Jérusalem et Pékin : Stratégies pour Naviguer dans un Contexte de Conflit et de Coopération
Depuis les attaques du 7 octobre en Israël, les relations entre Jérusalem et Pékin sont de plus en plus complexes. La Chine, bien qu’opposée à l’idée que l’Iran se dote d’armes nucléaires, ne soutient pas une pression accrue de la part de l’Occident, d’Israël et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les violations nucléaires iraniennes. Le Jerusalem Post a enquêté auprès de diverses sources pour comprendre cette position ambiguë.
Historiquement, la Chine n’a pas toujours été en bons termes avec l’Iran. Des frictions ont eu lieu, comme lorsque Pékin a soutenu les sanctions internationales contre Téhéran au début des années 2010. Plus récemment, en hiver dernier, la Chine a temporairement réduit ses importations de pétrole iranien pour exprimer son mécontentement face aux tentatives iraniennes d’augmenter les prix. Bien que Pékin ne soit pas un grand admirateur des régimes théocratiques comme celui de l’ayatollah Ali Khamenei, ses priorités géopolitiques et économiques prennent souvent le dessus.
Les Priorités Stratégiques de Pékin
1. Taïwan : La Chine est déterminée à empêcher l’indépendance de Taïwan et vise à unifier la région sous son contrôle.
2. Influence Globale: Pékin cherche à étendre son influence pour rivaliser avec les États-Unis, en profitant de toute opportunité pour réduire l’influence américaine.
3. Expansion Économique : Diversifier ses relations commerciales à travers le monde pour renforcer son économie.
Pour Xi Jinping, le conflit entre l’Occident et l’Iran représente une opportunité stratégique pour affaiblir Washington. Les préoccupations sécuritaires d’Israël apparaissent secondaires dans cette équation.
Le Soutien de la Chine à l’Iran
Depuis 2021, Xi Jinping soutient fermement l’Iran, même contre l’AIEA. En juin, alors que 20 pays ont condamné les violations nucléaires de l’Iran, la Chine, aux côtés de la Russie, a voté contre. Ce soutien n’est pas seulement diplomatique ; il est enraciné dans des liens historiques et des intérêts énergétiques communs.
La Position de Jérusalem
Israël doit naviguer prudemment dans cette dynamique. Alors que certains suggèrent un rapprochement avec Taïwan, l’INSS (Institut national pour la sécurité) recommande de maintenir des relations positives avec la Chine. Pékin reste un partenaire commercial majeur, avec des échanges de plusieurs milliards de dollars, malgré la guerre actuelle. Des projets d’infrastructure conjoints et la présence continue de travailleurs chinois en Israël soulignent cette coopération.
L’Équilibre Délicat
La rivalité entre les États-Unis et la Chine complique la situation. Bien que les États-Unis soient un allié clé d’Israël, les relations commerciales et diplomatiques avec la Chine sont cruciales. Le défi pour Jérusalem est de maintenir cet équilibre sans compromettre sa sécurité ou ses alliances stratégiques.
Conclusion
La gestion des différends avec Pékin nécessite une approche nuancée. Israël doit continuer à renforcer sa coopération économique avec la Chine tout en gardant une vigilance accrue sur les questions de sécurité. La pression sur l’Iran repose principalement sur la menace militaire israélienne et les sanctions occidentales. Naviguer entre ces grandes puissances est essentiel pour Jérusalem, cherchant à préserver ses intérêts tout en évitant de devenir un ennemi dans cette complexe géopolitique mondiale.
Néanmoins, il est clair que la résolution de la question iranienne ne viendra pas de la Chine. Israël devra continuer à s’appuyer sur ses propres capacités de dissuasion et sur le soutien occidental pour faire face à cette menace persistante.
Jforum.fr
![]() |
![]() |