Les Juifs n’ont pas le monopole de l’identité nationale

Les élections européennes, organisées en mai 2019, ont été marquées par une poussée des parties populistes et nationalistes. Les partis de la droite nationaliste et souverainiste disposent de 58 sièges, et l’extrême droite, de 115, sur les 751 sièges que compte l’hémicycle. Les partis nationalistes prônent la prééminence de leur identité nationale historique, et refusent toute forme d’assimilation dans un agrégat humain européen qui nierait leur spécificité et leurs racines historiques. Sous certains aspects, cette démarche, n’est pas très éloignée du fonctionnement juif qui a toujours entendu préserver, entretenir et cultiver ses valeurs, ses particularités…en somme son identité nationale.

Les droites extrêmes et radicales européennes revendiquent des positions nationales-populistes, opposées au multiculturalisme. Elles privilégient le respect de leur identité nationale, inscrite dans l’histoire du pays et conforme aux réalités nationales. Aussi, présentent-t-elles un point commun : le rejet de toute immigration, du multiculturalisme, et se focalise sur la préférence  nationale.

En France, le Rassemblement National, arrivé en tête avec plus de 23 % des voix, propose une transition vers une «Alliance européenne des nations» et préconise un changement de l’intérieur de l’institution pour respecter les identités nationales au sein d’un grand ensemble européen.

Au Pays Bas, le Parti pour la Liberté, nationaliste a remporté 4 sièges alors que le Parti Populaire Libéral et Démocratie, seulement 3. Dans ce pays, le nationalisme est ancré depuis logue date. Pym Fortuyn (assassiné en 2002) dénonçait l’Islam et opposait le peuple aux élites. Geert Wilders, son successeur, organise désormais, le débat politique autour de l’interdiction de la vente du Coran, la restriction de l’immigration, la sortie de l’UE, et la fermeture des frontières…

En Italie, la Ligue de Matéo Salvini est en tête des éléections avec 34 % des voix. Son discours est axé sur la lutte contre l’immigration et la critique de la monnaie européeenne. D’ailleurs, depuis qu’ils sont au pouvoir, Di Maio et Salvini appliquent une politique migratoire intransigeante, fermant les ports aux navires de migrants.

En Hongrie, la droite nationaliste de Viktor Orban a obtenu 52 % des voix et dispose de la majorité des sièges, soit 13 sur les 21. De même, en Grande Bretagne, le parti du Brexit de Nigel  Fartage est arrivé en tête.

Citons,  également le Danemark, où le Parti Populaire Danois (national conservateur) est arrivé en tête (avec 4 sièges), alors qu’en Grèce, le parti « l’Aube Dorée », ultranationaliste, eurosceptique, et néofasciste a obtenu 2 sièges.. En Suède, le parti national populiste, « parti des Démocrates de Suède » situé, lors de sa création, à l’extrême droite radicale et proche de milieux néonazis, est en constante progression (2 sièges). De même, en Finlande les Vrais Finlandais ont obtenu 2 sièges. En Autriche, le parti d’extrême droite « FPÖ » (Parti de la Liberté) qui dirige le pays avec la Droite, a obtenu 4 sièges…

La tendance nationaliste, en Europe, n’est pas nouvelle : le Président de la Commission Européenne, le luxembourgeois Jean Claude Junker, est issu du Parti Populaire Européen, tout comme Manfred WEBER, préssenti pour lui succéder en novembre 2019. La question se pose donc de savoir s’il convient de s’inquiéter de cette résurgence des nationalismes où si le phénomène (prévisible) ne doit pas, au contraire, conduire à une réforme des institutions, de sorte qu’elles préservent le respect des identités nationales (tout comme les Juifs revendiquent la leur).

La peur « des nationalismes » est associée au milieu du 20°siècle, lorsque « nationalisme » était synonyme de « fascisme », « racisme » et « haine de l’autre ».

Si un tel mode comportemental doit, bien évidemment, être rejeté, il n’en demeure pas moins que certains membres des nations d’Europe ne veulent pas disparaître, au profit d’un genre humain nouveau que serait « le ressortissant européen ».

Les nations européennes (à l’instar des Juifs) revendiquent une histoire commune, des valeurs partagées, un sentiment d’appartenance à la communauté à laquelle les membres appartiennent, une volonté de perpétuer cette identité nationale (en la transférant aux générations futures), de sorte qu’elle survive aux tentatives d’éradication, soit par l’élimination physique, soit, de façon plus insidieuse, par l’assimilation…

Aussi, les partis populistes nationalistes européens redoutent que les mélanges multiculturels ne leur fassent perdre leur spécificité, leur mode de pensée, leur philosophie de vie, leur coutumes, au point de les …annihiler.

Certes, les nations européennes ne sont jamais parvenues à s’entendre. Elles ont guerroyé, les unes contre les autres, pendant 2000 ans, le rapport de force étant le seul mode de communication admis entre elles. Lorsque les identités nationales se sont figées, les nations européennes ont trouvé un nouveau prétexte pour s’entre-tuer, en l’occurrence le point de savoir si les populations étaient d’obédience catholique ou protestante…

Pour limiter l’impact du phénomène religieux, les nations européennes ont progressivement adopté le principe de laïcité, de sorte que soit dissocié le mode de fonctionnement étatique et la foi que chacun est libre de se choisir. La séparation de l’Eglise et de l’Etat a ainsi permis une relation entre l’Etat et l’individu sans que le mode religieux de compréhension de l’univers n’interfère sur elle.

A la suite des guerres désastreuses que les nations se sont livrées en 1914-1918 et 1939-1945, les institutions européennes ont imaginé que la disparition des nations (en Europe) seraient de nature à prémunir le continent contre de nouvelles guerres. Il a donc été décidé de supprimer les frontières, les monnaies, les lois nationales, le service national… en somme les identités nationales. C’était un mauvais choix.

Les ressortissants européens disposent d’une nationalité à laquelle ils sont attachée. Si certains acceptent de se considérer comme étant de « nationalité européenne », ce n’est pas le cas de ceux qui sont profondément liés à l’histoire de leur nation.

La Loi internationale a d’ailleurs bien compris l’importance que revêt la « nationalité d’un individu ». L’Article 15 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme précise que « nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ». Or, cette nationalité est l’appartenance à l’Etat de naissance ou à celui de ses parents mais c’est également le lien juridique de l’individu avec son Etat ou encore avec l’histoire de son peuple. Aussi, lorsqu’une personne se trouve dans l’incapacité de justifier de sa nationalité, elle se voit conférer le statut « d’apatride » et attribuer des prérogatives à ce titre, notamment celui d’en réclamer une.

Les institutions européennes vont certainement se réformer, prochainement, de sorte qu’elles prennent en considérations les spécificité nationales de chacun. Pour autant, on assiste à un joli retournement de l’histoire. Les Etats Européens qui ont rêvé d’assimiler les juifs pour les faire disparaître, sont à leur tour, confrontés au danger d’une assimilation pernicieuse.

Par Maître Bertrand Ramas- Muhlbach

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Jankel

PARFAIT!
Convertir Nos idiots utiles de la Gauche ne réussira pas ! Il leur faudra assumer les Gulags Socialistes- Musulmans à venir pour qu’ils « comprennent »!?