Il y a trois raisons principales pour lesquelles le gouvernement Trump a annoncé dimanche soir que les forces armées américaines abandonnaient les Kurdes du nord-est de la Syrie. Ces raisons reflètent une logique brutale. Cela ne rend pas le résultat plus attrayant ou acceptable.
Premièrement, le président Trump est cohérent, même s’il entretient de fréquents zigzags, pour maintenir les forces américaines à l’écart des conflits au Moyen-Orient. Il veut que les troupes américaines quittent l’Irak et l’Afghanistan. Il s’est inélégamment retiré de la défense des intérêts américains et d’alliés, comme l’Arabie saoudite, contre un Iran hostile. Lundi matin, expliquant le retrait de la Syrie, il a qualifié ces zones de conflit du Moyen-Orient de «guerres sans fin, pour la plupart tribales», ajoutant, par-dessus le marché : «nous nous battrons pour profiter de notre avantage, et nous combattrons uniquement pour gagner».
Donald J. Trump
✔@realDonaldTrump
…..again said “NO,” thinking, as usual, that the U.S. is always the “sucker,” on NATO, on Trade, on everything. The Kurds fought with us, but were paid massive amounts of money and equipment to do so. They have been fighting Turkey for decades. I held off this fight for….
….almost 3 years, but it is time for us to get out of these ridiculous Endless Wars, many of them tribal, and bring our soldiers home. WE WILL FIGHT WHERE IT IS TO OUR BENEFIT, AND ONLY FIGHT TO WIN. Turkey, Europe, Syria, Iran, Iraq, Russia and the Kurds will now have to…..
Certes, le Moyen-Orient est une région hideuse, déchirée ces dernières années par une révolution généralisée et actuellement – en Irak , au Liban et en Égypte – par des émeutes et des manifestations de masse. Oui, les guerres sont infinies et oui, elles sont fréquemment tribales. Pourtant, l’approche de Trump dans la région coûtera finalement cher à Washington. Mais c’est une autre histoire à raconter une autre fois.
La deuxième raison du retrait est que Trump comprend le «bénéfice», en ce qui concerne la Turquie et les Kurdes : ne pas se mettre en travers de la route de la Turquie en Syrie. La Turquie, ce sont essentiellement 80 millions de personnes stratégiquement situées au carrefour de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient. De plus, elle se trouve dans un état de guerre plus ou moins permanent avec sa propre minorité kurde et ses frères syriens qui lui sont étroitement liés. La Turquie menace de rejeter des millions de Syriens et d’autres réfugiés vers l’Europe, et est gouvernée par le genre de gars avec lequel Trump aime traiter : le président Recip Tayip Erdogan. Dernièrement, une Turquie de plus en plus non démocratique et anti-américaine achète des armes à son voisin russe et se rapproche de son voisin iranien, signalant à Washington qu’elle ferait mieux d’améliorer son attitude à son égard.
Et les Kurdes ? Il y en a 30 millions, répartis en quatre pays et pratiquant deux langues, dont à peine deux millions en Syrie, ce qui nous amène à notre troisième point : du point de vue de Trump, les Kurdes syriens ne sont plus utiles et il n’a aucune sentimentalité à ménager pour un pays du Moyen-Orient courageux et assiégé qui se bat pour sa survie. Une fois que les Kurdes syriens, travaillant en étroite alliance avec les États-Unis, ont vaincu l’Etat islamique en Syrie, ils n’ont plus apporté «d’avantages» à Washington.
Trump a « donné » la Syrie à Erdogan lors d’un appel téléphonique précédent, il y a plusieurs mois. Aujourd’hui, les Kurdes syriens ont peut-être le droit de se sentir trahis, mais ils ne devraient pas en être surpris.
