Israël et les États-Unis ont envoyé une délégation militaire secrète en Ukraine pour tester le système de défense antimissile S-300 de fabrication russe, que Moscou a récemment fourni à la Syrie, a rapporté lundi le journal Hadashot TV, citant des organes de presse syriens et russes.

Il n’y avait aucun commentaire sur ces reportages, de la part d’Israël ou des États-Unis.

Selon les informations rapportées, des membres de l’armée ukrainienne ont informé leurs homologues américains et israéliens des capacités du système, tout en analysant divers scénarios possibles.

Un reportage russe a déclaré que des avions F-15 s’entraînent en Ukraine contre le S-300 dans le cadre d’un exercice international auquel participent des pilotes israéliens. Il n’était pas immédiatement évident de comprendre si les pilotes israéliens volaient ou observaient simplement les manœuvres depuis le sol.

« Le S-300 est impuissant sur F35 » : « L’Ukraine divulgue ses secrets » a écrit Ivan Zhukovsky dans « Gazeta Ru » à propos de l’Ukraine qui fournirait aux forces aériennes israéliennes et américaines les secrets du système de missiles russe.

Dans les détails : Selon Soha News, les Ukrainiens ont donné des informations aux Américains et aux Israéliens, en plus de la possibilité de les tester sur le terrain.

« Les essais ont été effectués avec la participation de 18 avions F-15C Eagle de fabrication américaine, dirigés par des pilotes israéliens. Avec ces chasseurs de quatrième génération, les capacités et limites du S-300 ont été identifiées. »

De plus, « l’armée ukrainienne a convaincu les experts américains et israéliens que les caractéristiques du S-300 d’origine ne sont pas fondamentalement différentes de celles du système de défense aérienne envoyé en Syrie », selon l’Agence nationale de presse. En conséquence, les experts de l’armée de l’air israélienne ont conclu que les avions de combat F-35 ne seraient pas « affaiblis » face au S-300 russe.

Zhukovsky poursuit : « Mais, bien que le F-35, le F-22 Raptor soient des chasseurs de cinquième génération, leurs capacités sont loin d’être illimitées. Le colonel Nicolai Tolcachev, de l’Académie militaire du maréchal Zhukov, a déclaré dans une interview à Gazeta Ru que les systèmes S-300 et S-400 fonctionnent en toute confiance sur des cibles ayant une surface réfléchissante efficace et similaire à celle du F-35. »

« Les capacités respectives des S-300 et des F-35 ne doivent pas être évaluées comme s’il s’agissait d’un duel. Dans une bataille à  un niveau d’intensité très rare, « le succès au combat aérien dépend principalement des hautes compétences professionnelles des équipages de combat », a ajouté le colonel Tolkachev .

Les tensions entre la Russie et l’Ukraine demeurent élevées depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014 et le conflit qui a suivi dans l’est de l’Ukraine. Le Kremlin est connu pour manipuler la désinformation en tant qu’outil du conflit.

On a largement rapporté que l’armée de l’air israélienne s’entraînait contre la S-300 lors d’exercices en Grèce, peut-être depuis 2007. A présent, Israël et les États-Unis utiliseraient probablement des avions furtifs lors de manœuvres dans l’espace aérien syrien.

L’IAF a rendu sa flotte de chasseurs furtifs F-35 pleinement opérationnelle dimanche, après l’avoir immobilisée la semaine dernière, à la lumière du premier crash d’un avion à la pointe de la technologie, survenu aux États-Unis, a annoncé l’armée. Le pilote américain s’est éjecté en toute sécurité.

Des avions israéliens ont mené des centaines de frappes en Syrie contre des cibles iraniennes et du Hezbollah, mais aucun soupçon de frappes aériennes israéliennes n’a été signalé, depuis le tir foudroyant accidentel effectué par la Syrie contre un avion russe lors d’un raid aérien israélien en Syrie. Cet incident n’a fait qu’accroître les tensions entre Israël et la Russie.

Quinze experts russes du renseignement et de la surveillance aérienne ont été tués dans l’incident du 17 septembre, imputé par Moscou à Israël, accusant ses pilotes d’utiliser le plus gros avion russe comme couverture pour se dissimuler derrière (il est possible, selon le Haaretz que cette image d’un F16 caché derrière l’Iliouchine ait pu résulter d’un brouillage israélien des radars syriens).

Israël conteste les conclusions russes et affirme que ses avions de chasse étaient de retour dans l’espace aérien israélien lorsque l’avion a été abattu.

En réponse, Moscou a annoncé de nouvelles mesures pour protéger ses forces armées en Syrie, notamment en dotant Damas de systèmes de défense antiaérienne S-300.

La Russie et Israël ont mis en place une ligne téléphonique d’urgence en 2015 pour éviter des affrontements accidentels en Syrie, mais les nouvelles mesures ont inquiété les Israéliens quant au fait que leurs frappes risquent désormais d’être limitées dans cette région.

Lors de l’ouverture de la session d’hiver de la Knesset lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué les relations avec la Russie, affirmant qu’il entretenait des « contacts directs et fréquents avec le président russe Vladimir Poutine » pour faire face aux « défis complexes et très difficiles dans notre région ».

Netanyahu a déclaré que ses relations personnelles avec Poutine avaient permis une « confiance » sans précédent entre les deux pays.

« C’est très important pour la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a annoncé, la semaine dernière, qu’il avait déclaré au vice-Premier ministre russe qu’Israël devait continuer de frapper des cibles hostiles en Syrie voisine malgré la décision de Moscou de doter Damas du S-300.

Netanyahu a dit lors d’une conférence de presse qu’il avait déclaré à Maxim Akimov, lors de négociations à Jérusalem, qu’Israël continuerait à lutter contre les tentatives iraniennes de se retrancher militairement en Syrie et de canaliser des armes sophistiquées à destination de son allié libanais, le groupe terroriste Hezbollah.

Malgré la livraison des systèmes de défense antiaérienne S-300 à l’armée syrienne, Israël s’est engagé, en état de légitime défense, à poursuivre son « activité légitime en Syrie contre l’Iran et ses supplétifs, qui déclarent leur intention de nous détruire », a précisé Netanyahu.