des relations entre les deux grandes puissances.

En guise d’avertissement, un avion de combat russe SU-25 a intercepté jeudi 6 septembre un avion P8 de la Marine américaine volant sur une voie aérienne internationale au-dessus de la Mer Noire. Lorsque l’avion russe s’est rapproché à 12 pieds, les pilotes américains ont envoyé des signaux d’urgence – en vain, parce que le transpondeur de l’avion russe était éteint. L’avion américain a fini par changer de route.

Au milieu de ces anomalies, Moscou continue de faire pression en vue des préparatifs pour mettre sur pied une rencontre entre les dirigeants israélien et palestinien, comme l’a annoncé jeudi, le Ministère russe des Affaires étrangères.

Poutine est désireux de réussir là où l’Administration Obama a échoué. John Kerry a abandonné ses derniers efforts de paix, qui ont tourné au flop, il y a deux ans. Mais il serait difficile d’imaginer Netanyahu ou Abu Mazen se précipiter pour jouer selon la partition orchestrée par le dirigeant russe, au point de rabaisser le Président américain dans les tous derniers mois de son mandat – en particulier parce qu’aucun d’entre eux ne peut dire qui gagnera les élections présidentielles du 8 novembre – Hillary Clinton ou Donald Trump – ni quelle politique il ou elle pourrait bien poursuivre.

A n’en pas douter, tous les acteurs de la région observeront minutieusement la façon dont « la piste russe » de la Turquie va se jouer et combien de temps ces deux opportunistes -Erdogan et Poutine- vont réussir à s’accrocher ainsi l’un à l’autre.

DEBKAfile Reportage Exclusif 9 septembre 2016, 8:05 AM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
capone

le pauvre obama on ne peut pas dire que le proche orient lui ait reussi en matiere de politique etrangere! certes l’heritage de son predecesseur n’etait des plus aises a assumer, mais il faut egalement reconnaitre que nettanyaou ne lui aura pas faciliter la tache, sans oublier que face a un monstre froid comme poutine!

[…] jforum.fr […]

martin54

n’oublions pas la prophétie ézéquiel en ce qui concerne gog;
les alliances se précisent, la cible est israel a n’en pas douter, comme le dit le prophète.
nous en connaissons l’issue.
l’eternel est un rampart pour israel.