Marine Le Pen doit annoncer jeudi soir au journal télévisé de TF1 sa décision d’exclure ou non son père du parti d’extrême droite.

Des proches de la patronne du FN plaident pour une exclusion du parti de Jean-Marie Le Pen, une sanction qui aurait pour conséquence le retrait de la présidence d'honneur et la fin de ses aventures électorales.

Des proches de la patronne du FN plaident pour une exclusion du parti de Jean-Marie Le Pen, une sanction qui aurait pour conséquence le retrait de la présidence d’honneur et la fin de ses aventures électorales. © Fred Dufour / AFP

« Le cadavre bouge encore ! » Le rendez-vous était calé de longue date, il a tenu à l’honorer. En ce mercredi soir, Jean-Marie Le Pen est détendu quand il arrive à Radio Courtoisie, dans le 16e arrondissement de Paris. Le studio est installé dans un appartement un brin décrépi au rez-de-chaussée d’un immeuble haussmannien. Le Menhir est venu répondre aux questions de Gérard Marin, ex-journaliste au Figaro, au micro de la « radio libre du pays réel » pendant une heure trente. « Ici on ne vous interviewe pas avec un pistolet sur la tempe… », lui promet le journaliste, qui l’appelle volontiers « président », comme c’est l’usage au sein du parti frontiste.

« C’était un plaisir », reconnaît Le Pen à la sortie du studio, interrogé par Le Point.fr. Une poignée de sympathisants se pressent autour de lui pour réclamer une photo. « Vous êtes un héros », lâche une dame en l’embrassant. « Merci d’être venus si nombreux », sourit-il devant les flashes. Son garde du corps veille et scrute par la fenêtre les photographes qui se pressent sur le trottoir. Dans l’antre de la radio fondée par Jean Ferré, maurrassien et ex-membre de l’OAS, Le Pen est chez lui, en terrain conquis. « Des auditeurs ont téléphoné, ils vous sont favorables ! » glisse un bénévole de la station favorable à « l’union des droites ».

« Mon exclusion est impensable »

Jean-Marie Le Pen vit-il ses dernières heures en tant que président d’honneur et donc membre du FN, parti qu’il a cofondé en 1976 ? « Certainement pas, souffle le patriarche. Mon exclusion est impensable, à moins d’un congrès extraordinaire qui signifierait la mort du FN », nous explique l’ex-candidat à l’Élysée âgé de 86 ans, qui maintient sa candidature en Provence-Alpes-Côte d’Azur aux élections régionales de décembre. Pourtant, au FN, en coulisse, depuis mercredi, les tractations vont bon train. Une réunion de l’état-major du parti est prévue ce jeudi en début d’après midi.

Deux lignes s’opposent au sujet de la gestion du « cas Le Pen » après ses dernières provocations qui ont ulcéré sa fille Marine Le Pen, la présidente du parti. Un camp jusqu’au-boutiste plaide pour l’exclusion de Le Pen du FN, une sanction qui aurait pour conséquence le retrait de la présidence d’honneur et la fin de ses aventures électorales, notamment aux régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un autre camp – composé des historiques du FN – estime qu’une exclusion n’est pas envisageable : il suffirait de sanctionner Le Pen en lui refusant la tête de liste en Paca. Rien de plus. Dans la journée, Marine Le Pen annoncera sa décision à ses proches et le débat sera ouvert. La patronne du FN donnera son verdict jeudi soir, sur le plateau du journal télévisé de 20 heures sur TF1.

 

Par SÉGOLÈNE DE LARQUIER – Le Point.fr

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