Le ministre des Affaires sociales Haïm Katz vient de prendre une mesure sans précédent

Dans la nouvelle loi budgétaire, il a ordonné au Bitouah’ Leoumi (Sécurité sociale) l’annulation pure et simple des dettes accumulées depuis des années par des ménages ou personnes en difficulté.

Bitouah Leoumi: Haïm Katz annulle les dettes pour les plus démunis

Les pauvres en Israël ont vu leur situation s’améliorer

Cette mesure concernera essentiellement des personnes âgées ou qui reçoivent des subsides. Il s’agit d’une mesure d’un montant de plus d’un milliard de shekels et qui concerne 590.000 citoyens.

Du fait de la forte croissance économique, la situation des personnes les plus démunies s’est améliorée de manière significative en Israël au cours de la dernière décennie, affirme le Jerusalem Institute for Market Studies (JIMS) dans un rapport publié voilà quelques jours.

« Selon tous les paramètres liés à la qualité de vie – pouvoir d’achat des produits de base, revenus, patrimoine de biens de consommation durables et espérance de vie – les pauvres en Israël ont vu leur situation s’améliorer », explique ce rapport rédigé par Yarden Gazit.
Selon les données rassemblées par Gazit, la pauvreté aurait diminué de 18,8 % entre 2004 et 2008 en termes de revenus réels, et de 29 % en termes de pouvoir d’achat. Il précise aussi que le rapport annuel sur la pauvreté établi par le Bitoua’h Léoumi (les Assurances nationales – AN) ne reflète pas la réalité de manière exacte, car il mesure la pauvreté « relative » et non la pauvreté objective – c’est-à-dire qu’il compare les pauvres au reste de la population au lieu d’évaluer leur situation dans l’absolu.
Le rapport de l’AN situe ainsi le seuil de pauvreté à la moitié du revenu net moyen, un chiffre qui évolue selon les types de revenus « déclarés » ou venant du « travail au noir » ou « gris »…
En termes réels, le seuil de pauvreté a lui-même augmenté de 10,5 % entre 2002 et 2008, révèle l’Institut de Jérusalem : « Lorsqu’on mesure la pauvreté en chiffres absolus et non en termes relatifs, on constate une diminution significative », explique encore ce document.

D’autre part, la mobilité sociale en Israël est plus élevée que ce que reflètent les chiffres traditionnels déjà publiés, et de nombreuses personnes définies comme “pauvres” sont en fait en voie d’améliorer sensiblement leur situation ».
Ainsi, 30 % des gens classés en 2005 dans l’une des catégories de revenus située au 20e rang ou même plus bas se trouvaient dans un rang plus élevé en 2007. En outre, les jeunes (dont les étudiants) sont souvent classés parmi les « pauvres », mais lorsqu’ils acquièrent de l’expérience, leurs revenus augmentent, affirme ce document : « Si les changements démographiques affectent les niveaux de pauvreté, c’est aussi le cas des écarts de revenus, et à une échelle parfois plus importante que la politique menée dans ce domaine par l’État et le gouvernement », poursuit le rapport.

Il observe aussi que 600 000 personnes – soit 38 % de l’ensemble des personnes démunies du pays et 9 % de la population générale – n’étaient pas considérées comme « pauvres » en 1997. Or elles sont considérées comme telles aujourd’hui, uniquement parce que le « seuil de pauvreté » fixé par l’AN a augmenté significativement entre 1997 et 2008.

Selon tous les critères, « le revenu réel des personnes même défavorisées au sein de la société israélienne a augmenté, en même temps qu’a diminué le niveau de pauvreté absolue », dit le rapport.
Ainsi, selon Gazit, le nombre de foyers les plus démunis parmi les pauvres possédant des téléphones portables est passé de près de 50 % en 2001 à plus de 80 % en 2008, tandis que le taux de possession d’ordinateurs passait de 23,3 % à 50 %. La détention d’autres appareils – tels que machines à laver, fours micro-ondes et climatiseurs – a aussi augmenté de manière significative parmi les membres du dernier décile.
Plus significatif encore est le fait que le nombre des familles pauvres qui possèdent leur appartement a progressé de 12,5 % en quelques années – et ce, malgré la forte hausse enregistrée dans les prix des logements.
Et comme l’espérance de vie a augmenté, tant chez les Juifs que chez les Arabes – atteignant une moyenne de 80,7 ans pour les femmes arabes, 76,3 ans pour les hommes arabes, 83,9 ans pour les femmes juives et 80,5 ans pour les hommes juifs -, le rapport du JIMS conclut que toutes les statistiques en sa possession indiquent une augmentation sensible du niveau de vie des persones les plus démunies en Israël.

Un tiers des Israéliens restent menacés par la pauvreté


Toutefois, selon un rapport récent de l’Institut national des statistiques (INS), presque un tiers de la population du pays (29 %) risqueraient de tomber dans la pauvreté… Une donnée bien supérieure au chiffre moyen de 16 % enregistré dans les pays européens, remarque ce tout récent rapport rendu public à l’occasion de la Journée internationale de l’éradication de la pauvreté.
Ce pourcentage de 29 % a été calculé par l’INS en se fondant sur les foyers pour lesquels le revenu disponible par personne est inférieur à 60 % du revenu moyen israélien. Or en comparaison des chiffres de 2008, cela représenterait une augmentation de quelque 2 % du « risque de tomber dans la pauvreté » enregistré depuis le début de la décennie. Ainsi en l’an 2000, 27 % seulement des habitants du pays étaient menacés par la pauvreté.

