Sur la photo: les dirigeants et les ministres des affaires étrangères du monde entier sont venus à Jérusalem le 23 janvier 2020 pour commémorer le 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz. (Source de l’image: Getty Images / Pool)
La haine anti-juive est bien vivante
Guy Millière 1er mars 2020 Traduction du texte original: Anti-Jewish Hatred Is Alive and Well
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Tout comme dans les années 1930, l’antisémitisme national-socialiste et l’antisémitisme d’extrême droite – et leurs conséquences pour les Juifs – ne présentaient d’intérêt pour personne, l’antisémitisme qui monte en puissance aujourd’hui ne semble intéresser personne.
- Aucun des pays représentés à la cérémonie de commémoration de l’Holocauste, à l’exception des États-Unis, n’a semblé intéressé par les menaces pesant sur Israël ou par les intentions génocidaires des ennemis du pays.
- Si, il y a sept décennies, l’existence de l’État d’Israël tout juste né avait dépendu des pays représentés cette année à Jérusalem … la guerre qui a été immédiatement déclarée au pays aurait été un deuxième Holocauste.
La cérémonie qui s’est tenue à Jérusalem le 23 janvier pour le 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz a permis de rappeler au monde ce que fut l’Holocauste et de se souvenir de la seule tentative d’exterminer totalement un peuple entier par des moyens industriels, le pire crime à avoir été perpétré dans l’histoire. Ce fut l’occasion pour les dirigeants qui y ont assisté de réaffirmer la nécessité de combattre la haine anti-juive en un moment où, partout sur terre, elle gagne rapidement du terrain.
« L’assassinat de masse de six millions de Juifs, le pire crime de l’histoire de l’humanité, a été commis par mes compatriotes », a humblement déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier.
On peut néanmoins se demander si ceux qui sont venus sont réellement prêts à mettre leurs actes en accord avec leurs paroles.
Presque tous les discours ont défini l’antisémitisme de manière vague, et lorsque les mots sont faits plus précis, ils n’ont visé que le national-socialisme et « l’extrême droite ».
Les nostalgiques du national-socialisme n’ont pas disparu, et des mouvements politiques d’extrême droite existent, bien sûr; et il importe de rester vigilant. Pour autant, il n’existe nulle part en Occident aujourd’hui des partis politiques qui soutiennent ouvertement le national-socialisme, ou des mouvements d’extrême droite qui promeuvent des idées antisémites. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, aucun meurtre antisémite n’a été commis en Europe par des personnes de « droite ».
Aux États-Unis, ceux qui ont perpétré les attaques antisémites de Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 27 octobre 2017 et de Poway, en Californie le 30 avril 2019, pouvaient être définis comme des « suprémacistes blancs« , mais ils n’appartenaient pas à des mouvements politiques de droite. Ils ont agi seuls et ont mêlé leurs idées antisémites à des affirmations étranges.
Le criminel de Pittsburgh, Robert Bowers, a cité l’Évangile selon Saint Jean pour dire que « les Juifs sont les enfants de Satan » et a écrit que la Hebrew Immigrant Aid Society, une organisation à but non lucratif qui fournit une aide humanitaire et une assistance aux immigrants, « fait entrer des envahisseurs qui tuent notre peuple « . Lire la suite