Photo : un peu air d’exterminateur déjà bien connu…

Erdogan ne parvient pas à tenir son engagement de chasser la milice kurde syrienne

Jusqu’à présent, l’armée turque n’a fait aucun ou très peu de progrès réels, en vue de conquérir la capitale régionale d’Afrin ou encore Manbij, malgré les malédictions apocalyptiques et promesses d’éradication ou d’évacuation prochaine de la milice kurde YPG hors du nord de la Syrie, réitérées quotidiennement par le dictateur d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan. Il y a énormément de bombardements et l’invasion d’une poignée de petits villages syriens, mais la percée principale de cette invasion turque reste en suspend à cause de trois facteurs principaux :

1) Moscou, malgré son retrait d’Afrin, aurait averti Ankara que si jamais l’armée turque progresse vers la ville d’Afrin, l’entrée lui en serait interdite par une offensive russe (information difficile à vérifier cependant : au contraire, Moscou a tout intérêt à attiser le fossé croissant entre Washington et Ankara, affaiblissant « l’alliance » -sans doute pour se venger de Kiev et de sa perte d’influence en Europe de l’Est) ;

2) Washington a clairement mis en garde Ankara contre toute attaque de Manbij;

3) Depuis le premier jour de l’offensive turque, il y a maintenant dix jours – ce qui représente un échantillon permettant d’évaluer la quasi-nullité des capacités militaires de ces milices sunnites à la solde d’Ankara), l’Armée Libre Syrienne, entraînée et préparée à devenir le fer de lance de l’opération, ne fait pas le poids face aux YPG kurdes – même avec l’appui de l’artillerie, des tanks, des bombardiers et des hélicoptères, mis dans la balance par le tyran ottoman.

Reste, éventuellement l’usure du temps et des ressources à la disposition des Kurdes.

Jusqu’à un certain point, Erdogan, par cette offensive, cherche un couloir pour se débarrasser des 3, 5 millions de réfugiés syriens « qui sont nos hôtes » dit le Président turc. L’autre motivation des « rebelles » de l’Armée libre employés comme « mercenaires », seraient, hormis la solde en dinars turcs, de creuser un sillon pour loger leurs proches, parents, cousins ou simplement coreligionnaires, à la place des YPG et de la majorité kurde d’Afrin.

Il s’agirait ainsi d’un « nettoyage ethnique » infligé, en premier lieu par projection d’une défaite militaire (supposée, puisqu’elle n’est pas à la veille de survenir) et, ensuite d’exode de réfugiés de toute la Syrie convergeant à marche forcée, conduits ou « protégés » par cette armée mexicaine de djihadistes fin de stock, à la solde d’Ankara.

Depuis les temps les plus reculés de l’empire ottoman, ce type de stratagèmes a été employé à maintes reprises, notamment : après la défaite face aux Polonais (1683) et aux Austro-Hongrois (Maison des Habsbourg), lors du siège de Vienne.

Victoire de Jean III Sobieski contre les assiégeants turcs de Vienne par Jan Matejko (1838 – 1896).

« … C’est à ce moment que Sobieski décide d’une charge massive contre les dernières positions turques, au sud du champ de bataille, afin de définitivement anéantir l’armée ennemie. Aux alentours de 18 heures, trois corps de cavalerie polonais et un corps impérial (20 000 hommes en tout) prennent la direction du camp du Vizir, avec le Roi et 3 000 de ses hussards à leur tête. Cette charge est l’une des plus importantes de l’histoire européenne jusqu’alors. Démoralisées, les troupes ottomanes ne peuvent résister longtemps et se dispersent vite, dans un chaos épouvantable ».

Néanmoins, à mesure que l’occupation ottomane de l’Europe ne conserve plus que quelques fiefs dans les Balkans ou des comptoirs, en Méditerranée (par exemple à Alger), la vengeance du Vizir va consister, entre autres :

  • à augmenter la djiziya sur les Juifs vivant autour de Jérusalem, Safed et d’autres points de peuplement en « Palestine » géographique
  • à faire venir en masse des Musulmans soit européens islamisés, soit turcophones installés dans les Balkans pour occuper le territoire et recréer un bassin de peuplement turco-musulman.