Le jeu de l’abandon des Kurdes se poursuit depuis longtemps. Cela a commencé lorsque la Société des Nations a octroyé aux Kurdes leur propre État dans le Traité de Sèvres de 1920. Ce noble geste n’a rien donné, notamment à cause de la désunion persistante des Kurdes et des machinations régionales des grandes puissances. Jusqu’à ce dimanche, le jeu de l’abandon avait culminé dans le refus de tous les pays, à l’exception d’Israël, de soutenir un référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien de septembre 2017, qui s’est soldé par un revers désastreux, face au gouvernement arabe irakien. A présent, Trump vient d’en écrire un nouveau chapitre.
Au bout du compte, il y a deux leçons de base à tirer pour Israël et ses partisans. Pour tous ceux qui ont des doutes sur la nécessité d’un Etat pour le peuple juif, les Kurdes représentent un rappel tragique. Ils sont constamment abandonnés à un horrible destin parce qu’ils n’ont pas de pays.
La deuxième leçon est qu’Israël ne peut et ne doit pas dépendre de Trump. Les cris d’alarme lancés ces derniers jours en Israël sur la menace imminente pour la sécurité ne reflètent pas seulement les leçons tirées de l’ attaque spectaculaire de l’Iran (ou de l’un de ses supplétifs) contre l’infrastructure énergétique de l’Arabie saoudite. Ces alarmes reflètent également l’inquiétude suscitée par le précédent créé par le refus de Trump de s’impliquer militairement après que l’allié saoudien de Washington a été victime d’une agression flagrante de la part de l’Iran.
De ce point de vue, les États-Unis qui abandonnent les Kurdes de Syrie ne sont que la cerise sur le gâteau de la non-stratégie de Trump au Moyen-Orient.
Yossi Alpher est un ancien responsable du Mossad et ancien directeur du Centre Jaffee pour les études stratégiques de l’Université de Tel Aviv. Son livre le plus récent s’intitule «Gagnants et perdants du« printemps arabe »: Profils dans le chaos».
Cette morale exemplaire est l’une des forces du Peuple Juif .
On comprend aussi pourquoi ils nous détestent tant .
Eh oui on leur met le nez dedans à chaque fois .
Tous ceux qui donnent des leçons de morale sont loin d’être exemplaires .
Au gré du vent ils vous abandonnent comme un chien.
Israël n’oublie jamais ce qu’il a subi .
C’est la raison pour laquelle il vole au secours des faibles et des opprilmés…… où qu’ils soient .
Israêl ce pays minuscule est exemplaire car il applique à la lettre la Thora .
Oui nous pouvons être fiers d’être Juifs et pouvoir nous regarder dans un mirroir .
Article de trump bashing exemplaire.
Je vous invite à aller lire l’article de Guy Milliére sur dreuz.
Oui, mais dans l’immédiat, c’est la vie d’alliés au Moyen-Orient qui importe, pas le confort moral (ou l’idolâtrie) de quelques-uns
Pour info sur le cynisme placide du personnage :
https://www.facebook.com/majdhelobi1/videos/2458549167556702/
Israël: lancement d’une pétition par des officiers de réserve pour aider les Kurdes
i24NEWS
10 octobre 2019 à 16:45 – dernière modification 11 octobre 2019 à 10:05
Safin Hamed/AFPKurds raise the flag of Israel during a rally in Erbil, Iraq, in support of the referendum on the independence of the Kurdistan region, September 16th, 2017
Kurds raise the flag of Israel during a rally in Erbil, Iraq, in support of the referendum on the independence of the Kurdistan region, September 16th, 2017
« Israël est un pays qui a les moyens d’aider le peuple kurde et le moment est venu pour le faire »
Des dizaines d’officiers des forces de défense israéliennes ont signé jeudi une pétition appelant l’État à fournir une assistance humanitaire aux combattants kurdes du nord de la Syrie attaqués par la Turquie.
La pétition est une initiative du militant social et politique Yaïr « Yaya » Fink.
« En tant que Juifs et Israéliens, nous ne pouvons pas rester à côté d’un autre peuple abandonné par ses alliés et laissé sans défense, » a-t-il déclaré.
