Montrera ou ne montrera pas les caricatures, là est la question. Il y a désormais deux camps, celui de ceux qui osent et celui de ceux qui se dégonflent, les médias anglo-saxons en tête. Caroline Fourest invitée sur Skynews a pu le vérifier.

Caroline Fourest qui contribue au magazine Charlie Hebdo était invitée en duplex sur Sky News mercredi soir pour discuter du premier numéro du journal satirique depuis que des terroristes ont pris d’assaut le bureau du magazine et assassiné 12 personnes.

La couverture représente une image du Prophète Mohamed, une larme à l’oeil, tenant une pancarte « Je Suis Charlie » avec le sous texte « Tout est pardonné » (tout est pardonné).

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La plupart des journaux britanniques, diffuseurs et autres médias ont choisi de ne pas montrer ou publishr cette couverture qui représente le Prophète Mohamed car c’est considéré comme offensant pour les musulmans sunnites.

Lors de sa prestation sur Sky News, Fourest a dit qu’elle était «très, très triste » de cet état de fait, en disant que les journalistes en Grande-Bretagne avaient trahi la vocation du journalisme en décrêtant que les gens ne sont pas assez grands pour décider si un dessin est offensant ou non parce que vous ne le montrez même pas.

Aussi dans le nouveau numéro

« C’est complètement fou qu’au Royaume-Uni on ne puisse plus montrer un dessin aussi simple que cela», a-telle dit et comme elle essayait de montrer la première page du magazine à l’image la caméra a pannoté de côté et l’émission a aussitôt basculé sur la présentatrice de l’émission Dharshini David, qui s’est empressée de bafouiller des excuses pour cette infraction.

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«Nous, à SkyNews avons choisi de ne pas montrer la couverture, nous vous serions reconnaissants, Caroline, de ne pas la montrer, » a dit David.

«Je me excuse, si certains de nos téléspectateurs ont pu se sentir offensés par cela. »

Regardez la vidéo complète ci-dessous:

Un sondage réalisé suite aux attaques terroristes en France, qui a également eu à déplorer l’assassinat de cinq personnes dans un supermarché casher deux jours après l’attaque de Charlie Hebdo, a démontré que le public veut que les journaux publishnt les caricatures de Charlie Hebdo qui représentent Mohamed.

Le magazine a été tiré à plus de 5 millions d’exemplaires pour un tirage habituel d’environ 45 000, qui ont fait dire au président français François Hollande que Charlie Hebdo connaissait une renaissance grâce à la demande sans précédent en France.

Le New York Times s’est livré à un exercice délicat dans son édition du mardi 13 janvier : décrire la manchette du numéro de Charlie Hebdo consacrée à une caricature du prophète Mahomet sans la montrer. Une application stricte de la règle rappelée après les tueries de Paris par le directeur du quotidien, Dean Baquet, qui proscrit la publication de tout ce qui « est destiné délibérément à heurter les sensibilités religieuses ». « Après mûre réflexion », les responsables du New York Times avaient décidé que « décrire les dessins en question donnerait suffisamment d’information aux lecteurs » pour comprendre la situation.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/01/14/l-embarras-des-journaux-americains-face-a-la-une-de-charlie_4556406_3222.html#JlisWerwyVfAKKD2.99

