La France attaquée par la Russie? Emmanuel Macron s’attend au pire

Vingt-sept chefs d’État et de gouvernements ou leurs représentants ministériels étaient réunis à l’Élysée pour témoigner leur soutien à l’Ukraine. L’occasion pour Emmanuel Macron de partager ses inquiétudes au sujet de la Russie et d’envisager des solutions concrètes.

Emmanuel Macron sur le qui-vive

Volodymyr Zelensky peut compter sur une vingtaine de pays. Parmi eux, la France. C’est d’ailleurs elle qui accueillait la conférence de soutien à l’Ukraine ce 26 février. L’occasion pour Emmanuel Macron de rappeler les enjeux du conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie.

« Notre sécurité à tous est aujourd’hui en jeu […]. Nous voyons, et tout particulièrement ces derniers mois, un durcissement de la Russie […] qui s’est malheureusement cruellement illustré avec la mort d’Alexeï Navalny », a déclaré le président français.

Mais pas question pour lui de céder à la peur et de laisser la Russie gagner du terrain. L’objectif pour le chef d’État étant de ne « jamais voir la Russie remporter ce conflit »

Emmanuel Macron craint une attaque de la Russie ?

Le président français d’ajouter : « Nous avons tous subi de manière accrue ces derniers mois des attaques à titre informationnels et en termes cyber encore accrues. En parallèle, j’ai pu noter qu’à peu près tous les pays représentés autour de cette table ont pu dire, à travers la voix de leurs dirigeants ou de leurs ministres ou d’éminentes personnalités, comme d’ailleurs beaucoup d’organisations internationales auxquelles nous prenons part, ont pu dire que le consensus, l’analyse collective était que, d’ici à quelques années, il fallait s’attendre à ce que la Russie attaque lesdits pays« .

Une fois la déclaration introductive d’Emmanuel Macron achevée, c’est le président ukrainien qui a pris la parole. Ce, au travers d’une vidéo préenregistrée dans laquelle il a notamment remercié ses alliés.

« Ensemble, nous avons déjà sauvé des millions de vies, et ensemble, nous devons nous assurer que Poutine ne puisse pas détruire nos réalisations, et ne puisse pas étendre son agression à d’autres nations », a déclaré Volodymyr Zelensky.

Atlantico: Si la France est engagée dans un conflit conventionnel avec la Russie, quelles seraient ses ressources dont l’armée dispose en termes d’homme et de matériel ?

Fabrice Wolf: A l’instar de la majorité des armées européennes, et occidentales, les armées françaises ont évolué, de 1990 à 2020, pour répondre à des besoins opérationnels principalement constitués d’opérations extérieures et de projection de puissance, face à des adversaires d’asymétriques de type guérilla. En conséquence, elles manquent, aujourd’hui, cruellement de certains moyens, et de masse, pour s’engager dans un conflit conventionnel symétrique, en particulier face à la Russie.

C’est notamment le cas concernant les blindés lourds chenillés, avec seulement 200 chars Leclerc, mais aussi de l’artillerie, des moyens antiaériens mobiles, des capacités de frappe à longue portée, ou encore de guerre électronique. La Loi de Programmation Militaire 2024-2030, tente de corriger certains de ces problèmes, en particulier dans le domaine des munitions, mais ne change pas le format des armées, qui reste identique à celui établi par le Livre Blanc de 2013, à une époque à laquelle la Russie était considérée presque comme un allié.

Les armées françaises, en dépit de leur format trop réduit, avec une force opérationnelle terrestre, le bras armé de l’armée de terre, de 77 000 hommes, ne sont pas pour autant désarmées.

Déjà, la France peut s’appuyer sur une puissance aérienne des plus significatives, avec près de 130 Rafale, et 80 Mirage 2000-5 et 2000D, des avions très capables, qui d’ailleurs sont activement demandés par l’Ukraine. Ils sont soutenus par les fameux Awacs, au nombre de 7 (4 Sentry et 3 Hawkeye), mais aussi par une quinzaine d’avions ravitailleurs KC-135 et A-330 MRTT phœnix.

Cette puissance aérienne, cumulée à celle de nos alliés européens, modifierait radicalement la géométrie d’un éventuel conflit en Ukraine, face à la Russie, en comparaison de ce qui se déroule aujourd’hui.

