Israël s’entraîne à bombarder l’Iran lors d’un exercice de grande ampleur.

L’armée israélienne a annoncé avoir procédé à un exercice de grande ampleur incluant les forces aériennes et navales, en Méditerranée. L’opération visait à tester les capacités de frappe du pays contre les installations nucléaires iraniennes.

Un exercice à grande échelle

Dans un contexte de tensions géopolitiques internationales, Israël montre les muscles. Mardi 31 mai, la force aérienne israélienne pratiquait un exercice à grande échelle en Méditerranée, lors d’un exercice mené sur une distance totale d’environ 10 000 kilomètres. Ce chiffre correspond à une probable accumulation de trajectoires, certaines manoeuvres se déroulant au-dessus d’Israël et de Chypre. L’objectif : expérimenter et démontrer ses capacités de frappe de l’armée sur de potentiels sites de production nucléaire iraniens. À cette fin, une centaine d’aéronefs étaient mobilisés, menant des frappes de traitement simulées, tout en testant les aptitudes de vol et du ravitaillement des appareils (refuelling en anglais, transfert du carburant d’un tanker à un avion). Quelques navires et des sous-marins de la marine auraient participé à l’exercice.

L’armée de l’air israélienne possède plusieurs escadrons, comprenant 7 avions F-35, emportant deux bombes guidées et deux missiles air-air ainsi que diverses charges telles que des réservoirs ou des missiles de croisière. De plus, Israël possède 224 F-16, près de 80 F-15 encore en activité, tous capables d’attaquer et bombarder des objectifs au sol et d’engager des cibles aériennes. Pour le ravitaillement, les forces aériennes emploient le KC-130H, manufacturé par Lockheed. Trente chasseurs Alenia-M346i Lavi servent à l’entrainement avancé des unités.
Selon Channel 13 et le journal The Times of Israel, l’armée de l’air américaine pourrait avoir participé au refuelling de certains chasseurs, ce que nient l’Israel Defense Force (« Force de défense israélienne », IDF), le Pentagone et l’US. Air Force. L’opération a pris place durant la dernière semaine d’un exercice massif nommé Chariots of Fire.

Neutraliser les capacités iraniennes

Avec cet exercice, l’Israël visait donc à tester ses capacités de neutralisation de sites nucléaires. Le Times of Israel indique que selon le gouvernement, la force de frappe de l’armée de l’air  détruirait une base sous-terrain profondément enfoncée. Un objectif, secondaire, pourrait être celui de la dissuasion. Israël craint depuis de nombreuses années l’émergence de l’Iran en tant que puissance nucléaire, les deux pays ne cachant pas leur animosité commune.

L’État hébreu se veut alarmant sur les ambitions des mollahs iraniens d’acquérir l’arme nucléaire, sous couvert d’utilisation civile de l’énergie nucléaire. Depuis l’accord de Vienne de 2015, l’Iran est autorisé à developper du nucléaire civil, sous de strictes conditions imposées par la Chine, les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-membres de l’Union européenne. Malgré la sortie de l’accord des États-Unis en 2018 sous l’impulsion de l’administration Trump, les autres pays avaient indiqué souhaiter appliquer le traité, en levant les sanctions économiques infligées à l’Iran. Dès la campagne présidentielle de 2020, Joe Biden insistait sur sa volonté de réintégrer les États-Unis dans l’accord de Vienne.
Le gouvernement national – conservateur de Naftali Bennett indiquait en mars 2022 que les négociations avançaient rapidement, au grand dam des dirigeants israéliens. Le vendredi 3 juin, Naftali Bennett affirmait au directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA) qu’Israël se réservait le « droit à l’autodéfense » afin de stopper le développement d’hypothétiques armes nucléaires. Le Premier ministre a cependant indiqué sa volonté de faire perdurer les discussions diplomatiques. Un article de Foreign Policy publié en janvier 2022 explique que l’Iran avait acquis 114kg d’uranium enrichi à 20% et plus de 17kg d’uranium enrichi à 60%. Selon le fondateur de l’Institut des sciences et de la sécurité internationale, David Albright, l’Iran pourrait techniquement produire de l’uranium enrichi à 90% et tester sous six mois une charge explosive nucléaire.

Chariots of Fire pour protéger l’Israël

La simulation aérienne du 31 mai s’ancre dans une opération mise en place par la Force de défense israélienne s’étant déroulée sur un mois complet, dont le nom s’inspire d’un film de 1981, Chariots of Fire (« Les Chariots de feu »). L’exercice a mobilisé tous les corps d’armée en Judée et Samarie, pour défendre principalement le nord du pays, face à la potentielle menace exercée par le Hezbollah libanais.
« L’objectif de l’Israeli Defense Force est de défendre la population israélienne et d’améliorer la sécurité israélienne. […] Nous ne cherchons ni ne désirons un conflit, mais nous devons nous tenir prêts à l’éventualité de tous les scénarios », affirmait au début du mois de mai le Lieutenant-général Aviv Kochavi, chef de la Force de défense israélienne.

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