Les policiers sont intervenus à la suite d'un "différend familial" lundi 28 mars au soir, et ont fait feu sur un "assaillant". © Matthieu Alexandre, AFP (illustration)
Environ 150 personnes, dont trois interpellées, ont manifesté lundi soir devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris pour s’indigner du décès dimanche d’un homme tué par un policier qui a fait feu lors d’une intervention, a-t-on appris de source policière.

Les manifestants groupés devant le commissariat un peu avant 21H00 ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre et le commissariat.

L’arrière d’un véhicule de police a été calciné « vraisemblablement par un objet incendiaire », selon une source policière.

Trois policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI 75) ont été « blessés légèrement par des jets de projectiles ».

Vers 23H00, la situation « semblait se calmer », selon la source policière.

Une intervention pour « différend familial »

Dimanche soir, un policier a été blessé à l’arme blanche lors d’une intervention pour un « différend familial » dans une habitation du quartier Curial dans le 19e arrondissement.

Son agresseur, touché par un tir de riposte de la police, est décédé, selon des sources policières.

« Dès l’ouverture de la porte », un homme s’est précipité pour agresser l’un des fonctionnaires, avait expliqué à l’AFP une source policière.

L’un de ses collègues a alors ouvert le feu, pour le protéger, blessant mortellement l’agresseur, avait-t-elle ajouté.

Contestation de la version des faits par la famille

La famille du défunt « conteste totalement la version des faits, il n’a blessé personne », a déclaré lundi à l’AFP l’avocat des proches, , alors qu’une source proche de l’enquête appelait à la prudence sur le déroulement des faits, des vérifications étant en cours.

Ce soir-là, « un voisin a appelé la police en disant qu’il y avait des cris », mais selon eux il n’y a eu « aucun différend familial », a ajouté l’avocat.

L’homme, qui se trouvait avec ses quatre enfants âgés de 15 à 21 ans était « en train de tailler des poissons avec des ciseaux », a-t-il précisé.

« Les policiers ont ouvert de force la porte de l’appartement, ce qui l’a propulsé vers l’arrière », soutient Me Job avant d’ajouter que le père de famille n’a « porté aucun coup » et « ne s’est pas précipité » sur les policiers.

L’avocat de la famille a soutenu que la police aurait « tiré sans sommation », dans la zone du thorax.

French police have come under pressure for alleged brutality CHRISTOPHE SIMON (AFP)

Me Job affirme que l’homme âgé de 56 ans « parlait très peu le français ». Il avait déjà fait un passage à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P) en février 2012 après un précédent appel des voisins pour trouble de voisinage, mais « il n’avait pas d’antécédents psychiatriques majeurs ».

Selon une source proche de l’enquête, l’homme présentait des troubles psychiatriques.

La famille devait être entendue mardi après-midi par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) selon avocat.

Le 2e district de police judiciaire et l’IGPN ont été saisis des enquêtes.

Un contexte tendu pour la police

Cet événement vient s’ajouter à la liste de supposées bavures policières, telles que le cas Adama Traoré ou l’affaire du jeune Théo, qui avaient suscité la colère de la rue.

Les manifestations contre les violences policières se sont multipliées, dans l’espoir de changer le contact des officiers de la paix envers les habitants des banlieues.

Ce sujet très sensible a été le centre de nombreuses polémiques ces dernières semaines.

Interrogé sur les accusations par certains habitants des banlieues parisiennes d’être stigmatisés au quotidien, après l’interpellation du jeune Théo à Aulnay-sous-Bois le 2 février, un chargé de communication du syndicat Unité SGP Police avait dérapé sur France 5, affirmant que « Bamboula, c’est à peu près convenable ».

(avec agence)

Source : I24 News

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