Moscou peut-il agir pour expulser l’Iran de Syrie, alors qu’il bombarde Daesh? (à Deir Ez Zor)

En prévision des discussions sur la Paix en Syrie à Atana, au Kazakhstan, son parrain associé le Président Vladimir Poutine envoie des signaux au Président Trump pour montrer qu’il est un partenaire solide dans la guerre contre Daesh en Syrie et qu’il est prêt à couper les ailes de l’Iran et à limiter son expansion. 

Les terroristes-suicide de Daesh se font exploser à  Deir ez-Zor

 

Bien que le porte-parole de Poutine sesoit exprimé avec réserve, samedi 21 janvier, au sujet de l’investiture de Donald Trump en tant que Président américain la veille – ce serait « une illusion » de croire que les relations russo-américaines « seront libérées de tout désaccord » – les actions de Moscou en Syrie sont conçues pour aller à la rencontre du nouveau Président des Etats-Unis en faisant presque la moitié du chemin.

Dans son discours inaugural, Trump a promis d’éradiquer le terrorisme islamiste radical « de la surface de la terre ».

Ses paroles résonnaient encore quand, le lendemain, les bombardiers russes Tu-22M3 à longue distance se sont envolés de leurs bases en Russie pour aller fracasser des cibles de Daesh dans la Province de Deir Ez Zor, à l’Est de Syrie. Les bombardiers ont frappé les camps de base de Daesh, des dépôts d’armes et des véhicules blindés, protégés par une armada d’avions de chasse russes décollant de leur base syrienne d’Heimim. Dès cette sortie exécutée, les chasseurs-Bombardiers Tupolev sont rentrés en Russie.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile interprètent ces lourds bombardements russes contre Daesh  comme l’un des nombreux signaux que Poutine envoie pour faire preuve de bonne volonté pour faire le petit effort supplémentaire commun avec Donald Trump afin d’éradiquer Daesh et toutes ses entreprises au Moyen-Orient.

Les Russes se sont investis massivement quand, après avoir tenu bon depuis de longs mois de siège face aux offensives, dans cette ville-capitale de la province de Deir Ez Zor, les forces du gouvernement syrien se sont avérées sur le point de plier et que la ville même ainsi que la base aérienne ont menacé de tomber entre les mains de Daesh.

Mercredi dernier, les hélicoptères russes de transport de troupe ont héliporté des centaines d’hommes de troupes syriennes pour soulager l’assaut : deux brigades de la 15ème Division d’infanterie, appartenant à la fameuse élite de la Garde Républicaine ont été déposés de puis la région Nord de Qamishli. Alors que les lignes de défense syrienne étaient encore en danger, les hélicoptères russes ont fait demi-tour et ramené les membres de la force d’élite du Hezbollah, la Force Radwan, afin de renforcer les positions syriennes et sauver Deir Ez Zor.

Pour Poutine, l’injection du Hezbollah dans une bataille syrienne centrale survenait à un moment  opportun, concernant sa stratégie diplomatique, à la veille de la Conférence de Paix en Syrie qui doit s’ouvrir à Astana, au Kazakhstan, ce dimanche 22 janvier, sous le partenariat conjoint de la Russie et du Président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le dirigeant russe avait déjà offert à son co-organisateur l’engagement de proposer à Astana une résolution exigeant le retrait de toutes les milices pro-iraniennes de Syrie, dont, en premier lieu, le Hezbollah. Cela aurait pour but d’apaiser les groupes de l’opposition syrienne, mais c’était aussi destiné à démontrer au Président Trump que Moscou saurait se montrer un partenaire solide dans la guerre contre Daesh, tout en coupant les ailes et l’influence de l’Iran dans les affaires syriennes et celle du Liban.  En réalité, dans le même temps, son protégé Bachar al Assad est en train de faire cadeau de terres et d’investissements industriels et dans les télécommunications, au Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne, en remerciements pour son engagement dans la guerre à ses côtés.

En même temps, les stratèges de guerre russes apprécient à sa juste valeur l’urgence d’empêcher la chute de Deir Ez Zor et de sa base aérienne entre les mains des Islamistes. Cette nouvelle catastrophe pour le régime Assad, impuissant sans les Russes ni les Iraniens, impacterait négativement la totalité de la campagne contre l’organisation terroriste sur ses trois principaux fronts : Mossoul, Raqqa et Palmyre et cela représenterait la victoire stratégique la plus importante de Daesh au cours de l’année écoulée (au-delà de sa victoire symbolique à Palmyre).

NDLR : Le Paradoxe reste que Poutine ne peut pas plus se passer des forces terrestres iraniennes et du Hezbollah que faire le grand écart pour se rapprocher à la fois d’Erdogan et tendre la main à Trump…. 

DEBKAfile Reportage Exclusif 21 Janvier 2017, 9:34 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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stevenl

It is in Putin interest to neutered Assad while keeping him in place!!