Conséquence des meurtres : prison pour les uns, paradis pour les autres

Le 27 février 2017, le Tribunal de Haïfa a condamné Shlomo Haïm Pinto à 11 ans de prison pour tentative de meurtre et détention d’arme avec intention de tuer pour des motifs racistes. Cet homme, âgé de 32 ans (et originaire de Kyriat Ata), avait, le 13 octobre 2015, poignardé l’employé d’un supermarché en croyant qu’il s’agissait d’un palestinien. Par chance, la victime n’a pas été tuée et s’est vue allouée la somme de 50 000 shekels en réparation de son préjudice. Pinto a invoqué la folie, ce que n’ont pas reconnu les juges qui ont naturellement appliqué les règles du droit pénal israélien qui sanctionne les meurtres ou leur tentative, de la même manière.

Dans un contexte différent, le militaire franco israélien Elor Azaria a été condamné à 18 mois de prison ferme (outre 18 mois de prison avec sursis) pour avoir abattu, le 24 mars 2016, un terroriste palestinien qui venait d’agresser un juif à Hébron au moyen d’un couteau. Il a été reproché au militaire d’avoir commis son acte alors que le terroriste était neutralisé et qu’il gisait, inoffensif, sur le sol lorsqu’il a été éliminé. La sentence prononcée par le Tribunal militaire a pris en considération le contexte dans lequel Azaria avait agi : l’élimination du terroriste ne s’est pas opérée dans le cadre d’une légitime défense ou d’un acte de défense d’une personne agressée, mais plutôt d’un acte de vengeance d’un militaire, excédé par les actes meurtriers des palestiniens à l’encontre des juifs.

Le militaire franco israélien a interjeté appel de la décision et n’a pas rejoint la prison militaire d’Atlit, restant assigné à résidence dans sa base militaire: la Juge à la Cour militaire israélienne, le général Orly Markman, a indiqué que son « emprisonnement (était) reporté jusqu’au résultat de l’appel ».

Compte tenu du contexte dans lequel l’élimination du terroriste est intervenue, le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou s’est déclaré favorable à une grâce d’Azaria, craignant que les soldats confrontés aux violences n’hésitent à tirer pour éviter d’être mis en cause lorsque des terroristes sont abattus. Toujours est il que l’Etat-major israélien a invoqué le respect des valeurs morales de l’armée israélienne qui ne peut cautionner le meurtre d’un terroriste par un militaire ayant indiqué, avant de commettre son acte, que « le terroriste méritait de mourir ».

Le problème se pose donc de savoir si de telles valeurs sont partagées par les palestiniens qui disent vouloir faire la paix avec Israël. Rien n’est moins sur.

L’Autorité Palestinienne fait régulièrement l’apologie du meurtre de juifs sur internet. La page Facebook de Mahmud Abbas a d’ailleurs été fermée par l’opérateur, le 27 février 2017, car elle présentait une photo de Yasser Arafat portant le fusil d’un soldat israélien kidnappé dans les années 80.

Au sein de l’Autorité palestinienne, l’éloge du terrorisme palestinien se réalise de différentes manières : en octobre 2016, l’Autorité palestinienne a construit une école dans le district de Tulkarem, en hommage au chef du groupe terroriste « Septembre Noir », qui a notamment assassiné 11 athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972. En posant la première pierre, le Gouverneur de Tulkarem, a déclaré que l’école portait le nom du « martyr » Salah Khalaf pour commémorer la mémoire de « ce grand combattant national » (sic).

On peut également évoquer les commentaires, par la presse palestinienne du meurtre de juifs. Lors de l’assassinat de 4 soldats (âgés d’une vingtaine d’année) commis le 8 janvier 2017 à Jérusalem, par un terroriste palestinien conduisant une voiture bélier, le quotidien officiel de l’Autorité Palestinienne a qualifié l’assassin de « Shahid » (c’est-à-dire « martyr mort pour Allah »). Il a confirmé que le meurtre d’israéliens était autorisé en Islam puisqu’il s’agissait « d’un comportement islamique positif » (sic). De plus, l’AP qui n’a pas condamné le meurtre, s’est engagée à payer la somme de 2900 shekels par mois, à vie, à la femme du terroriste. Pour sa part, le Front populaire de libération de la Palestine (membre de l’Olp) a « bénit » et « félicité » les palestiniens pour « l’opération de Jérusalem », s’agissant d’un acte de « résistance palestinienne », « autorisé par le Droit international et les résolutions des instances internationales » (sic). Il a alors invité cet Intifada des jeunes à se transformer en Intifada populaire qui doit inclure tous les secteurs de la société (sic).

De même, lorsque Richard Lakin, (militant pacifiste américano-israélien âgé de 78 ans), a été poignardé au visage avant de recevoir une balle dans la tête en mars 2016, le quotidien officiel de l’Autorité Palestinienne, Al-Hayat Al-Jadida, a rapporté que des centaines de femmes ont participé à une chaîne de lecture au centre de Hébron pour commémorer le martyr du terroriste (éliminé) (sic). (Etrangement, la « Rural Women’s Development Society » organisatrice de l’évènement est financée par des institutions onusiennes : le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour la population, et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

Citons également le cas de la tentative d’assassinat du Rabin Yehouda Glik commis le 29 octobre 2014 : Mahmud Abbas a envoyé un message de condoléances à la famille du terroriste éliminé, indiquant que le « martyr est monté au Paradis en défendant les droits de notre peuple et les lieux saints » (sic). L’acte, commis par un membre du Fatah (actif depuis sa sortie de prison israélienne en 2012), a fait l’objet d’une éloge sur la page Facebook de l’AP : « Les balles que tu as tirées étaient comme des balises sur un sentier plongé dans l’obscurité et leur lumière continuera à briller pour des années. »(sic). Le 6 novembre 2014, la page Facebook de l’AP a présenté un dessin évoquant « l’organisation de l’écrasement » (jeu de mots en arabe assimilant le terme « écrasement », dâ’es, et le nom du groupe terroriste État islamique en Irak et en Syrie, Dâ’ech)….

C’est bien l’approche philosophique du meurtre qui n’est pas entendu de la même manière entre les israéliens et les palestiniens. En Israël, le meurtre reste un crime puni comme tel alors que chez les palestiniens, le meurtre de juifs est une gloire pour la famille et un honneur fait à la communauté. Dans l’hypothèse où les palestiniens l’oublieraient, l’Autorité palestinienne (ambivalente), rappelle sur sa page Internet qu’il faut se conformer à la « lutte armée », seule façon de détruire Israël. Ce sont d’ailleurs les préconisations du Hamas : «Les Palestiniens et leurs générations futures n’accepteront aucun compromis ni n’abandonneront leur droit à la Palestine, qui est notre patrie ».

Ce n’est par surprenant. Le concept même de « palestiniens » a été inventé par la Charte de l’Olp qui l’a associé à la nécessité de détruire Israël au moyen de la lutte armée sur un fondement national. Faute d’y être parvenu, le Hamas a pris le relais du combat mais désormais, sur un fondement religieux. Face à son échec, c’est maintenant Daesh qui fait recette chez les palestiniens puisqu’il n’associe plus le meurtre de juifs à un fondement national ou religieux mais juste à son caractère qui doit être systématique. Le palestinien reste, ainsi, viscéralement attaché à l’objectif.

Or, tant que l’AP ne sanctionnera pas le meurtre commis par les palestiniens (comme le fait Israël s’agissant de ses nationaux), et qu’elle continuera de glorifier les assassins, il y a peu de chance que le projet palestiniste aboutisse et que les relations entre voisins, israéliens et palestiniens, se normalisent.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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