Sans apport de faits concrets, il est impossible de déterminer si le chef du parti Bleu-Blanc, Benny Gantz, était bien en train de parler de «nouvelles preuves» contre le Premier ministre Binyamin Netanyahu dans le cadre de l’enquête sur le sous-marin (Affaire 3000) lors de son premier entretien enregistré mardi soir, 19 mars. Il y a quelque temps, Netanyahu a été libéré de tout lien avec l’affaire par la police, le parquet et le procureur général.

Cette affaire a menacé de s’effondrer lorsque, peu après l’entretien, le témoin principal de l’État, Miki Ganor, a déclaré à la police qu’il souhaitait modifier son témoignage. En 2017, dans le cadre de son plaidoyer avec l’accusation, Ganor avait reconnu avoir utilisé des pots-de-vin pour garantir des contrats de sous-marins à Israël avec les chantiers navals allemands ThyssenKrupp, qu’il représentait. Les hauts fonctionnaires interrogés dans cette affaire étaient l’avocat personnel du Premier ministre, David Shomron, son ancien chef de bureau, David Sharan, et son ancien commandant de la marine, le major-général Eliezer Marom. Mardi soir, Ganor a déclaré aux policiers qu’il avait menti ; «Je n’ai soudoyé personne», a-t-il déclaré. Il a été de nouveau arrêté, soupçonné de faire obstruction au cours de la justice. Interrogé, il s’est effondré et a été transporté en ambulance à l’hôpital.

Il n’existe aucune information sur les motifs pour lesquels Ganor a renoncé à son témoignage, ce qui a constitué le fondement de l’affaire 3000. Cependant, en minimisant l’affaire, le revirement de Ganor a également coulé la pierre angulaire de la campagne de Gantz visant à battre Binyamin Netanyahu du Likoud, grâce aux « affaires »,t lui dérober sa place à la tête du gouvernement.

Ce défi lancé par le dirigeant bleu-blanc a également été sérieusement miné par le fait qu’il n’avait aucun indice supplémentaire à offrir lorsque l’intervieweur a contesté les points suivants :

1. Gantz a garanti à son parti une victoire de 40 sièges (au sein de la Knesset, composée de 120 membres) le jour même où Bleu-Blanc a perdu 7 sièges, selon les sondages. Il y a dix jours, Bleu-Blanc était en tête du classement. Le Likoud a maintenant repris son avance.
2. Aucune question-clé de campagne en remplacement n’est évoqué, au cas où l’affaire du sous-marin aurait moins, voire plus du tout de consistance . Dans le cas où celle-ci aurait explosé aux visages de ses stratèges, Gantz, Yair Lapid, Gaby Ashkenazi et Moshe Ya’alon.
3. En ce qui concerne le piratage de son smartphone par l’Iran, l’ancien chef d’état-major, Gantz, a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun contenu de sécurité à voler, ni aucune information susceptible de l’embarrasser dans les futures fonctions publiques. Il en fait le pari. Il ne sait pas ce que les pirates informatiques peuvent choisir de révéler à tout moment, qu’il s’agisse d’agents iraniens ou d’une autre partie. Il reste donc vulnérable.

Comme aucune question nationale d’intérêt pour l’électeur moyen n’a été évoquée : le coût de la vie, les transports en commun, la maison à prix abordable, l’éducation, etc. – et même sur la question palestinienne, Gantz est resté vague, sa première grande interview de presse, qu’on a largement anticipé et diffusé ne semble pas avoir donné au parti  Bleu-Blanc le coup de pouce nécessaire pour inverser sa tendance à la baisse.

20 mars 2019 @ 9:42 Benny Gantz , Parti bleu-blanc , campagne électorale d’Israël , affaire de sous – marins

Adaptation : Marc Brzustowski

Blue-White tries to stem downslide by resurrecting submarine case. Key state witness Ganor backtracks