Éditorial: «Le président qui ne l’était pas»

Il aurait pu, pour son dernier message politique, prendre un peu de hauteur. Adresser aux Français une exhortation solennelle. Laisser à la gauche un testament spirituel. Fouetter les énergies, transmettre le flambeau. Au lieu de cela, qu’avons-nous vu? La navrante tentative d’autojustification, prononcée d’une voix blanche, d’un homme comme absent de lui-même. Triste épilogue d’un quinquennat nul et non avenu: poussé vers la sortie par Manuel Valls, et plus encore par l’évidence d’un désastre, personnel et politique, qui n’a aucun précédent sous la Ve République, François Hollande n’a pas même cherché à sauver les apparences. Une fois encore, il ne décide rien : il s’incline. Il quitte la scène comme il l’a occupée: la cravate de travers, flottant dans des habits trop grands.

De son calamiteux mandat, que retiendront les Français? Quelques images qui ont consommé un abaissement sans équivalent de la fonction présidentielle : les insolences télévisées de Leonarda, la photo volée d’un scooter au petit matin, et ce livre, accablant concentré de cynisme et d’autosatisfaction, reflet d’un Narcisse au miroir des journalistes.

Quelques symboles aussi, encadrés dans le temps par les mines solennelles de Jean-Marc Ayrault et les coups de menton de Manuel Valls: la ridicule «boîte à outils» pour défaire à la fin ce qui avait été (mal) fait au début ; le risible «Ça va mieux», seriné contre toute évidence ; la fameuse «courbe» du chômage qui «s’inverse» toujours sans jamais baisser. La colère des «bonnets rouges» et les consciences violentées de la Manif pour tous. Les criailleries des «frondeurs» et l’insubordination des ministres. La pantalonnade de la déchéance de nationalité et le psychodrame de la loi El Khomri. Les attentats terroristes, bien sûr, dont il serait injuste de le rendre responsable mais qui ne l’ont tiré que fort tard, et bien imparfaitement, d’une coupable cécité face au péril islamiste.

Pour le reste, rien ; ou si peu. La France affaiblie en Europe et dans le monde. Le chômage, toujours. Les déficits et la dette qui caracolent gaiement. En politique, la gauche en mille miettes et le Front national premier parti de France. Il avait dit: «Moi président»…

Par quel ahurissant mystère un homme qu’on disait intelligent, subtil – et qui l’est assurément – a-t-il pu à ce point s’abîmer dans le ridicule et l’incurie d’une présidence sans grandeur ni vision? Les historiens essaieront peut-être de trancher le point, qui relève plus sûrement des psychologues. La France, elle, a déjà tourné la page. Elle sait bien qu’hier soir François Hollande n’a pas renoncé à briguer un second mandat. En vérité, il n’a jamais été président.

Par Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro

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Jcg

Les journaleux francouillons y compris de ce torchon figaro , sont coupables et complices de la situation catastrophique dans lequel se trouve leur pays . Les racines du mal existent bien avant l arrivee de cette  » goche  » ouvertement antisemite et antisioniste .N oublions pas que charlot premier a bien dit qu il faut  » coucher  » avec tous les arabes de la planete , et tout le monde l a fait .
Maintenant , l herbe ne poussera plus , on trouvera le sable et les chameaux !