La France vit la période la plus noire de son histoire depuis la fin de la seconde guerre mondiale. L’antisémitisme n’est plus seulement un délit d’opinion mais il menace physiquement tous les membres de la communauté, sans distinction d’âge ou de sexe. Nous ne sommes pas dans un débat d’idées mais dans une lutte pour l’existence dans ses aspects les plus concrets.
 

Que signifie encore en Europe un vivre-ensemble lorsqu’on tue des enfants parce qu’ils sont Juifs ? Et on l’a vu cette semaine en Alsace, même le mourir-ensemble devient impossible.

Un des principes fondamentaux du judaïsme est la responsabilité, c’est-à-dire la capacité de répondre de nos actes vis-à-vis d’autrui. Les Juifs de France ont des familles et des enfants envers lesquels ils portent une responsabilité.

Or aujourd’hui, et malgré toutes les bonnes volontés politiques, ces hommes et ces femmes vivent dans une angoisse, qui n’entame en rien leur amour de la France ou leur attachement à ses valeurs, mais qui les place devant un véritable dilemme moral.

Depuis les débuts des années 2000, la communauté juive, mais aussi des intellectuels musulmans et chrétiens n’ont cessé d’alerter la société française sur les dérives qui sont devenues des catastrophes. Force est de constater que la situation a empiré depuis.

Depuis sa création l’Etat d’Israël, créé avec le soutien inconditionnel, politique, militaire et moral de la France comme l’Etat du peuple juif, a délivré au monde entier un message important : plus jamais ça ! Le temps où les Juifs courbaient l’échine et n’avaient pas où aller est révolu.

Lorsqu’un Juif est menacé, il doit savoir que l’Etat d’Israël fera tout pour le sauver, soit en l’accueillant à bras ouverts, soit en risquant la vie de ses soldats pour les libérer des dangers qui le menacent. Ce discours a été celui de tous les dirigeants d’Israël depuis sa création, de Ben-Gourion à Netanyahou en passant par Golda Meïr, Rabin, Peres ou Ariel Sharon. C’est le sens même du sionisme qui fonde l’existence de l’Etat d’Israël.

Les critiques sur les propos du Premier Ministre sur l’alya des Juifs d’Europe sont la preuve d’une rare ignorance. Celle de Manuel Valls, pourtant « sous influence juive » a de quoi surprendre, car je voudrais bien qu’on m’explique en quoi l’appel de Netanyahou va lui apporter des voix en période électorale. Pour ceux qui connaissent la situation en Israël, ce serait plutôt le contraire.

Quant aux explications d’un journaliste du Figaro sur l’influence de l’alya sur la démographie en Israël, elle est la révélation de l’incompréhension et de la méconnaissance ambiante des médias français. L’alya de France, qui atteindra au maximum 10.000 personnes en 2015, a une incidence infinitésimale sur la démographie israélienne, pays où vivent plus de 6 millions de juifs aujourd’hui, soit près de 80% de la population actuelle de l’Etat hébreu.

La seule question que l’Europe doit se poser c’est de savoir pourquoi les Juifs ne la quittent plus par choix, mais parce qu’ils se sentent responsables du destin de leurs familles et qu’ils attendent d’elle qu’elle prenne aussi ses responsabilités.

bar_zvi

 Chronique de Michaël Bar-Zvi | 29 Shevat 5775 – 19 février 2015

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