« Nous nous souvenons très bien de ce qui se passe lorsque les Nations du monde abandonnent le destin d’un peuple », a écrit M. Fink dans sa pétition en ligne.
« Israël est un pays qui a les moyens d’aider le peuple kurde et le moment est venu pour le faire », a-t-il estimé.
La pétition de Fink exhorte Israël à fournir de la nourriture, des vêtements, des médicaments, des renseignements et une assistance militaire aux combattants kurdes.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a condamné « vigoureusement » jeudi « l’invasion » des forces turques dans le nord-est de la Syrie et a mis en garde contre un potentiel « nettoyage ethnique » des Kurdes dans ce secteur.
Les points de vue et opinions exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de JForum.
Merci de l’avoir précisé , …. Parce que je ne suis pas du tout en phase avec cet article gauchisant.
Itou. Lire les articles de Millière et Grumberg à ce sujet sur Dreuz
Millière et Grumberg ont choisi leur idéologie néo-conservatrice comme étendard, mais les Israéliens et Juifs par extension voient, avec une toute autre acuité et lucidité, face à l’environnement hostile (inconnu des isolationnistes bien sur leur continent à eux tous seuls), une épreuve de peuples moyen-orientaux, épaules contre épaules, résistants à l’Islamisme, chez les Kurdes, d’ailleurs assez indifféremment quand il s’agit des Kurdes d’Irak patriarcaux ou des Kurdes syriens plus marqués par l’expérience du feu contre Daesh, les idéaux égalitaristes, féministes, mais occidentalistes, malgré le fond d’idéologie marxiste. En gros, un « péché de jeunesse », à l’instar de l’épopée des Kibboutzim (même idéologie de partage de la terre et des tâches, de la coresponsabilité hommes-femmes), c’est un mouvement en soi, et non une résurgence de « communisme » menaçant en quoi que ce soit la grande machine « capitaliste » : l’opposition n’est plus là, ou alors ils seraient bien plus proches de la Russie (elle-même capitalistique) ou de la Chine (Itou). Les Kurdes n’ont éprouvé aucun mal à embaucher en auxiliaires de l’armée américaine. Ils y espéraient bien plus le vieux refrain américain sur la justice à l’égard des minorités, le droit à l’autodétermination des peuples et l’anti-colonialisme lié aux « Pères Fondateurs » contre les British… La « trahison » » fait bien plus référence à ces valeurs fondamentales, pour lesquels les Kurdes se sont battus avec les Américains.
J’ai bien lu leurs articles, mais j’y vois plutôt l’art de noyer le bébé dans l’eau du bain, pour éviter de se demander s’il y a ou pas « sacrifice des valeurs occidentales » au profit d’un Islamiste avéré et de ses milices idem, les Jihadistes de toutes les composantes de l’ex- Al Nosra d’Idlib, massacrant à cœur joie les anciens « Frères d’armes » à la Spielberg devenant ces « salauds de PKK marxistes », sous la plume du pasticheur Guy Millière, chargé du damage control pour le compte du camp des inconditionnels de Trump.
Et j’envisage avec sérieux la « honte » éprouvée par les gradés de l’Armée des Etats-Unis d’Amérique. C’est celle des Français à l’égard des Harkis, à la différence qu’on ne leur propose même pas un « rapatriement », simplement qu’ils crèvent en silence….
D’autant plus qu’il y a assez d’adversaires du défaitisme de Trump en Orient dans le camp républicain les plus fervents (ce que Trump n’a jamais été, après avoir fait ses premières armes dans le camp démocrate), et qu’on n’a pas besoin de chercher de « prétexte » idéologique pour diverger à propos de cette « non-décision » de non-stratégie de Trump. J’espère qu’un Tom Cotton ou ce genre d’hommes ayant fait leurs classes en Irak sauront incarner la prochaine génération d’hommes au GOP, à la place des inconstants…. pour ne pas dire des mollusques.