Dans une société américaine où les religions ont conservé une influence considérable, le quotidien n’a pas été le seul à faire ce choix, alimentant de vifs débats sur les limites de la liberté d’expression et les responsabilités qui incombent aux médias. L’agence de presse Associated Press et les chaînes d’information CNN, MSNBC, et NBC News, pour ne citer que les plus prestigieuses, en ont fait de même et ont décidé de masquer les dessins controversés, en rappelant leur préoccupation vis-à-vis de tout ce qui pourrait apparaître comme « indélicat » ou « potentiellement offensant ».
« Sécurité des équipes »
Le responsable de CNN Worldwide, Jeff Zucker, a fait valoir un autre argument auprès de ses équipes, selon la presse américaine : « D’un point de vue journalistique, nous sentons que nous avons envie et que nous devrions utiliser ces images. Mais de mon point de vue de responsable, la sécurité de nos équipes de par le monde est plus importante pour l’instant. » Ce même argument avait été mis en avant le 12 janvier par le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, invité à commenter les déclarations faites trois ans plus tôt par son prédécesseur, Jay Carney.
Ce dernier s’était interrogé sur « le jugement » qui avait conduit Charlie Hebdo à publishr des caricatures « profondément offensantes » du prophète Mahomet, en septembre 2012. M. Earnest, tout en rappelant l’importance de la liberté d’expression sanctifiée par le premier amendement de la Constitution américaine, et le fait qu’aucun acte de violence ne pouvait être justifié par la publication de caricatures, avait indiqué que la Maison Blanche devait s’interroger sur les conséquences de telles publications pour ses personnels, militaires ou diplomatiques.
Le Washington Post, qui n’avait pas publié à l’époque les premiers dessins contestés de Charlie Hebdo, a fait un autre choix éditorial. Au lendemain du massacre de Paris, il avait déjà republié la manchette du Charia Hebdo de 2011, mais dans ses pages Opinions, à côté d’un éditorial mettant en garde contre la tentation de l’autocensure. Mardi 13, à la veille de la sortie du nouveau numéro de Charlie Hebdo, le quotidien a publié la couverture dessinée par Luz en bas de la première page de son supplément Style. Dès sa parution, lundi, ce dessin avait été reproduit sur le blog Comic Riffs du journaliste du quotidien Michael Cavna consacré au dessin de presse.

Mardi, le directeur du Washington Post, Martin Baron, a expliqué que la ligne de son journal interdisait la publication « de ce qui est précisément, délibérément ou inutilement offensant pour des membres de groupes religieux », et que la couverture du nouvel exemplaire n’entrait pas dans cette catégorie. La médiatrice du New York Times, Margaret Sullivan, a plutôt défendu la position du quotidien, ce qui lui a valu, de son propre aveu, un nombre record de commentaires, majoritairement critiques. Elle a regretté mercredi matin que son journal n’ait pas estimé nécessaire une révision de sa politique interne, estimant que le dessin publié mercredi à Paris n’était « ni choquant ni gratuitement offensant » et qu’il avait « sans aucun doute une valeur significative d’information ».

Certains médias font donc le choix, non pas d’une capitulation lâche, mais d’une approche plus pragmatique rappelle l[a Libre Belgique,->http://www.lalibre.be/actu/international/des-medias-censurent-les-dessins-de-charlie-hebdo-sur-l-islam-54ae517e3570b3114051bba8] provoquer, à quoi bon? La Maison Blanche épousait déjà ce choix éditorial et politique, lorsque Charlie Hebdo brûlait en 2012, victime d’un incendie criminel suite aux caricatures de Mahomet.

Barack Obama avait alors déclaré à l’époque: « Nous avons parlé à plusieurs reprises de l’importance de protéger la liberté d’expression, qui est inscrite dans notre Constitution. Autrement dit, nous ne nous interrogeons pas sur le droit de telles choses à être publiées, simplement sur le jugement qui a présidé à la décision de les publishr. »

Le choix de flouter ou non les caricatures de Charlie Hebdo relève aussi d’us et coutumes propres à chaque pays. Charlie Hebdo, c’est la satire à la française, une liberté de ton acide et totale, un pan de l’identité française qui n’est pas forcément de coutume dans les sociétés anglo-saxonnes.

[Champion Matthew – i100->http://i100.independent.co.uk/article/what-happens-when-you-try-to-show-the-charlie-hebdo-cover-on-sky-news–lyJKbW0R5x]
[Le Monde->http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/01/14/l-embarras-des-journaux-americains-face-a-la-une-de-charlie_4556406_3222.html#JlisWerwyVfAKKD2.99]

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