Intel annonce une nouvelle vague de licenciements mondiaux
Le géant américain des semi-conducteurs Intel s’apprête à lancer une restructuration majeure de ses effectifs, avec une suppression envisagée d’environ 20 % de ses postes dans le monde, soit environ 22 000 emplois. Cette décision, révélée ce mercredi, provoque de vives inquiétudes, en particulier au sein de ses filiales en Israël, où des centaines d’emplois pourraient à nouveau être menacés, comme lors de la précédente vague de licenciements.
Avec près de 110 000 salariés à travers le monde, Intel semble entrer dans une nouvelle phase de réduction de ses effectifs, dans un contexte économique et technologique tendu. L’annonce officielle devrait intervenir lors de la publication de ses résultats trimestriels, prévue demain, qui éclairera également la stratégie de l’entreprise pour les années à venir.
Un plan social fondé sur le volontariat
Comme ce fut déjà le cas lors des précédentes restructurations, Intel privilégie une approche reposant sur le volontariat. Ce plan, connu sous l’acronyme CPM (Corporate People Movement), propose aux salariés une indemnisation majorée s’ils choisissent de quitter l’entreprise de leur plein gré. Le but est de réduire au maximum les départs contraints.
Ce dispositif de départ volontaire offre des avantages non négligeables. Les indemnités sont calculées en fonction de l’ancienneté, avec un minimum de quatre mois de salaire pour cinq ans d’ancienneté, et pouvant aller jusqu’à l’équivalent de 19 mois pour les collaborateurs comptant plus de 32 ans de service. À cela s’ajoutent des compensations liées à la prime annuelle, une indemnité de départ et un accompagnement personnalisé sur une période de six mois, incluant l’aide à la recherche d’emploi et la préparation aux entretiens.
Israël particulièrement concernée
Intel emploie plusieurs milliers de personnes en Israël, où le groupe dispose de centres de recherche et de production stratégiques. En 2023, environ 1 000 employés israéliens avaient été concernés par les licenciements mondiaux d’Intel. Les prévisions actuelles laissent entendre qu’un chiffre similaire pourrait être atteint dans cette nouvelle vague.
Les entreprises technologiques israéliennes, partenaires ou concurrentes d’Intel, observent avec attention la situation, craignant des effets de contagion sur le marché de l’emploi local. Une réduction importante de personnel chez Intel pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de l’écosystème high-tech israélien.
Un recul technologique et financier
Cette décision radicale s’inscrit dans un contexte de difficulté persistante pour Intel. Sur le plan financier, l’entreprise a connu une forte baisse de sa valorisation boursière, perdant plus de 15 milliards de dollars de capitalisation en une seule année. Les résultats ont été décevants sur plusieurs trimestres consécutifs, avec un recul de la rentabilité, en particulier dans les segments des ordinateurs personnels et des centres de données, autrefois très profitables.
Pour tenter de redresser la barre, Intel avait déjà annoncé en août dernier un vaste plan d’économie de 10 milliards de dollars, impliquant le licenciement d’environ 15 % de ses effectifs mondiaux – soit quelque 15 000 emplois. Ce plan avait été présenté à l’époque comme une réponse nécessaire à un environnement concurrentiel difficile et à une chute des revenus. Pourtant, il apparaît aujourd’hui que ces efforts n’ont pas suffi à inverser la tendance.
Une présence en recul historique
Selon les derniers chiffres, Intel comptait environ 124 800 employés en 2022. Ce nombre est passé à 108 900 à la fin de 2024, et pourrait prochainement tomber sous la barre symbolique des 90 000, un niveau historiquement bas pour l’entreprise depuis plus d’une décennie.
Cette réduction drastique de personnel reflète non seulement les défis économiques d’Intel, mais également une remise en question stratégique plus large. L’entreprise, qui a longtemps dominé le marché des microprocesseurs, peine aujourd’hui à tenir tête à des concurrents comme AMD ou NVIDIA, qui ont su tirer profit de la montée en puissance de l’intelligence artificielle et des nouvelles architectures de calcul.
L’annonce à venir pourrait donc marquer un tournant dans l’histoire du groupe, et ouvrir une nouvelle ère d’incertitude pour ses collaborateurs, ses partenaires et ses clients à travers le monde.
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