Défense américaine : le projet de loi pourra directement armer les Peshmergas kurdes
WASHINGTON DC – La Commission des Services Armés a voté un texte de loi de défense édulcoré, jeudi 30 avril, en supprimant une clause exigeant la reconnaissance des Peshmergas kurdes et des forces tribales sunnites comme forces du « pays », mais il maintient qu’une partie de cette aide militaire devrait aller directement à ces deux forces combattant l’Etat Islamique.
Après 18 heures de débat, la Commission a voté le texte à 60 pour et deux contre, ce qui envoie le projet pour une approbation complète du Congrès, en mai. Lundi, elle a publié l’Acte d’Autorisation de Défense Nationale (AADN) concernant la majoration fiscale pour l’année 2016, un projet de loi autorisant l’envoi d’une aide de 715 millions de $ aux forces combattant l’Etat Islamique (Daesh) en Irak.
Cette « proposition de Mac Thornberry, Président de la Commission renforce la mission contre l’Etat Islamique et l’Opération Détermination Absolue ». Cette proposition autorise à nouveau l’activité du Bureau de Coopération Sécuritaire en Irak », ajoute ce texte de loi.
« Le Directeur de cette commission soutient aussi l’avis favorable à la requête du Président d’une assistance sécuritaire de 715 millions de $, à destination des forces combattant l’Etat Islamique. Cependant, le Président Thornberry requiert que 25% de ces financements soient directement fournis aux Peshmergas Kurdes et aux Forces Sunnites », ajoute t-il encore.
Cette loi stipule que le soutien américain dépendra des actions du gouvernement irakien pour réintégrer les minorités en Irak et bâtir les conditions d’une réconciliation nationale. Si ces conditions ne sont pas remplies, les subventions monétaires accordées aux Kurdes et aux forces Sunnites s’élèveront jusqu’à 60%.
« Les 75% restants pourraient être retenus jusqu’à ce que les Secrétaires d’Etat et à la Défense déterminent que le gouvernement d’Irak remplit certaines conditions en vue d’une réconciliation nationale. S’ils ne sont pas en capacité de réaliser cette évaluation, 60% des fonds restants pourraient être envoyés directement aux Kurdes et aux Sunnites », stipule ce texte.
Mercredi, le Département d’Etat américain a promis de travailler les formulations employées dans le texte, de façon à refléter la politique de l’Administration Obama, qui s’oppose à l’envoi direct d’armes ou de matériel de défense aux Kurdes et aux Sunnites [NDLR : et préfère que l’armement tombe entre les mains des milices chiites, contrôlées par l’Iran ou entre celles de l’Etat Islamique]. Obama insiste sur le fait que toute aide doit absolument passer par le gouvernement majoritairement chiite à Bagdad [certaiment de façon à amadouer l’Iran en vue de la signature d’un accord nucléaire contre hégémonie régionale].
Le texte amendé a aussi supprimé la formulation qui conditionnait l’aide américaine au gouvernement irakien sur l’assurance que Bagdad prenait ses distances avec les milices chi’ites combattant l’Etat Islamique sous les ordres des Gardiens de la Révolution iranienne,aux côtés de l’armée irakienne.
Par Yerevan Saeed 30 avril
Adaptation : Marc Brzustowski
Enfin une décision US qui ne se dilue pas dans des considérations infinitésimales. A chaque distribution d’armes américaines, les observateurs ont constaté que la destination originelle de ces armes, avait été singulièrement inversée.
Souhaitons aux Kurdes d’obtenir un territoire pour se débarrasser de la tutelle Turc. Pour se faire, il serait opportun de les armer et de les encadrer. Israël peut très bien remplir ce rôle.