Les manifestations contemporaines de la spiritualité juive

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1°- la reconstruction de Jérusalem

Le quotidien Haaretz du 28 août 2016 a rapporté les propos du maire de Jérusalem, Nir Barkat, concernant le projet d’installation d’un téléphérique visant à relier la capitale aux divers sites touristiques situés au sud. Les stations seront installées dans le Centre Kedem et à Siloé (situés dans le Parc National de la Cité de David), près de l’Hôtel des 7 Arches (situé sur le mont des Oliviers), et a proximité des églises de Gethsémani (proche de la porte des Lions). Nir Barkat en a justifié la nécessité d’une part, par des considérations  d’ordre économiques, touristiques et environnementales (notamment réduire l’utilisation des voitures pour supprimer les embouteillages et la pollution), et d’autre part, à travers la dimension spirituelle du concept: « Nos liens avec Jérusalem sont indéfectibles ».

Il a alors décrit les travaux d’archéologie destinés à réaménager les escaliers menant Siloé au Mont du Temple, ainsi que son plan pour réparer le bassin. Il n’a pas manqué de glisser une petite réflexion de nature idéologique s’agissant des droits des juifs sur la terre de leurs ancêtres : « Je veux permettre aux Juifs et aux non-Juifs de recréer cette expérience. Toute personne qui veut s’immerger à Siloé, puis remonter vers le Mont du Temple saura exactement qui est le propriétaire de cette ville». Bien évidemment, son ambition est-elle de faire profiter ce berceau de l’histoire juive aux 10 millions de personnes attendues sur les sites.

Le projet en discussion, depuis de nombreuses années, déplait définitivement aux palestiniens. La Cité de David se situe près du village palestinien de Silwan. Or, les terres ont été rachetées aux palestiniens par des associations juives qui l’ont excavée. Les palestiniens réalisent ainsi que les juifs ne sont pas des colons venus s’établir sur des terres leur appartenant, mais qu’ils reviennent sur les terres acquises par le roi David, sur lesquelles il a établi la capitale de l’Etat. Ils réalisent ainsi que ce sont eux qui ont colonisé des terres historiquement juives, ce qui leur est insupportable. La seule mesure de rétorsion, pathétique, aura finalement été d’exercer des pressions sur la France, de sorte que la société française Safège, attributaire du marché (filiale de Gdf Suez, contrôlée à 33.29 % par l’Etat français), renonce à la construction du téléphérique (il y a de cela 18 mois).

En tout état de cause, et sur le terrain spirituel, l’aménagement de la capitale et la réouverture des sites historiques juifs, n’est pas sans rappeler la 14ème bénédiction de la prière quotidienne « Amida », par laquelle les juifs bénissent D. « pour la reconstruction de Jérusalem afin d’y résider ».

2°- le retour des égarés

Tout au long de l’été 2016, les autorités israéliennes ont célébré l’arrivée de centaines de juifs (notamment de France) qui ont entrepris de faire leur Alyah. A chaque arrivée, la ministre de l’Alyah et de l’Intégration, Sofa Landver, les accueille sur le tarmac de l’aéroport BEN GOURION avant qu’ils ne rejoignent leurs logements d’Ashkelon, de Netanya, d’Ashdod ou de Tel-Aviv. Notons également que bon nombre d’entre eux s’installe dans le nord de la Samarie, telles les implantations de Broukhin, Yakir, Péduel et bien évidemment dans l’implantation de Eli qui compte désormais plus de 300 français.

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Les « Yichouv », généralement aménagés au sommet de collines, offrent aux nouveaux installés une vue extraordinaire sur les terres désertiques de la Judée Samarie. Les olims se voient alors confiés des bungalows provisoires, avant d’obtenir des permis de construire qui sont accordés par le Ministre de la défense. Aussi, la structure « Alyah de Groupe » (ADG) accompagne les familles religieuses à s’installer en Samarie avec le soutien du président du Conseil régional Yossi Dagan qui accompagne financièrement leur installation, ce qui a le don d’agacer les organisations pro palestiniennes pour qui, le retour des juifs sur leur terre n’est qu’un processus de colonisation.

Interrogés sur les raisons de leur venue en Israël, les français invoquent les raisons spirituelles, mais également leur crainte face à la montée de l’antisémitisme en France et la multiplicité des attentats terroristes. Toujours est il que depuis 1989, pas moins de 60 000 juifs de France sont venus s’établir en Israël.

Pour le parti religieux de la Knesset « le Foyer Juif » : « le retour sur la terre que D. nous a donné est une étape vers la guéoula ». Or, ce retour participe également de la spiritualité juive puisque dans la 10ème bénédiction de la Amida, « D. est béni car il rassemble les Juifs égarés sur la terre qu’il a promise à leurs pères ».

3° l’élimination des ennemis d’Israël

Il est généralement déploré, sur la scène internationale, l’absence d’avancée des négociations « dites de paix », israélo palestiniennes, c’est-à-dire avec le Fatah et le Hamas. Il convient tout de même de rappeler que le Fatah n’est autre que l’Olp, fondée en 1964 pour anéantir Israël (sur un fondement national). Or, les relations avec le Fatah sont désormais, sinon chaleureuses, tout au moins courtoises puisque les parties ont signé des accords économiques et sécuritaires sur la Cisjordanie, et des clauses concernant l’organisation du territoire a permis aux palestiniens de bénéficier d’une autonomie complète sur 20 % du territoire et d’une autonomise partielle sur 20 %. Il est regrettable que les palestiniens du Fatah soient empêchés de signer un accord de paix avec Israël, sauf à prendre le risque de se faire éliminer par les palestiniens radicaux (qui refusent de reconnaître Israël et qui considèrent les juifs comme devant quitter la Palestine).

S’agissant du Hamas qui a pris la relève de l’anéantissement d’Israël en 1988 (sur un fondement religieux), non seulement il n’est pas parvenu à détruire l’Etat juif, mais il se retrouve désormais, enfermé géographiquement sur le territoire la Bande de Gaza et idéologiquement dans son fantasme. Il dispose d’une autonomie complète sur la bande de Gaza mais ne peut en sortir depuis que l’Egypte à détruit les tunnels sous la frontière avec le Sinaï. Dès lors, palestiniens de Cisjordanie et de Gaza se retrouvent divisés, idéologiquement et géographiquement, et dans l’incapacité de constituer une unité humaine autour d’un socle commun.

Rappelons également que les pays arabes qui avaient déclaré la guerre à Israël en 1948, ne présentent plus de danger immédiat: l’Egypte et la Jordanie ont fait la paix avec l’Etat juif, alors que le Liban, en proie à ses divisions multi confessionnelles, a été progressivement conquis par la milice chiite Hezbollah qui noyaute tous les rouages de l’Etat. Enfin, l’Irak et la Syrie se sont auto détruits dans leur guerre de religion chiite sunnite et ont vu naître, sur leur territoire, une entité criminelle à savoir l’Etat islamique. Ainsi, le contexte géopolitique contemporain au Moyen orient n’est pas sans rappeler la 12ème bénédiction par laquelle D. est béni puisqu’il « brise les ennemis du peuple d’Israël et qu’il soumet les scélérats ».

Existe-t-il un lien entre les prières et la situation contemporaine en Israël ? Israël a reçu la connaissance, le discernement et l’intelligence (4ème bénédiction), la guérison des malades avec son système de soin (8ème bénédiction), ou encore l’eau avec le dessalement de la mer (9ème bénédiction)… c’est rageant pour ses ennemis…

 

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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