Irak: Qui fut David Sassoon? 1792 – 1864

Les Juifs qui furent exilés en Babylonie et demeurèrent en Irak, malgré le nombre de Juifs revenus en « Terre Sainte », constituèrent une communauté juive très solide et de nombreux exégètes, décisionnaires rabbiniques et de grands rabbins furent originaires de cette communauté hors pair.

Cependant, certaines familles irakiennes et d’autres originaires d’Iran (Perse) s’exilèrent volontairement en élisant domicile en Inde et d’autres s’éloignèrent encore davantage en mettant le cap vers la Chine1.

Parmi ces familles qui s’agrandirent et fructifièrent au-delà des frontières de pays arabes, se trouvait David Sassoon originaire de Bagdad où il naquit en 1792, dans une famille de très grande bourgeoisie irakienne, son père Salih Sassoon, gros négociant et occupant une fonction très bien rémunérée auprès du Pasha à Bagdad.

Arrivé au début du XIXème siècle à Bombay (Mumbai aujourd’hui), grâce à son intelligence, à son sens aigu des affaires, et peut-être aussi de la chance, cet homme jeune et très entreprenant, qui amassa une fortune incroyable et réussit de manière fulgurante, rencontra dans la grande cité indienne une forte communauté irakienne dont il fut élu président et trésorier général en 1817.

Pendant les 12 années durant lesquelles il continua à siéger à la tête de cette communauté, il multiplia les actions de charité auprès de ses frères moins favorisés et construisit des synagogues et des centres pour la communauté2 irako-indienne.

Les tractations commerciales qu’il mena avec succès lui permirent de se faire connaître et apprécier par de grandes compagnies britanniques disséminées dans tout l’empire britannique.

Il épousa une jeune fille d’origine juive espagnole avec laquelle il eut deux garçons et deux filles. En 1828, veuf, depuis déjà deux années, il se remaria avec une jeune fille d’origine irakienne qui lui donna six autres garçons et trois filles. Le patronyme de la famille se transforme en David Sassoon.

En 1842, les portes chinoises en faveur des échanges commerciaux s’ouvrant aux négociants britanniques, David Sassoon achète à l’Inde de l’opium qu’il revend à la Chine et il achète à la Chine des matières premières qu’il revend en Angleterre d’où il importe des tissus de coton….

David Sassoon (assis) et ses fils Elias David Sassoon, Albert  et Sassoon David

Puis, il envoie l’un de ses fils ouvrir un comptoir commercial à Canton où il affronte de nombreux commerçants d’origine perse. Ce sera sa première incursion et implantation en Chine puis, il ouvrira successivement des bureaux à Shanghaï puis à Hong Kong où il profite de tout le « trafic » qui tourne autour de l’Opium.

Par la suite ils réussissent à s’imposer solidement dans le commerce du coton anglais en concurrençant les offres du marché américain lequel perd rapidement pied à cause des différentes guerres qui secouent le territoire américain.

David Sassoon commence à monter des filatures de coton en Inde et se conduit en homme de bien, il finira par posséder plus de 17 filatures en Inde et employer près de 20,000 ouvriers et il est vénéré. A Bombay il construisit deux synagogues : Maguen David et Ohel David.

Ses bienfaits s’élargissent : il ne se contente pas d’aider ses coreligionnaires )/2à Bombay mais il pousse ses actions pour aider les Juifs de Cochin.

En 1853 il fut naturalisé britannique, onze ans avant sa mort en Inde. L’un de ses enfants, Abdulah (ou Ovadia) s’installa en Angleterre où il épousa une fille issue des Rothschild. Il changea son nom en Albert.

De nombreux bâtiments (pas seulement des synagogues) furent construits et offerts à différentes organisations en Inde, en Chine ou ailleurs, qui agissent dans le monde entier pour servir de bibliothèques, de dispensaires, de maisons de retraites.

Caroline Elishéva REBOUH

1 Nous parlerons ici de la Famille Sassoon mais il est fait allusion à la famille Hayim (descendants du Ben Ish Hay) qui s’installèrent en Chine du Sud Est.

2 En Chine, à Shanghaï plus précisément, l’un de ses descendants – Jacob Elias Sassoon – construisit aussi une synagogue : Ohel Rahel en l’honneur de sa femme Rahel entre les années 1930-1940.

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