Or pendant la même période, le nombre des gens dans cette situation a chuté dans l’Union européenne (UE). « Le pourcentage de familles nombreuses [israéliennes] est plus élevé que dans l’UE, mais le pourcentage des soutiens de familles dans ces foyers est inférieur », relève ainsi l’INS. Son rapport souligne aussi le fait que la majorité de ces personnes menacées est constituée d’enfants et de personnes âgées.

En Israël, le pourcentage concernant ces deux catégories de démunis est deux fois plus élevé que dans l’Union européenne – 38 % en Israël contre 19 % dans l’UE. Parallèlement, un tiers des personnes âgées en Israël sont menacées par la pauvreté, contre seulement 20 % dans l’UE.
Selon d’autres chiffres publiés par l’INS, le revenu net moyen par personne des 5 % des gens les plus riches de la population israélienne est 7,5 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres – un écart supérieur à celui de tous les pays de l’UE.

Or en l’an 2000, cet écart entre les plus riches et les plus pauvres était de 6,5 seulement ! En Europe, cette disparité a certes elle aussi augmenté, mais dans une proportion plus modeste : actuellement, les Européens les plus riches gagnent ainsi 4,9 fois plus que les plus pauvres, alors que cet écart était de 4,5 en 2000.
Par ailleurs, toujours selon l’INS, 21 % des Israéliens ont déclaré s’être « privés de nourriture en raison de difficultés économiques » en 2007, contre 11 % seulement dans les pays européens. 50 % des Arabes israéliens ont dit avoir renoncé à des achats de nourriture en 2007, en raison de « difficultés économiques ».
Toutefois, 12 % seulement des Israéliens ont déclaré ne pas parvenir à couvrir leurs dépenses domestiques, contre 14 % des Européens.

En outre, le pourcentage des Israéliens de plus de 20 ans se considérant comme étant en « mauvaise santé » est de 20 % – un chiffre bien plus élevé que la moyenne de 8 % dans l’Union européenne. Selon les chiffres de l’INS, la situation économique de l’ « Israélien moyen » s’avère en fait bien pire que celle de son homologue européen, et l’écart entre les riches et les pauvres est bien plus grand en Israël qu’en Europe.
Mais tout cela n’empêche toutefois pas les Israéliens de se montrer plus optimistes que les Européens ! Ainsi, pas moins de 86 % des Israéliens de plus de 20 ans ont déclaré être satisfaits de leur vie, contre 77 % des Européens de plus de 15 ans.

Les statistiques montrent aussi que les Israéliens sont plus optimistes concernant l’avenir que leurs homologues des pays de l’UE : 57 % des Israéliens ont en effet le sentiment que leur vie va s’améliorer au cours des prochaines années, contre une moyenne de 32 % dans les pays de l’UE. Dans le détail des différents pays cités dans ce rapport, les Israéliens sont plus optimistes que les Suédois (50 %), les Allemands (22 %) et les Portugais (15 %).

Au lendemain du rapport de l’INS, les associations d’entraide sociale demandent à l’État d’agir

En réaction au rapport précité de l’INS, plusieurs associations israéliennes d’entraide sociale ont appelé voilà quelques jours le gouvernement à établir un « plan à long terme » pour combattre les écarts grandissants entre le niveau de la pauvreté en Israël et celui existant en Europe : « Il s’agit d’une menace qui n’est pas prise en compte dans la préparation de plans stratégiques », affirme ainsi le Forum pour la Justice sociale.

Le gouvernement Nétanyaou traîne toujours les pieds en ignorant cette question dans le meilleur des cas, et – dans le pire des cas -, il contribue bel et bien à élargir les écarts sociaux ! Nous demandons donc que des objectifs soient clairement définis pour faire face à la pauvreté, et que ces objectifs soient pris en compte dans le budget de l’État ».
Le Forum précise que le gouvernement doit réexaminer ses « zones de priorité nationale » (ZPN) pour mieux tenir compte des régions ayant un besoin urgent d’aides financières et de subventions publiques.

Il fait remarquer que certaines localités des ZPN actuelles – comme Omer dans le Néguev – sont relativement aisées et n’ont nullement besoin d’aides, tandis que d’autres situées dans des zones non qualifiées de « prioritaires » – comme Ramlé et Lod – en ont beaucoup besoin !
Rappelons que voilà quelques jours, la Knesset a marqué la Journée internationale pour l’éradication de la pauvreté par une série de débats sur la nécessité de réduire les trop grandes disparités sociales existant dansle pays.

« Ceux qui définissent les axes de la politique économique nationale doivent intégrer l’évidence voulant qu’en plus d’une économie solide et stable, une société est aussi jugée en fonction de la réduction des écarts entre ses riches et ses pauvres », devait ainsi déclarer le député rabbin Moché Gafni (Union du judaïsme par la Torah), qui préside la Commission parlementaire des Finances.
« Ces écarts, qui augmentent au sein de la société israélienne, représentent une menace existentielle et une véritable bombe à retardement sociale !, a prévenu Eran Weintraub, le directeur de l’association d’entraide à but non lucratif Latet.

Le ministre des Finances doit donc initier les changements qui s’imposent dans sa politique, en consacrant la même énergie que celle qu’il a déployée pour qu’Israël rejoigne l’OCDE, afin d’éviter que notre pays n’occupe la dernière place des pays occidentaux concernant la pauvreté ! ».

Richard Darmon

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