Vue générale montrant le Mur occidental (au Centre), le Dôme du Rocher (G) dans la vieille Ville de Jérusalem, le 6 décembre 2017. REUTERS/Ammar Awad Reuters

 

Depuis le 6 décembre 2017, les Palestiniens ont organisé, sous le slogan de « Jour de Colère », une série de protestations parfois squelettiques ou ne dépassant guère 6.000 manifestants sur l’ensemble des deux territoires de l’Ouest du Jourdain et de Gaza, contre la décision de l’Administration Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Ces manifestations se sont usuellement tenues chaque vendredi, à la sortie de la prière dans les mosquées, lieux de harangue politico-insurrectionnelle contre les Juifs et les Croisés, dans les territoires, où on ne peut, que difficilement, échapper au contrôle social du regard obligeant de ses pairs, à devoir aller jeter des pierres sur les mécréants. Cela dit et de façon assez remarquable, le dernier vendredi en cours, le 5 janvier, on n’a pas assisté à la moindre protestation dans les territoires. Aucun groupe terroriste du Hamas ou du Fatah n’a explicité clairement ce manquement au rendez-vous pourtant fixé il y a pas par Ismaïl Haniyeh jurant que, dorénavant, tous les vendredis seraient consacrés à dénoncer cette décision de Trump favorable à l’Etat Juif et à fomenter une Intifada. Essoufflement, suspension provisoire en attente de nouveau prétexte? Crise de foi dans les instances Fatah-Hamas qui peinent à se réconcilier? Tutelle égyptienne vidant de son sens une agitation sans fin?

Les observateurs, même les plus bienveillants envers la cause, pensent que les protestataires palestiniens sont déprimés, parce que leur mouvement n’affecte aucunement les Etats-Unis, Israël, ni le monde arabe, voire le gouvernement palestinien de l’AP lui-même, ces deux derniers se réfugiant derrière la rhétorique, parfois incendiaire, pour ne rien faire de probant.

Dans une évolution connexe, les Etats-Unis ont suspendu 125 millions de $ de versements  à l’Agence cde l’UNRWA -qui pourraient être reversés au HCR (Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, plus généraliste), selon Barak David, le correspondant diplomatique de la chaîne 10 israélienne. Cette source affirme que cette aide sera suspendue jusqu’à ce que l’Administration parvienne à réviser l’entièreté de l’aide américaine aux autorités palestiniennes.

L’UNRWA, sous couvert d’une aide accordant des avantages et privilèges de naissance aux seuls « Palestiniens », y compris ceux vivant n’importe où dans le monde, depuis plusieurs générations, sert aussi de passe-droit à des organisations criminelles et terroristes comme le Hamas, qui a infiltré un nombre incalculable de « cadres » formateurs et enseignants dans l’organigramme directionnel à Gaza, ou dont les manuels scolaires correspondent trait pour trait à la propagande d’incitation au meurtre. Cette suspension aurait aussi pour visée de ramener un Mahmoud Abbas récalcitrant à un vague objectif, même lointain, de retour aux négociations de paix.

Dès le 2 janvier, Donald Trump, Président américain, a menacé, dans un tweet, de couper ou réduire tout financement à l’Autorité Palestinienne, à moins qu’elle ne reprenne les négociations de paix. Le Président américain a même affirmé que la décision américaine de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël est une façon de lever le principal obstacle à la reprise des négociations, en clarifiant ce point et, implicitement, en sanctionnant 21 ans de politique du refus menée par les ploutocrates de Ramallah, corrompus et engraissés par l’argent des contribuables occidentaux.

…Le traité de paix avec Israël. Nous nous sommes sais de la qUestion de Jérusalem, qui représente la partie la plus ardue des négotiations, et l’avons retirée de la table, mais, pour ce geste, Israël devrait avoir un prix important à payer en compensation. Mais avec les Palestiniens qui ne manifestent plus aucune volonté de parler de paix,  pourquoi donc devrions-nous continuer à leur verser ces sommes EXORBITANTES, à l’avenir?

Pour faire diversion, Mahmoud Abbas s’est précipité dans les bras de Recep Tayyip Erdogan, qui n’attendait que cet hommage à ses talents de figurant rejouant sa sempiternelle partition d’empereur Ottoman. Le Roi Abdallah II de Jordanie était aussi de la partie, mais il a rapidement été rappelé à l’ordre par Riyad et Abu Dhabi, bien que le bras-de-fer en coulisse se poursuive, par arrestations successives des membres des cours soupçonnés de manquements à leur allégeance. Ces deux prétendants aux rapprochements avec le Qatar et l’Iran ont été, tour à tour, reçus à l’Elysée, où le Président Macron semble chercher à exploiter les moindres failles dans l’alliance américano-saoudo-israélienne pour jouer les outsiders et dénoncer comme vaines toute lutte contre les manipulations des dictatures régionales. A ce titre, il manque un rendez-vous avec l’histoire, celui de garant des droits de l’homme et des peuples (turc, kurde et iranien, notamment) à disposer d’eux-mêmes. Ces postures d’entremetteur des dictateurs risquent de le reléguer au rang de simple Cassandre de bazar, opportuniste sans réelle stratégie que celle de l’opposition de principe, visant à embrouiller des alliés en courtisant leurs adversaires, plutôt que d’aider à clarifier des situations enkystées depuis deux décennies. Est-ce encore une « main tendue et secourable » pour Abbas, ou celui-ci, généralement peu courageux, aura t-il la hardiesse bien téméraire d’aller chercher secours à Téhéran, par Hamas interposé? L’Egypte elle-même, grande consommatrice de matériel militaire français, incite maintenant Egyptiens comme Arabes des territoires à arracher des concessions plus constructives, comme la possibilité d’une capitale à Ramallah, plutôt que de s’enfoncer toujours plus loin dans une forme d’autisme qui ne sert que les intérêts des ennemis du monde arabe au Moyen-Orient.

Il parait clair qu’un retour à la table des négociations risquerait d’apparaître comme un renoncement : mais ce découragement général n’est-il pas déjà lisible sur le mur des rues arabes et palestiniennes désertées?

Par Marc Brzustowski, pour JForum.

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stevenl

La fin d’un mensonge qui continue a survivre uniquement parceque l’antisemitism est tentaculaire profound et visceral. Il echappe a toute logique comme tout le monde le sait.

Belle

Ander tt a fait ok avec vs Macron comme certains autres dirigeants stJuste des pleutres dhimmis gd hypocrite….

ander

Les manifestations ont ete plus violentes dans certaines chancelleries europeennes. Il est vrai que celles-ci sont souvent tres receptives a une posture faisant de l’Histoire un recit evolutif, a la demande du monde arabe. Par exemple, la diplomatie francaise a decide il y a quelques mois que le Mur Occidental etait en realite le mur al Buraq, en l’honneur de la monture de Mahomet. Or, ce n’etait surement pas la position du monde arabe entre 1948 et 1967 puisque la Jordanie, occupante, a consacre tous ses efforts dans la vieille ville a la profanation du site: en particulier, installation de latrines publiques juste devant le mur. Ce n’aurait pas ete le cas si, a l’epoque, la Jordanie avait pense qu’il pouvait s’agir d’un « lieu saint » musulman. Allez comprendre, alors, pourquoi le president Macron, visiteur tout recent a Amman, y proclame que la Jordanie est la protectrice des lieux saints de Jerusalem.