Le Japon se donne une feuille de route pour se doter d’armes hypersoniques

 

De par sa Constitution pacifiste, il n’était pas question pour le Japon, du moins encore récemment, de se doter d’une capacité de frappe à longue distance, la portée des missiles mis en oeuvre par ses forces d’auto-défense ne pouvant excéder les 300 km de portée.

Seulement, en décembre 2017, prenant prétexte de la menace nord-coréenne, Tokyo fit part de son intention d’acquérir des missiles pouvant atteindre les sites de lancement situés en Corée du Nord. Trois modèles étaient alors envisagés : l’AGM-158 JASSM [Joint air-to-surface standoff missile], l’AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] et le Joint Strike Missile développé par le norvégien Kongsberg.

Toutefois, les missiles nord-coréens ne constituent pas la seule menace susceptible d’affecter la sécurité nippone.

En effet, le Japon a des différends territoriaux avec la Chine [îles Senkaku, frontière maritime] et la Russie [îles Kouriles]. Or, ces deux pays ont pris une certaine avance dans le domaine des armes hypersoniques.

Ainsi, la Chine a développé le DF-17, c’est à dire un missile balistique pouvant emporter un planeur capable de voler à plus de 5.000 km/h.

Ce principe est le même que celui du système Avanguard, que Moscou a dit avoir mis en service en décembre 2019. La Russie travaille également sur d’autres armes hypersoniques, dont les missiles Kinjal [air-sol] et le Zircon, destiné à doter ses forces navales.

D’où la décision de Tokyo de se lancer à son tour dans la course aux armes hypersoniques. Course dans laquelle sont aussi engagés les États-Unis et la France [avec le planeur VMAX].

En 2019, l’agence de presse nippone Kyodo News avait avancé que le gouvernement japonais avait prévu une enveloppe d’environ 60 millions de dollars pour financer des recherches sur les moteurs de type Scramjet [ou superstatoréacteur], utilisés pour les vols à très grande vitesse, ainsi que des études sur les matériaux pouvant résister à de fortes chaleurs.

Les intentions japonaises se sont précisées en novembre dernier, dans un document diffusé à l’occasion du salon DSEI Japan 2019.

Ainsi, il était alors question de développer deux types d’armes hypersoniques. La première reposerait sur un planeur libéré par un missile [comme le DF-17 chinois ou l’Avanguard russe] tandis que la second fut décrite comme devant être un « missile de croisière hypersonique », propulsé par un scramjet.

Récemment, l’agence du ministère japonais de la Défense chargée des acquisitions et de la technologie [ATLA], a livré un peu plus de détails sur ses projets en matière d’armes hypersoniques, en présentant une « feuille de route ». Ainsi, elle a confirmé le lancement de deux projets différents.

Le « planeur hypersonique », appelé HGVP [Hyper Velocity Gliding Projectile] sera propulsé par un moteur-fusée à combustible solide. Il sera libéré à haute altitude pour ensuite planer vers sa cible en maintenant une vitesse élevée jusqu’à l’impact.

Quant un missile, appelé HCM [pour Hypersonic Cruise Missile], il sera effectivement propulsé par un moteur de type Scramjet et devra avoir une « longue portée ».

Il pourra être utilisé contre des cibles terrestres et navales, le document du ministère japonais mentionnait particulièrement les porte-avions.

Le guidage de ces armes se ferait par satellite. Selon Defense News, le Japon cherche « à établir un réseau de sept satellites » pour fournir des données de navigation à ses forces d’autodéfense  « sans s’appuyer sur des systèmes  étrangers. »

L’objectif est de pouvoir mettre en service ces armes hypersoniques d’ici la fin de la décennie 2020, des essais avec des prototypes devant avoir lieu en 2024 et en 2028.

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