Le cessez-le-feu en Syrie ignore Assad, l’Iran et le Hezbollah

 

Le cessez-le-feu qu’ont conclu les Présidents Donald Trump et Vladimir Poutine devrait entrer en vigueur tout le long des frontières du Sud-Ouest de la Syrie avec la Jordanie et Israël dimanche 9 juillet, mais ce n’est, en réalité qu’un fourre-tout de facteurs inconnus tracés sur de vagues perspectives – même selon les standards défectueux de cette guerre qui dure depuis six ans.

Savoir s’il tiendra ou pas représentent une préoccupation moindre pour Israël que de savoir s’il implique une présence quelconque des forces iraniennes et du Hezbollah sur ses frontières. Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a été très clair à ce sujet, lors de la réunion du cabinet de dimanche, après avoir déposé ces préoccupations face au Président Vladimir Poutine, jeudi dernier et devant le Secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, juste avant la rencontre Trump -Poutine du sommet du G20 vendredi dernier.

Tous deux lui ont assuré que les inquiétudes d’Israël seraient prises en compte. Mais aucun n’a énoncé quelles formes concrètes prendrait cette prise en considération.

L’accord de cessez-le-feu qu’ils ont forgé à Hambourg en fanfare s’avère n’être rien d’autre qu’un titre générique pour une pièce qui n’a pas encore été écrite, sur fond de prospective de coopération militaire et politique entre les Etats-Unis et la Russie. Jusqu’à cette date-limite de dimanche à minuit, on a rien entendu à ce sujet de la part de Téhéran, Damas ou Beyrouth pour savoir s’ils avaient la moindre intention et comment de maintenir cette trêve.

La Jordanie seule célèbre le cessez-le-feu et le proclame comme un exploit important. Selon les porte-parole à Amman, les drones et avions de combat américains et jordaniens surveilleront conjointement la cessation des hostilités et les zones de Dera’a et Quneitra tenues par les rebelles deviendront des régions autonomes contrôlées par les rebelles, comme un modèle à appliquer dans le reste du pays.

De telles conceptions sont sans le moindre fondement. Les Américains et les Russes n’ont encore pas donné les détails du nouvel accord, tels que de savoir qui supervisera la trêve, quelles troupes seront chargées du maintient de l’ordre – ni même où se situent les lignes de démarcation de ces prétendues enclaves démilitarisées.

En discussions préliminaires, Moscou a proposé de déployer la police militaire russe comme observateurs. Cette proposition a été rejetée par les Américains comme équivalant à abandonner le Sud-ouest de la Syrie au dictateur Bachar El Assad. A la place, ils ont proposé de poster des forces américaines ou internationales dans les secteurs de Deraa et Quneitra (voir la carte jointe). Mais les Russes ont à ce moment-là, fait la forte tête, en refusant que le nombre de forces américaines présentes en Syrie n’augmente.

 

Personne ne sait quelle est la position de Téhéran et Damas sur ces questions. Sans nul doute, dès qu’ils se seront mis d’accord sur les modalités, les diplomates russes et américains se presseront pour intégrer leurs alliés dans ce processus avant que le cessez-le-feu ne soit rompu.

Etant données ces incertitudes, on ne peut s’attendre à ce que cette trêve annoncée à Hambourg ne tienne la route très longtemps. En Syrie, ce ne sont pas les médiateurs de cessez-le-feu qui manquent, mais la volonté effective de mettre un terme au conflit.

Israël a adopté un profil bas lors de ces délibérations, bien que le Golan et sa frontière nord soient des zones à haut-risque, durant la phase en cours de la guerre en Syrie, mais aussi dans le cadre de tout accord extérieur en vue d’y mettre fin.

Netanyahu et les chefs de Tsahal réitèrent que la présence de forces iraniennes et du Hezbollah le long de la frontière d’Israël est inacceptable. Mais cela n’a pas empêché les Présidents Trump et Poutine d’aboutir à un accord qui laisse ces forces présentes à A-Baath, dans les faubourgs de Quneitra, à 3 kms de la frontière du Golan israélien, ou dans certaines parties de Dera’a, qui est à 36 kms à l’Est du Golan (et à un kilomère de la frontière jordanienne).

Cette rengaine israélienne chantée constamment par le gouvernement Netanyahu est d’usage aussi facile que son insistance sur le fait qu’il ne permettra pas à l’Iran de transférer des armements sophistiqués au Hezbollah depuis la Syrie jusqu’au Liban, alors qu’en pratique, le groupe chiite libanais est libre de se servir lui -même de ces stocks d’armes en Syrie, tout en combattant sur ses différents fronts tenus – que cela plaise ou non à Israël.

DEBKAfile  Analyse Exclusive 9 juillet  2017, 3:42 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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