 

L’échec de l’islamisation turque de l’Europe (pays faisant aujourd’hui face à la vague de migration hystérique de Mme Merkel, soit à l’intérieur de l’Allemagne, soit, il n’y a pas de hasard, chez les anciens pays historiquement membres du pacte anti-Ottoman de Vienne : des Hongrois, des Polonais en tête, désormais, les Autrichiens,Tchèques…), débouche directement sur cette tentative à peine voilée d’ethnicide anti-kurde. Du moins, Erdogan cherche t-il à faire d’une pierre migratoire deux coups.

C’est encore pourquoi, comme hier (mais il y avait des combattants, alors qu’ils sont de plus en plus rares), l’Europe, dans sa couardise humanitaire et sans vouloir faire la différence entre ces deux « partenaires » (l’un oppressif et anti-démocratique par toutes ses fibres ; l’autre au contraire défendant haut et clair les valeurs occidentales tout en cherchant sa propre liberté), aurait un devoir moral à défendre le Rojava contre le stratagème turc.

Les partenaires locaux dans la campagne d’Afrin comprennent des djihadistes, des Salafistes et ceux qui veulent régler leurs comptes aux YPG. Tastekin explique que : « Cela inquiète beaucoup de monde que, tout comme Erdogan prétend débarrasser Afrin des « terroristes » (YPG assimilés au PKK), c’est exactement dans les mêmes termes que la Syrie décrit la plupart des groupes que le tyran d’Ankara veut faire pénétrer dans cette zone.

Beaucoup des alliés sunnites d’Ankara ont des origines idéologiques et des comportements qui sont grandement défavorables aux Kurdes et aux valeurs occidentales. Ces groupes comprennent d’anciens membres d’Al Qaïda (Hayit- Fateh al Sham, ex-al Nusra), d’autres des Frères Musulmans, certains mercenaires et autres volontaires contrôlés par l’Organisation Nationale des Renseignements (ou MIT d’Hakan Fidan).

« Parmi les groupes assiégeant Afrin et participant aux opérations sous le guidage des Forces Armées Turques (ou TAF) et du MIT ont trouve : Faylaq al-Sham, Jaish al-Nasr, Jabhat al-Shamiya, Ahrar al-Sham, les Brigades Nureddin Zengi, Suqour al-Jaber, les brigades Sultan Murad, la  Brigade Samarkand (dont le chef Ahmed Fayyad a été tué le 23 janvier, par les Kurdes), Brigade Muntasir Billah, Division Sultan Mourad, Brigade Fatih Sultan Mehmet, la Compagnie Hamza, Northern Storm, le Parti Islamique du Turkistan (Ouïghours employant des Palestiniens et des Arabes) et la Brigade Salahaddin.”

Metin Gurcan écrit :

« Il apparaît que la Turquie bénéficie du feu vert de Moscou pour cette offensive, étant donné que la Russie contrôle tout l’espace aérien syrien à l’ouest de l’Euphrate. La Russie perçoit, sans l’ombre d’un doute, que l’opération va creuser le fossé entre les alliés de l’OTAN que sont, sur le papier, la Turquie et les Etats-Unis, à l’aune du soutien de ces derniers aux Kurdes des YPG.

De plus, la Russie a probablement calculé, avec le cynisme qui caractérise Poutine, que face à la menace d’être submergés par la Turquie et ses alliés de la soi-disant Armée Syrienne Libre, les YPG pouvaient, peu à peu, s’avérer plus ouverts à la suggestion de Moscou, qui l’a formulée depuis longtemps, qu’ils feraient mieux de rendre Afrin au contrôle (sans coup férir) du gouvernement Assad ».

