Meshi-Zahav: « Les études générales dans les écoles orthodoxes sont une obligation »

Yehouda Meshi-Zahav, directeur de l’organisation de secours Zaka jette un nouveau pavé dans la mare orthodoxe. Observant les transformations de la société orthodoxe mais aussi l’évolution démographique du pays, Yehouda Meshi-Zahav estime que les écoles orthodoxes doivent impérativement commencer à dispenser les matières générales (mathématiques, anglais, sciences, histoire etc…) pour le jour où le public orthodoxe représentera 30% de la population israélienne selon les perspectives statistiques et sera appelé à exercer davantage de responsabilités dans la gestion du pays, même dans le domaine de la sécurité.

Pour comprendre l’étendue du chemin parcouru par cet orthodoxe atypique, il faut connaître le passé de Yehouda Meshi-Zahav. Issu d’une famille orthodoxe antisioniste, il a passé par tous les stades des symboles de l’opposition orthodoxe au sionisme et à la création de l’Etat d’Israël: manifestations violentes pour le respect du Shabbat, drapeaux d’Israël brûlés, vols de cadavres à l’institut de médecine légale pour empêcher des autopsies, jeûnes et signes de deuils à Yom Haatsmaout etc.

Mais depuis, Yehouda Meshi-Zahav a eu l’honneur d’être choisi en 2003 pour allumer un flambeau au Mont Herzl lors de la cérémonie officielle de Yom Haatsmaout! Ce revirement lui valut même l’ire de son grand-père, Yossef Scheinberger, qui ne lui adressa plus la parole durant les quatre dernières années de sa vie.

L’origine de cette révolution personnelle est due à un événement tragique. Le 6 juillet 1989, un terroriste arabe palestinien précipitait dans un ravin un autobus de la ligne 405 qui faisait la ligne Tel Aviv-Jérusalem. Yehouda Meshi-Zahav et ses amis, qui oeuvraient déjà dans le bénévolat du secours arrivèrent sur place et assistèrent à la scène horrible. « C’est là que j’ai compris que ce débat entre nous n’avait aucune importance, qu’il se réduit comme une peau de chagrin face à la guerre réelle qui nous est livrée et que notre ennemi arabe ne fait aucune différence entre les sortes de juifs » raconte-t-il.

Yehouda Meshi-Zahav s’élève aussi contre le système du Kollel à temps-plein, estimant que les hommes orthodoxes devraient travailler comme le firent tous les sages du Talmud.

L’organisation Zaka et ses plus de trois-mille bénévoles que Yehouda Meshi-Zahav dirige de main de maître a même été acceptée à l’ONU parmi les ONG bénévoles qui oeuvrent dans le domaine des secours.

Photo Yaakov Naumi / Flash 90