Les armées françaises disposent aussi de moyens de commandement, de communication, de soutien logistique, d’accompagnement des forces, ainsi que de troupes professionnelles particulièrement bien entrainées et aguerries, qui là encore, modifieraient l’ensemble de la physionomie des engagements, si elles devaient intervenir.

Toutefois, il faut reconnaitre qu’aujourd’hui, elles peineraient rapidement pour soutenir un conflit dans la durée, tant elles manquent de réserves, que ce soit en hommes, en matériels, en munitions, ou en pièces détachées. C’est d’ailleurs cette même limite qui handicape les Ukrainiens lorsqu’ils utilisent des équipements occidentaux.

De toute évidence, si la France décide de s’engager davantage, y compris simplement sur le volet du discours géostratégiques, il lui sera indispensable, très rapidement, de revoir les objectifs, et les budgets, de la LPM en cours, pour mettre en adéquation les ambitions exposées, et les moyens dont ses armées disposent effectivement. Des solutions existent, pour peu que l’on accepte d’élargir quelque peu les horizons traditionnels encadrant la programmation militaire.

François Chauvancy: Dans l’idéal, ce déploiement militaire devrait être aéroterrestre (armée de Terre et armée de l’Air et de l’Espace afin d’assurer la protection aérienne de nos forces). Concernant les forces terrestres, près de 27 000 soldats sur 136 OOO (OPEX, outre-mer, Sentinelle…) sont déjà déployés au quotidien. Les moyens sont donc limités malgré les contrats-opérationnels déterminés par la précédente LPM 2019-2025.

Outre un état-major de théâtre, celle-ci fixe le contrat opérationnel des armées en haute intensité :

– en interarmées, des moyens de renseignement, de guerre électronique, un soutien de théâtre intégrant les soutiens santé, munitions et pétrolier, cyber et soutien de l’homme adaptés aux opérations menées.

– Au niveau terrestre cela signifierait la projection dans des délais de plusieurs semaines sinon plusieurs mois, jusqu’à 2 brigades interarmes représentant environ 15 000 hommes mettant en oeuvre près d’un millier de véhicules de combat (dont environ 140 LECLERC, 130 JAGUAR et 800 véhicules de combat d’infanterie), 64 hélicoptères et 48 CAESAR. Concrètement, cette force militaire terrestre pourrait difficilement dépasser aujourd’hui la taille d’une brigade interarmes d’une dizaine de milliers de soldats au grand maximum (chars, infanterie, artillerie, défense sol-air, génie, logistique).

– Au niveau aérien, une base aérienne projetable est envisageable avec un nombre d’avions en fonction des missions, sans doute principalement orientées vers l’interdiction de l’espace aérien et la protection des forces terrestres.

Fabrice Wolf est ancien pilote de l’aéronautique navale, et rédacteur en chef du site d’information Meta-defense.fr.

Le général François Chauvancy est consultant en géopolitique. 

JForum.fr avec www.letribunaldunet.fr et atlantico.fr

Les derniers soldats français embarquent dans un avion militaire français pour quitter définitivement le Niger, sur la base française remise à l’armée nigérienne, à Niamey, le 22 décembre 2023.

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Patrick

Vu les résultats au Mali et Niger, les français ont de quoi s’inquiéter sérieusement sur l’état mental de ce Lucky Luke!!!

Richard Malka

Moi je dirais plutôt  » de cet Avarel « 

o.icaros

Nous n’avons rien à craindre. Macron a signé un traité bilatéral avec l’Ukraine. Si Poutine nous attaque, l’Ukraine viendra à notre aide.

Franck DEBANNER

LE REVE !

Les Français seraient heureux de guider les soldats russes jusqu’à l’Elysée, Matignon et au Palais Bourbon… entre autres… A condition bien sûr que les soldats russes aient la ferme intention de liquider les coupables…

jean

Pas d’inquiétude, pas de pessimisme de mauvais aloi !! la France est prête comme en 1870 et comme en 1940 !

Richard MALKA

En attendant la France est attaquée lentement mais sûrement par l’islamisme…..c’est la guerre homéopathique, la saint barthélémy au quotidien….vu la dette abyssale de 3000 milliards, Macron va nous pondre sur conseil du Qatar, la taxe CDG: Contribution de Dhimitude Généralisée (un dérivé de la CAF).

Vous souvenez-vous de Steeve Austin, l’homme qui valait 3 milliards?

En France on a mieux, Macron, L’homme qui valait 3000 milliards…..DE DETTES !!!!

Alain

Et si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle.