Selon une étude gouvernementale, en France, une victime de viol sur dix seulement porterait plainte. L’enquête statistique a été menée en 2013-2014, dans la seule ville de Paris. Des données intéressantes mais partielles.

On parle beaucoup de viols et autres violences sexuelles, ces derniers temps de part et d’autre du Rhin. Après les agressions de Cologne, le 1er janvier 2016, voici qu’une étude, publique, française voudrait dresser une photographie du violeur type en France.

Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que la cartographie ainsi dresséepar l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) ne porte que sur la capitale française. « L’étude a été réalisée entre 2013 et 2014 sur un échantillon de 688 viols (590 sur majeurs et 90 sur mineurs) et  commis à Paris, au cours des années 2013 et 2014, et déclarés aux autorités afin d’en étudier les caractéristiques.« 

Dans le silence de la nuit

Il ne surprendra personne que « 70% des viols sont commis la nuit » et que ceux-ci se concentrent dans les quartiers chauds de la capitale, ceux de la prostitution, comme Pigalle et ses alentours (Nord de la capitale) ou la rue Saint Denis et ses annexes (centre). Pourtant, c’est dans le 16ème arrondissement, l’une des zones huppées de Paris, que l’on enregistre le plus grand nombre de ces crimes.

On pourrait alors penser que ceux-ci sont perpétrés dans le Bois de Boulogne, autre lieu parisien célèbre pour l’activité du sexe tarifé, mais l’enquête révèle que « plus de la majorité des viols ont été commis dans des lieux d’habitation (57 %) et 16 % dans d’autres lieux privés comme des cabinets médicaux, caves, véhicules, etc. A contrario, seuls 26 % des viols ont été commis dans des espaces publics. 12 % ont spécifiquement été commis sur la voie publique.« 

ONDRP

Une proportion non négligeable (21%) de ces viols surviennent après une rencontre dans un « lieu de nuit » (boîtes de nuit, clubs, etc), tandis que 39 victimes, (6,6%) déclarent avoir été abusées après un rendez-vous contracté sur Internet.

La jeunesse en première ligne

Dans la majorité des cas, les viols sont accompagnés d’autres violences : « Plus de la majorité des viols déclarés à Paris en 2013 et 2014 ont été commis par contraintes et/ou menaces (61 %). Sur les 598 viols commis à Paris et déclarés aux autorités, 68 l’ont été « en réunion », c’est à dire par plusieurs personnes, soit 11,4 %.« 

ONDRP

La plupart des victimes violentées sont des femmes, jeunes : « Sur l’ensemble des viols commis à Paris en 2013 et 2014 et déclarés aux autorités, 553 victimes étaient de sexe féminin, soit 92,5 %. Les hommes victimes ne représentent que 7,5 % de l’ensemble des victimes des viols commis et déclarés. » Mais on n’est loin de l’Assomoir de Zola, ou des bas fonds de la société urbaine. La plupart de ces jeunes femmes sont françaises et très intégrées dans le tissu urbain : 45% appartiennent à la catégorie socio-professionnelle « cadres et professions intellectuelles supérieures« .

Abus de faiblesse

Il n’est pas très surprenant de découvrir que la majorité de ces personnes étaient ou bien fortement alcoolisées (50%), ou bien droguées (7%). Une donnée qui corrobore la temporalité des faits – le plus souvent le week-end et le soir. Les statisticiens ont aussi chercher à dresser le profil type de ces violeurs du samedi soir, avec cette première tautologie : 100% sont des hommes.

Ils ont en moyenne 34 ans. Seuls 3,4 % étaient mineurs au moment des faits. La plupart ont entre 25 et 34 ans (37 %). « Plus de la moitié des mis en cause, pour lesquels l’information était disponible sont de nationalité étrangère (52 %). » 44% sont chômeurs. Et pour près de la moitié, 48%, ils étaient déjà connus des services de police – un sur cinq « pour des faits d’infraction sexuelle« . Victimes et violeurs ne se connaissaient pas le plus souvent, mais on relève tout de même près d’un quart (23%) de viols conjugaux.

ONDRP

Environ 84000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont violées ou victimes de tentatives de viol chaque année en France. Seulement une sur dix déclare avoir déposé plainte, selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Dans 90% des cas, les femmes connaissent leur agresseur.

TV5 Monde

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