Une salle de pilotage des opérations de guerre et de cyberdéfense a été intégrée pour la première fois au cours de manoeuvres militaires d’ampleur nationale en Israël, la semaine dernière. Lors qu’il a lancé ces exercices militaires, le Chef d’Etat-Major, le Lieutenant-Général Gady Eisenkot a souligné les trois menaces principales auxquelles Israël est confronté : l’énorme arsenal de missiles du Hezbollah, les attaques terroristes palestiniennes quotidiennes et Daesh installé sur deux frontières.  Il n’a fait q’une référence furtive à la cyberguerre, sans entrer dans les détails. Comparé au secteur civil, Tsahal a reçu les plus brillants éloges pour la façon dont l’armée s’est saisie des dangers que pose les méthodes de guerre cybernétique, la manière dont elle s’y est préparée, entraînée et a mobilisé du personnel pour la poursuite de la mise en place de contre-mesures. 

L’appréciation des périls a conduit Tsahal à mettre sur pied deux Divisions de cyberdéfense et de cyberguerre, l’une dépendant de l’unité d’élite 8200, du directorat des renseignements militaires ( RM) et l’autre est son homologue du Corps C41 ( Télécommunications et signalétique). 

Les sources militaires de Debkafile révèlent que la nouvelle Brigade de cyberdéfense s’est vu affecter un Général de Brigade des RM comme commandant.

Mais le talon d’Achille du système militaire d’Israël dans le combat de la cybermenace, remarquent les experts militaires, réside dans la division des responsabilités entre deux branches distinctes.

A la suite d’une étude menée par le chef des Renseignements Militaires (RM), le Général-Major Herzi Halevi, qui a été exposée à l’été 2015 au Chef d’Etat-Major, il avait été décidé de placer le système de cyberguerre de Tsahal sous un commandement unique, au même tire que l’armée de l’Air, la Marine et les troupes terrestres (armée de terre). 

Mais, plutôt que faire fusionner les deux entités spécialisées, Eisenkot  a décidé, dans le seul intérêt de maintenir la paix entre ses généraux, de laisser les deux unités séparées du RM et du Corps de Signalétique en place – au moins, dans une première phase. 

Cette décision, disent les experts, est susceptible de mettre en cause l’efficacité globale des opérations de Tsahal – à la fois contre des systèmes d’ordinateurs hostiles et dans la protection des propres réseaux d’informations de l’armée.

Pour fonctionner efficacement, les opérations offensives et défensives dépendent d’un flux continu de renseignements à partir de toutes les sources ouvertes, numériques et humaines possibles, en vue de la mission cruciale visant à recueillir des données technologiques et opérationnelles afin d’identifier et de définir le péril en question.

Le RM est naturellement le mieux qualifié pour les missions clandestines. Il a accès à des sources supérieures de renseignements, de matériels et son personnel, en outre, attire les jeunes gens les plus compétents sur le plan technologique, qui aspirent à rejoindre ses rangs et sont prêts à y rester pour y mener leur carrière, après leur démobilisation du service militaire.

Le Corps de Signalement et de Télétraitement possède certainement des compétences exceptionnelles en matière de communication, d’encryptage et de réseaux d’information. Mais déléguer à ce Corps une partie du système de défense et de contre-cyberguerre peut faire obstacle à la façon dont Tsahal devra concentrer toute son énergie à la défense de ses systèmes opérationnels et administratifs d’ordinateurs. Cela risque aussi d’entraver la coopération des forces armées avec d’autres organismes ayant à traiter avec la cyberdéfense, tels que le service de sécurité intérieure du Shin Bet et le Mossad. Ils sont tous employés à coopérer avec les Renseignements Militaires ; devoir travailler avec un organisme distinct de cyberguerre peut constituer une complication supplémentaire.

Un cybercommandement unique de Tsahal, alors que le Chef d’Etat-Major approuvait la fusion, aurait apporté l’avantage supplémentaire d’être en mesure de rassembler la pléthore d’agences non-connectées entre elles, mises sur pied pour protéger le domaine civil contre la menace très réelle de cyber-attaques, telles que le Cyber-Bureau National, l’Autorité Nationale de Cyberdéfense Opérationnelle, l’Autorité Nationale de Sécurité de l’Information et les départements de cyberguerre de la Police israélienne et du Shin Bet.

Mais, tout d’abord, la nouvelle branche de Tsahal doit prendre son rythme de croisière.

DEBKAfile  Reportage Exclusif, 26 Janvier, 2016, 6:46 PM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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