Gurcan ajoute : la Turquie a retourné dans tous les sens la question consistant à savoir si Assad pouvait demeurer au pouvoir et il a négocié avec Assad la possibilité de travailler ensemble contre les YPG et les Nationalistes Kurdes [PYD]. Mais le président syrien sait que la préférence d’Erdogan irait  une Syrie libérée d’Assad, aussi, l’armée syrienne pourrait peu-être finir par assister les forces kurdes jusqu’à un certain point, juste avant qu’elles ne soient suffisamment affaiblies pour que l’armée d’Assad n’aient plus à les redouter…

Assad peut décider d’aider à évacuer les unités des YPG sous pression à Afrin, ou les aider à recevoir des renforts de l’Est de l’Euphrate. Mais encore, une autre manœuvre politique d’Assad pourrait consister à « attendre de voir », en pensant qu’au bout du compte, Afrin reviendra dans l’escarcelle du gouvernement, sans rien faire » [comme le lui a promis Erdogan, donc à quoi bon se casser la tête pour un peuple rebelle comme les Kurdes?].

Par Marc Brzustowski, avec agences dont la Bataille de VienneDebkafileal-monitor.com

 

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Jean-Claude BOUREL

La Turquie serait elle un pays génocidaire ? Après le génocide arménien voilà qu’il veut éradiquer le peuple kurde. Et que fait l’O.N.U. dans tout cela ?

André BARMO'HA

Le dictateur Türk, une fois de plus démontre sa politique de répression.
Il intervient au delà de ses frontières en attaquant le Peuple Kurde, et à son habitude, sans distinction entres les combattants et les autres civils, vieillards, enfants.

Les USA et l’Europe seraient bien aspiré d’intervenir, avant des massacres de combattants kurdes et de civils innocents.
Les moyens de pression ne manquent pas, l’OTAN, financiers, aides économiques, économie, fournitures militaires…
Mais voilà, comme d’habitude, priorités des nations,, intérêts économiques, gros contrats etc…

Mais quand l’Occident aura encore besoin des Kurdes pour se battre à sa place contre les islamistes, car n’en doutons pas, sans les Kurdes, les islamistes de daesh et autres décérébrés islamistes reviendront occupés le terrain libéré des Kurdes.

Erdogan fait la part belle aux islamistes, sont islmo-fascite est dans sa logique, même un aveugle et un sourd s’en aperçoit.

Et quelle médiocrité des nations occidentales d’abandonner les Kurdes sans intervenir, ce Peuple, subit la lâcheté des nations, comme Israël à sa reconstruction.

Quelle belle exemple qu’ils ont donner au Monde musulman, avec leurs combattants Femmes et Hommes réunis pour défendre leurs causes.
C’est sur cette une Nation qui pourrait faire de l’ombre à d’autres nations musulmanes, cela ferait « des jaloux ».

Le Peuple Kurde mérite une Nation, un Pays, ils ont largement gagné ce droit.

CQFD. André BARMO’HA.

André BARMO'HA

Le dictateur Türk, une fois de plus démontre sa politique de répression.
Il intervient au delà de ses frontières en attaquant le Peuple Kurde, et à son habitude, sans distinction entres les combattants et les autres civils, vieillards, enfants.

Les USA et l’Europe seraient bien aspiré d’intervenir, avant des massacres de combattants kurdes et de civils innocents.
Les moyens de pression ne manquent pas, l’OTAN, financiers, aides économiques, économie, fournitures militaires…
Mais voilà, comme d’habitude, ce n’est la priorité des nations, mais plutôt, intérêts économiques, gros contrats etc…

Mais quand l’Occident aura encore besoin des Kurdes pour se battre à sa place contre les islamistes, car n’en doutons pas, sans les Kurdes, les islamistes de daesh et autres décérébrés islamistes reviendront occupés le terrain libéré des Kurdes.

Erdogan fait la part belle aux islamistes, sont régime avec sa politique islamo-fascite est dans sa logique, même un aveugle et un sourd peux le constater.

Et quelle médiocrité des nations occidentales d’abandonner les Kurdes sans intervenir, ce Peuple, subit la lâcheté des nations, comme Israël à sa reconstruction.

Quelle belle exemple qu’ils ont donner au Monde musulman, avec leurs combattants Femmes et Hommes réunis pour défendre leurs causes.
C’est sur c’est une Nation qui pourrait faire de l’ombre à d’autres nations musulmanes, cela ferait “des jaloux”.

Le Peuple Kurde mérite une Nation, un Pays, ils ont largement gagné ce droit.
CQFD. André BARMO’HA

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