Shoigu est à Téhéran pour sauver le plan de Poutine de l’obstructionnisme d’Assad appuyé par l’Iran
Moscou veut que Bachar El Assad fasse des concessions afin de paver la voie vers un cessez-le-feu syrien et un gouvernement de transition. Assad et Téhéran refusent de bouger d’un iota. 

Le Président Vladimir Poutine, cette semaine, a monté une opération de sauvetage visant à démêler son projet embourbé, en vue d’une solution à la crise syrienne, à cause du blocage que met nul autre que Bachar El Assad en travers de son chemin. Le dirigeant syrien ne veut rien entendre des propositions de Moscou pour mettre fin à la guerre, ni même d’une cessation des hostilités approuvée la semaine dernière à Munich par le Groupe de Soutien à la Syrie, composé de 17 membres.

Shoigu_Ruhani

 

Debkafile révèle que, cette semaine, les tensions entre Moscou et Damas se sont répercutées jusque sur les relations de travail entre les Commandements militaires russes, syriens et iraniens qui dirigent la guerre en Syrie.

Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, faisant référence au manque de progrès vers un cessez-le-feu, au cours de sa visite à Amman, dimanche 21 février, pointait le doigt accusateur principalement en direction de l’opposition. Sa Haute-Commission pour les Négociations insiste tout d’abord sur la fin du siège des princiaples villes (Alep), un terme mis aux bombardements russes et à l’intégration du Front al Nusra djihadiste dans le cadre du cessez-le-feu (il ne serait alors plus visé et seulement l’Etat Islamique-Daesh).

Mais, selon nos propre sources, le principal grain de sable ou point de sabotage dans la mécanique des discussions a surtout été injecté par Assad en personne et ses garants iraniens.

Quand Poutine a découvert que le dirigeant syrien avait obtenu l’appui discret de Téhéran dans son refus obstiné, il a décidé d’envoyer directement le commandant suprême de la campagne russe en Syrie, le Ministre de la Défense et Général Sergei Shoigu, à Téhéran, le samedi 21 février, chargé d’un message personnel à l’intention du Président Hassan Rouhani. 

Le Général Shoigu a exposé devant Rouhani à quel point l’intervention russe a renversé les tendances de la guerre en faveur du régime et les grands avantages d’ue résolution politique qui mettrait un terme au conflit, de manière à renforcer au maximum l’influence russe et iranienne dans la région.

Le Général russe a insisté en disant qu’à la fin du processus politique proposé, on requerrait d’Assad qu’il quitte le pouvoir. Cette condition a été incorporée dans l’accord Poutine-Obama visant à travailler ensemble pour résoudre la crise syrienne.

Mais Rouhani est resté imperturbable, si on se fie à la déclaration qu’il a diffusée à la fin de l’entretien.

« La crise en Syrie ne peut être résolue que grâce à une négociation politique et le respect des droits du gouvernement et du peuple de ce pays, qui sont ceux qui prendront les décisions finales concernant leur avenir », a t-il dit.

Cela a été interprété à Moscou comme un rejet de l’Iran d’au moins un élément majeur du plan de Poutine : imposer une solution à Assad – mais pas un rejet du plan dans son ensemble. La formulation de cette réponse était destinée à pousser Moscou à se rapprocher des positions de Téhéran et Damas et l’éloigner de Washington.

Par conséquent, la mission Shoigu n’est pas parvenue à apaiser les tensions entre la Russie, l’Iran et Assad – au moins jusqu’à présent, selon les sources de Debkafile.

Bien que toutes les parties concernées soient d’accord sur le fait qu’il doit être mis un terme à la guerre par des moyens politiques, ces mêmes moyens font l’objet de controverses importantes entre Moscou même et ses alliés. Les Russes cherchent à avancer d’une étape supplémentaire vers le but final en commençant par baisser l’intensité et l’échelle des opérations militaires, tout en concentrant progressivement leurs efforts sur les arrangements politiques et diplomatiques.

Mais les dirigeants syriens et iraniens veulent continuer de mettre l’accent sur le cours militaire des opérations en escomptant regagner le maximum de terrain, si ce n’est la totalité, comme Assad l’a déclaré.

Moscou veut que le régime Assad fasse des concessions afin de paver la voie vers un cessez-le-feu et qu’il accepte qu’un gouvernement de transition prenne les choses en main à Damas, avec une certaine représentation pour l’opposition. Le dictateur syrien transférerait alors graduellement ses pouvoirs à ceux qui y siégeraient, qui assumeraient la responsabilité de diverses branches du gouvernement.

Mais, autant Assad que Téhéran s’opposent de manière inflexible à tout gouvernement de transition qui puisse être mis sur pied – ou  à toute autre mesure politique qu’on puisse souhaiter poursuivre- avant que les forces rebelles soient entièrement vaincues dans le cadre d’opérations militaires non-stop – d’abord dans le nord et ensuite, dans le sud.

Pas plus le dictateur syrien que l’Iran ne montrent aucun signe de lassitude, ni ne semblent apprécier les progrès radicaux réalisés au cours du mois précédent par l’armée syrienne et les forces iranienne, du Hezbollah, qui ne sont possibles que grâce à l’appui militaire russe et en particulier, grâce à sa camapgne aérienne contre leurs ennemis. Ils se sentent très à leur aise dans leur intransigeance,parce qu’ils supposent que Poutine ne peut plus se permettre de retirer brutalement son soutien militaire sous leurs pieds pour les soumettre à ses propres exigences.

Après cinq mois d’engagement de Moscou et des forces aériennes russes, qui fournissent au cercle dirigeant iranien et à Assad, des victoires significatives sur le terrain, le Président Poutine est pris de court par le même obstructionnisme irano-syrien qui fait obstacle et défié toute tentative de mettre un terme à cette guerre brutale de cinq ans, qui a coûté la vie à plus de 470.000 personnes, fait 1,9 million de blessés, déplacé plus de la moitié de la population d’un pays de 23 millions d’habitants et qui laissera la Syrie dans un état de ravages au-delà de toute capacité à la reconnaître comme ce qu’elle était auparavant.

DEBKAfile Reportage exclusif  22 Février 2016, 12:26 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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haBIBI

Poutine et les Russes ne sont pas des « Amères-loques » !
L’Iran et Assad vont devoir rapidement s’en rendre compte.