LOUIS MONIER VIA GETTY IMAGESL’acteur Robert Castel en janvier 1991(Photo Louis MONIER/Gamma-Rapho via Getty Images)

Mort de Robert Castel : «J’ai perdu un frère», confie Enrico Macias

Le chanteur et acteur nous confie sa peine et remonte dans ses souvenirs après la mort, ce samedi, de son compagnon de scène et grand complice.

Le 5 décembre 2020 à 17h50  mis à jour la 6.12.2020

« Je viens de l’apprendre à l’instant. » Au bout du fil, Enrico Macias a du mal à cacher son émotion. Le chanteur et acteur a perdu plus qu’un compagnon de scène et un ami après la disparition de Robert Castel.

Le comédien, humoriste et musicien, connu comme le père de l’humour « pied-noir », est mort ce samedi à l’âge de 87 ans à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris des suites d’une « longue maladie », a annoncé sa famille.

« C’est un grand malheur, j’ai beaucoup de peine pour Robert, nous a confié Enrico Macias. Même s’il était malade, on ne pensait pas qu’il partirait comme ça aussi vite. J’ai perdu un frère. C’était vraiment un frère à tout point de vue. »

Les deux compères avaient fait rire la France entière dans les années 1970 avec des sketchs inoubliables.

« On a joué ensemble à la salle Pleyel, à l’Olympia », rappelle le natif de Constantine en Algérie, où il a fait la connaissance de celui qui deviendra par la suite un copain éternel. «

Je jouais dans l’orchestre de son père qui était un grand musicien de musique arabo-andalouse, se remémore celui qui fêtera ses 82 ans le 11 décembre.

Quand j’étais étudiant à Fontainebleau, j’allais le voir dans La famille Hernandez (NDLR : célèbre pièce que Robert Castel a montée en 1957 avec les comédiennes Lucette Sahuquet et Marthe Villalonga). On est devenus amis tout de suite, et on ne s’est plus lâchés. »

«J’ai tout appris de lui»

Et Enrico Macias de rendre hommage « à un maître de la comédie et de l’humour, en particulier pied-noir. » « J’ai tout appris de lui. C’est lui qui m’a guidé pour jouer la comédie car je suis chanteur avant tout, poursuit-il. C’était vraiment quelqu’un d’exceptionnel. On dit que les comiques sont tristes. Lui était comique sur scène et dans la vie. Il était un peu introverti, mais dès qu’il connaissait les gens, il s’ouvrait complètement. Il nous faisait mourir de rire. »

Leur complicité dépassait le cadre de la scène. « On se faisait des farces mutuellement. J’adorais le charrier, rigole encore aujourd’hui Enrico Macias en remontant dans ses souvenirs. Tous les samedis, on allait dans une salle avec un spa rue du Faubourg-Saint-Denis qui n’existe plus. J’allais le chercher, et comme lui était discret, je l’appelais depuis la rue : Robert Castel ! Robert Castel ! Il me disait : Mais tu es fou ! Ne m’appelle pas comme ça ! Les gens vont savoir que j’habite là. »

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/mort-de-robert-castel-j-ai-perdu-un-frere-confie-enrico-macias-05-12-2020-8412599.php

 

Né le 21 mai 1933 à Bab El Oued, Robert Moyal, de son vrai nom, s’était fait connaître avec la pièce de théâtre La famille Hernandez, montée en 1957 avec les comédiennes Lucette Sahuquet et Marthe Villalonga. La pièce, qui connaît un énorme succès en Algérie puis à Paris, permet à la métropole de découvrir le folklore et les expressions typiques des pieds-noirs.

Sketchs et seconds rôles au cinéma

En 1962, il quitte définitivement l’Algérie nouvellement indépendante et s’installe à Paris avec Lucette Sahuquet, qu’il épouse. Cette dernière est morte en 1987 à l’âge de 60 ans. Robert Castel s’est ensuite remarié. Il n’a pas eu d’enfants.

Il enchaîne ensuite sketchs sur scènes et à la télévision, et seconds rôles au cinéma, jusqu’au début des années 2000.

Robert Castel avait retrouvé la scène en 2007 avec le projet musical El Gusto, un orchestre de musiciens juifs pieds-noirs et arabes algériens, avant un dernier one-man-show en 2013, Nostalgérie.

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papy

C’est sa maman qui rigole ?

Albert Bensoussan

Robert, je l’avais connu dans les studios de Radio-Alger, en 1960-61 où il se produisait avec Lucette Sahuquet, et il était déjà célèbre. Il était d’une grande timidité, sauf en scène où toute sa faconde bab-el-ouédienne éclatait. Je les ai retrouvés tous les deux dans les années 80 à Montréal lors du congrès séfarade « Réunion de famille », et ils étaient toujours aussi épatants. Il m’avait dit qu’il gardait pieusement les partitions de musique de son père Lili Labassi (Élie Moyal), dont ma mère, à Alger raffolait, l’oreille appuyée contre le poste de TSF, ya hasra! Le cercle se rétrécit hélas! car ce deuil succède à celui de Prosper Bensoussan, alias Philippe Clair, dont le père était cousin-germain de mon père (ils correspondaient tous deux en judéo-arabe). Et avec la mort de l’un et de l’autre,c’est tout un pan de ma famille qui s’en retourne à la terre. Baroukh Dayan HaEmet.

Boudart

Robert châtelet DVD je l’aimais beaucoup pour ses seconds rôles aux cinéma et bien sur en tant qu motoriste toute mes condoléances à sa famille qu’il repose en paix aux paradis des grands artiste

catarino

C’est un grand comique que nous venons de perdre.
Dieu votre âme Monsieur Robert Castel.