Un porte-parole de la Défense a confirmé que l’enquête en cours est prise « très au sérieux et suivi de près par le service de renseignement de l’armée ». Dans son message intitulé « commandement pour les frères de Belgique », Rachid Kassim a fourni des photographies de plusieurs militaires, ainsi que certaines informations récoltées sur les réseaux sociaux à leur sujet.

Le vice-Premier ministre MR a fait ce vendredi sa rentrée dans « La Libre ». L’Ucclois veut notamment imposer à tous les habitants du pays, « quelle que soit leur origine », de signer à leur majorité une déclaration sur le respect des valeurs européennes. La sanction en cas de refus « dépendra de la nationalité ». Pour les étrangers, un éloignement du territoire n’est pas exclu. Quant aux Belges réfractaires, ils seront « surveillés » et envoyés dans « un cours ou une formation ».

Les déclarations de Didier Reynders prouvent au moins une chose : nous vivons des temps troublés. Une peur viscérale s’est installée dans les sociétés européennes. Ni le chômage de masse ni la menace terroriste, ni les flux migratoires n’y sont étrangers.

L’Etat islamique, une menace inédite: « Ils sont conseillés par des experts en informatique, par des spécialistes en explosifs et en armes »

Cela fait trente ans qu’Alain Grignard est en charge, au sein de la gendarmerie d’abord, de la police fédérale aujourd’hui, de la lutte contre le terrorisme. Il enseigne aussi à l’université de Liège (ULg) en criminologie.

Et il est formel : la menace terroriste que l’on connaît actuellement n’a rien à voir avec ce que l’on a connu auparavant. Le groupe djihadiste Etat islamique (EI ou Daech) est quelque chose de complètement nouveau. « Il n’y a personne au monde qui a eu affaire à des réseaux comme ceux que l’on a connus » à Paris et Bruxelles, a-t-il dit lundi devant la commission attentats.

Et de citer le financement de ce qu’il nomme les « commandos déployés sur l’Europe ». Ils ont reçu de l’argent de l’Etat islamique, venu de la zone irako-syrienne par des moyens difficilement traçables. Ce sont des sommes assez petites, 1 000 ou 2 000 euros à la fois, venus via Western Union ou via des cartes de crédit prépayées.

Autre caractéristique, le « milieu fermé, étanche », où les actions ont été conçues. « Même les pays qui ont des services de renseignements extérieurs (France, Etats-Unis, Royaume-Uni) n’ont rien vu venir. »

Contrairement au passé, les actions sont par ailleurs conçues par des personnes « venues de chez nous. […] Une légion francophone, qui connaît notre fonctionnement, nos forces, nos faiblesses ». Les actions sont aussi exécutées par des personnes qui reviennent dans leurs quartiers.

Ils sont aussi appuyés, a poursuivi M. Grignard, en Syrie par une « logistique hors pair, jamais vue : ils sont conseillés par des experts en informatique pour le cryptage, par des spécialistes en explosifs et en armes ». Leur motivation est absolument « inédite : des truands sont prêts à se faire exploser ». L’osmose entre le milieu criminel et djihadiste est complète : le terroriste peut se fournir en armes car, « dans le milieu, celui qui a sa notoriété en tant que truand, on ne lui posera pas de questions ».

Investir dans le renseignement

Face à cet ennemi, M. Grignard considère que, pour être plus efficace, la police doit pouvoir travailler sur le renseignement. « C’est capital. » Et d’abord via les services de renseignement mais aussi à la police, qui n’a cependant plus assez de qualité. « Cela fait plusieurs années qu’on ne peut plus faire de proactif à la police car nous avons trop de dossiers. »

Il estime que l’on ne doit pas séparer la lutte contre le terrorisme de la lutte contre d’autres formes de criminalité car le terrorisme s’appuie sur des faussaires et des trafiquants d’armes.

Il estime urgent de réinvestir dans la Sûreté de l’Etat : « Je peux comprendre que l’on n’investisse pas dans des menaces hypothétiques mais aujourd’hui, on a dépassé ce stade », dit-il.

Il concède que le recrutement à la Sûreté de l’Etat de musulmans est difficile, qu’il y a eu une méfiance du service de renseignement. « Il s’agit du fantasme de l’entrisme. Il n’est pas dénué de fondement », a-t-il expliqué.

Pour M. Grignard, il est par ailleurs urgent d’investir dans le renseignement carcéral : « La France a créé un service de renseignements au niveau des prisons. C’est capital car la plupart des gens condamnés pour terrorisme, souvent à cinq ans de prison, sortiront. Et ils seront sans doute plus virulents que quand ils sont entrés. »

Alain Grignard (Belga)

La libre Belgique

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yacotito

les européens oublient le principe de la taqiya : tout est permis même le parjure pour tromper un infidèle.
c’est vraiment trop facile de les duper.
Quelle chance pour l’europe tous ces gens qui viennent pour combler la faible natalité !!