En lice : Erdan à l’Education, Katz au Logement, Akunis aux Com

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a attendu jusqu’aux résultats des élections du 17 mars, avant d’envoyer son proche conseiller Nathan Eshel auprès du dirigeant de l’Union Sioniste Yitzhak Herzog, pour inviter celui-ci à se joindre à son gouvernement d’unité nationale, qui serait alors conduit par les deux plus grands partis qu’ils dirigent. Herzog a rejeté cette demande et préféré demeurer chef de l’opposition. 

 Cette invitation a été lancée, indépendamment des promesses de campagne de Netanyahu de ne pas partager le pouvoir avec l’Union Sioniste, ce qui montre qu’il est suffisamment pragmatique pour esquiver et louvoyer quand il pense que c’est opportun. 

Il a démontré la même équivoque autour de la question de l’Etat Palestinien. En d’autres termes, le Premier Ministre a laissé la porte entrouverte. 

En réalité, comme la dévoilé Debkafile auparavant, même si Netanyahu était en accord total avec Obama, au sujet de cet Etat Palestinien et des frontières futures d’Israël, cela ne changerait strictement rien au fait fondamental que le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a résolument tourné le dos à la diplomatie de la paix dans le format déterminé par les Américains. 

Lors de conversations récentes avec de nombreux dirigeants arabes, Abbas a fait entendre clairement que, tout comme eux, il s’était lavé les mains des initiatives du Président Barack Obama et de sa politique. Si jamais les négociations avec Israël devaient reprendre, il préférerait en passer par le dialogue direct avec Netanyahu, plutôt que de retourner sur les vieilles rails tracées par le Secrétaire d’Etat John Kerry. 

Selon les sources de Debkafile, durant la phase intense les élections israéliennes, Abbas a envoyé des aides tâter le terrain pour savoir si Netanyahu accepterait une réunion secrète. Netanyahu a refusé. 

Par conséquent, tout nouvel essai de relance du processus de paix prendrait plutôt sa source au Caire auprès du Président Abdel-Fatteh El-Sisi, plutôt que ses ordres chez Obama et Kerry. 

Pour l’instant, jusqu’à mercredi, lorsque le Président Reuven Rivlin adoubera formellement Netanyahu pour une période de quatre semaine de grâce, où il devra former son quatrième gouvernement, le Premier Ministre a commencé à esquisser les principales attributions de porte-feuilles de son cabinet. Cette fois-ci, son Likud dispose d’un avantage en nombre sans précédent, en ayant remporté 30 sièges à la Knesset, en comparaison des 18 disponibles dans la précédente assemblée et s’en sort loin devant ses partenaires de moindre importance. Mais encore, dans les négociations de coulisse déjà en cours, la compétition pour l’acquisition de postes ministériels bat déjà son plein  et le marchandage politique est très âpre. 

Les sources politiques de Debkafile esquissent la forme que prendrait ce gouvernement, à ce jour : 

Le Ministère de la Défense resterait aux mains de Moshe Ya’alon (Likud) ; Les Finances iront très probablement à Moshe Kahlon (ancien Ministre du Likud qui a rompu pour créer un nouveau parti, Koolanu, qui a concouru sur un ticket social, l’Education à Gilad Erdan (Likud). 

Il est probable, aussi, qu’Avigdor Lieberman (Yisrael Beitenu) conservera les Affaires étrangères, où il a toujours laissé le Premier Ministre arrêté les décision en se confinant à administrer le Département. Cette situation convient à l’agenda de Netanyahu, plutôt que de se lancer vers l’inconnu. 

Yoav Galant, Général (à la retraite), ancien candidat au poste de chef d’Etat-Major, est pressenti pour diriger la Sécurité Intérieure (dont les services de police). C’est un nouveau visage au gouvernement, qui vient d’entrer en politique cette année, sur la liste de Koolanu. .

Yisrael Katz (Likud), le Ministre des transport aux nombreuses réussites et fervent fidèle de Netanyahu, va probablement être promu au Logement et à la construction, un département qui a énormément d’influence sur l’économie et la conception des implantations en Judée et Samarie. 

Katz est passionné par ce poste et Netanyahu veut qu’il y soit, mais il peut devoir plier à la dernière minute et le laisser à Naftali Bennet (Habayit Hayehudi) – tout dépendant du déroulement des négociations. 

Un autre portefeuille important que conservera le Likud sera les Communications et les Médias, avec Ofir Akunis au sommet de la liste des candidats. Le Premier Ministre planifie des réformes majeures dans l’industrie télévisuelle afin de compléter la révision commencée l’an dernier, au sein de l’Autorité Publique des Programmes. 

Il propose de fermer la Chaîne 10 détenue par des fonds privés, qui n’échappe à la faillite que grâce à des injections répétées de financements publics. Pour éviter la 2ème Chaîne de devenir un monopole, le plan serait de la diviser en deux chaînes séparées. 

Le Ministère de l’Intérieur a, provisoirement, été affecté au dirigeant du Shas, Aryeh Deri et la Santé devrait revenir à Yakov Litzman (Judaïsme Unifié de la Torah). 

Des postes ministériels subsidiaires seront accordés, sans nul doute, à au moins un membre féminin de la Knesset, Miri Regev du Likoud et/ou Ayelet Shaked d’Habayit Hayehudi. 

Parallèlement à sa fondation du cabinet, le Premier Ministre a aussi contacté certains hauts-dirigeants des affaires, dont certains ont déjà occupé des fonctions dans de précédents gouvernements, pour leur offrir des postes de Directeurs généraux ou de chefs de départements dans les ministères affectés à des hommes politiques n’appartenant pas au Likoud – comme, par exemple, le poste de chef de département du Trésor. Netanyahu cherche, en effet, à placer des gardiens de sa politique dans ces départements. Mais il peut s’avérer que ce plan rencontre des obstacles au cours des négociations avec des dirigeants de parti, qui puissent refuser de travailler avec des responsables censés agir comme les yeux et les oreilles de Netanyahu. 

Les dirigeants de partis saisiront, très probablement, l’occasion de la période des fêtes de Pessah, entre le 3 et le 10 avril, pour prendre un peu de temps libre et ne retourner seulement qu’après une saine rupture vers ces marchandages intensifs en vue d’un nouveau gouvernement.