L’Égypte demande un changement au Hamas et des pourparlers directs Israël-Hamas pour aboutir sur la voie d’un accord. Les négociations tripartites entre l’Égypte, Israël et le Hamas se poursuivront dans les prochains jours. 

• Israël exige la séparation de Jérusalem du conflit, la fin du terrorisme des ballons incendiaires, le transfert de l’aide qatari par l’intermédiaire de l’Autorité palestinienne et le retour des prisonniers et des disparus.
• Le Hamas s’oppose aux demandes israéliennes et il y a donc des estimations selon lesquelles nous pourrions entrer dans un deuxième round de combats dans un court laps de temps.
• Suite à l’inquiétude, l’armée de l’air se prépare à de nouvelles attaques et les renseignements collectent des cibles pour la banque des objectifs.

Une semaine après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, les tensions entre Israël et le Hamas continuent d’augmenter, la semaine à venir devant être particulièrement sensible. On ne sait toujours pas si les Egyptiens arriveront en Israël ou si une délégation israélienne partira pour le Caire, mais les pourparlers de médiation autour du désir de parvenir à un cessez-le-feu à long terme se poursuivent. Cependant, à partir de ce matin (jeudi), les contacts sont bloqués et, par conséquent, on estime que si les choses ne progressent pas comme prévu, Israël pourrait se retrouver dans une autre série de combats d’ici une semaine. À la suite de ces évaluations, l’armée est pleinement préparée pour le combat, y compris l’approbation des plans opérationnels.

Une réunion israélo-égyptienne devrait avoir lieu dans les prochains jours, après que les équipes de négociation égyptiennes ont rencontré des représentants du Hamas au Caire et après que le secrétaire d’État américain Anthony Blinken s’est entretenu avec le Président égyptien al-Sissi. Il y a une réelle tentative de la part de toutes les parties pour voir comment il est possible d’avancer vers une accalmie, mais actuellement les négociations sont bloquées.

Israël veut qu’un certain nombre de choses se produisent, centrées sur le désir d’isoler la situation à Jérusalem afin qu’elle n’affecte pas ce qui se passe avec le Hamas. En outre, Israël demande la fin du terrorisme des ballons incendiaires et, en même temps, le transfert de centaines de millions de dollars d’aide qatarie ‒ via l’Autorité palestinienne, une demande que le Hamas n’aime pas particulièrement. En outre, l’une des demandes d’Israël pour une accalmie à long terme est conditionnée par le retour des prisonniers et des personnes disparues en Israël, une clause sur laquelle Israël ne peut pas transiger.

Suite à tout cela, on estime que si les pourparlers ne donnent pas de résultats concrets, les parties tomberont dans une autre vague d’escalade d’ici une semaine. Pendant ce temps, l’armée israélienne est pleinement préparée à une telle situation, y compris un enrichissement de la Banque des données cibles à Gaza, un déploiement de l’armée de l’air et l’approbation des plans opérationnels pour les opérations à Gaza.

Les exigences égyptiennes

Le journal Al-Arabi Al-Jadid a rapporté qu’il avait décidé de changer l’attitude de l’Égypte envers le Hamas. Le Président Biden a demandé au Président égyptien al-Sissi de réduire l’influence du Hamas dans la bande de Gaza et d’étendre la présence de l’Autorité palestinienne. Pendant ce temps, les Egyptiens se concentreront sur la reconstruction de Gaza et s’opposeront à la demande du Hamas de gérer les fonds entrant dans la bande pour «aider à la reconstruction». L’Égypte exigera une supervision directe des fonds et des fonds de financement qui réaliseront l’activité de reconstruction. L’argent qatari devrait également transiter par l’Égypte et l’Autorité palestinienne.

Le Président Biden s’est entretenu avec le Président égyptien à deux reprises en 4 jours. L’Égypte assurera aux dirigeants du Hamas des liens encore plus étroits et maintiendra le pouvoir de l’organisation, aidera à créer des institutions, permettra à certains d’entre eux de vivre en Égypte, fournira du carburant, du matériel médical et de l’aide humanitaire, le tout en échange de concessions sur la gestion de l’argent et la présence l’Autorité palestinienne à Gaza.

Un demi-milliard de dollars pour réhabiliter la bande de Gaza

Le ministre qatari des Affaires étrangères a annoncé que le royaume souhaitait transférer 500 millions de dollars dans la bande de Gaza afin de la remettre en état de la destruction de la dernière action armée. « Nous continuerons à soutenir nos frères palestiniens pour parvenir à une solution juste et durable en établissant leur propre État indépendant », a-t-il précisé. L’argent qatari est important pour Gaza mais aussi pour le Hamas qui, selon des estimations en Israël, est largement utilisé pour s’armer ces dernières années et construire l’infrastructure stratégique pour combattre Israël.

Outre le Qatar, l’Égypte a annoncé qu’elle allait transférer un montant similaire de plusieurs centaines de millions de dollars, qui sont également censés conduire à la réhabilitation de la bande de Gaza. D’un autre côté, les États-Unis ont annoncé qu’ils transféreront également des dizaines de millions de dollars, mais pour la plupart, ils seront transférés à l’UNRWA, l’Agence palestinienne d’assistance aux secours et à l’emploi, pour s’assurer des mains qui réhabiliteront véritablement la bande de Gaza.

Comme indiqué, l’un des facteurs importants du cessez-le-feu est la connexion israélo-égypto-américaine qui a été créée dans le passé et renforcée ces dernières années. Hier soir, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken s’est rendu au Caire, où il a déclaré après une rencontre avec le Président égyptien al-Sissi: « Nous avons un partenaire réel et efficace en Egypte pour faire face à la violence, à laquelle nous voulons mettre fin assez rapidement ».

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