Comparaison et déraison : pour Le Monde, Idlib, Gaza, même combat ?

Michèle Mazel

L’Onu qualifie la tragédie d’Idlib de « plus grande histoire d’horreur humanitaire du XXIème siècle »  rappelle Jean-Pierre Filiu dans une chronique publiée dans le Monde le 15 Mars sous le titre : «  Vers une nouvelle « bande de Gaza » à Idlib en Syrie. »  Le sous-entendu est clair :  à Gaza, c’est aussi l’horreur humanitaire, et la faute en incombe à Israël.

Encore faudrait-il évidemment appuyer cette scandaleuse comparaison sur une argumentation solide. Essayons de suivre le raisonnement :  «  Idlib est …devenu, non seulement le dernier territoire à continuer de défier la dictature de Damas, mais aussi le sanctuaire d’une opposition d’autant plus irréductible qu’elle se sait désespérée  » déclare Filiu.

« La bande de Gaza est, elle aussi, née d’un conflit, celui qui a opposé Israël à l’Egypte, entre autres, en 1948-49. »  Il y a donc un effort pour mettre en parallèle la situation en Syrie, où le régime de Damas, appuyé par la Russie et l’Iran, cherche à rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire en éliminant une opposition soutenue par la Turquie, et ce qui s’est passé en Israël en 1948. Le problème est qu’il n’y a pas eu de conflit opposant Israël « à l’Egypte, entre autres. »

Ce qui s’est passé c’est qu’à  l’annonce de l’indépendance d’Israël, les armées de cinq pays arabes , dont l’Egypte, ont envahi le jeune état dans le but déclaré de le détruire. Et Mr. Filiu de poursuivre : « le quart de la population arabe s’est retrouvé sur ce 1% du territoire de la Palestine historique. » Passons sur la « Palestine historique » laquelle n’a jamais existé sinon en tant qu’état juif avant la conquête romaine.

Les immenses territoires qui faisaient partie de l’empire ottoman ont été répartis après 1917 entre les puissances victorieuses et c’est l’Angleterre qui a reçu en mandat ce qui avait constitué la Palestine biblique et juive. Ne cherchons donc pas à calculer sur quelle base la bande de Gaza ne constituerait « qu’un 1% » de cette Palestine imaginaire. Ce que l’on sait c’est qu’elle est alors envahie par l’Egypte, alors qu’elle compte moins de 200 000 habitants – réfugiés compris. En un raccourci saisissant Filiu saute de 1949 à 2005 et au retrait total d’Israël de la bande de Gaza laquelle passa sous le contrôle de l’Autorité palestinienne, et se permet cette phrase magistrale : « son retrait unilatéral a profité aux islamistes du Hamas.  » Vous suivez toujours ? Si les hommes du président palestinien Abou Mazen n’ont pas réussi à réprimer l’insurrection du Hamas et ont perdu le contrôle de la bande de Gaza, c’est la faute d’Israël. On en arrive à la conclusion de cet admirable exercice de style : « De même qu’Israël, malgré ses tentatives pour éradiquer la menace émanant de Gaza, s’est résignée à seulement la contenir, la dictature de Damas sera sans doute contrainte par la détermination turque à accepter la permanence du défi d’Idlib. »

D’une part Israël qui cherche à éradiquer une menace (que Filiu n’explique pas) de l’autre Damas, qui serait contraint d’accepter une présence étrangère soutenant des rebelles. La logique m’échappe. Est-ce pour cela que Jean-Pierre Filiu admet à la fin que « Comparaison n’est pas raison » ?

 

Par ©Michèle Mazel

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Bonaparte

Précisions historiques concernant l’issue du procés de Bordeaux .

 » Le 13 février 1953, le tribunal rend son verdict. D’abord les Allemands, l’adjudant est condamné à mort ; pour les autres, un est acquitté, cinq sont condamnés à dix et douze ans de réclusion. Le sergent alsacien, engagé volontaire, est condamné à mort. Les 13 autres alsaciens ont des peines de cinq à huit ans de prison. Ce jugement ne satisfait personne. A Oradour, on est accablé, écœuré. Les familles restent avec leur douleur, malgré tous les témoignages de sympathie arrivés de toute la France. En Alsace, la presse prend fait et cause pour les Malgré-nous, ce qui poussent les parlementaires à voter le 21 février une loi d’amnistie pour gracier les 13 condamnés alsaciens au nom de l’unité nationale. Le jour même, ils quittent la prison, libres, ainsi que les six soldats allemands ayant déjà accompli leur peine ; quant aux condamnés à mort, ils furent graciés quelques temps après.  » .

Bonaparte

En France on n’a pas peur des comparaisons .

Aprés guerre le fait le plus marquant ne fut pas la Shoah mais le massacre d’Oradour-sur-Glane par la division Das Reich .

Parmi cette Division plusieurs français d’origine alsacienne y participérent .

Aprés guerre et lors du procés des responsables de ce massacre , ces derniers ( les français ) furent graciés . A la limite ils passérent pour des héros .

Pour De Gaulle l’unité de la France passait avant tout .

Quant aux Juifs envoyés à la boucherie , aux lois de Vichy etc…..pas un mot .

Mais l’honneur de la France fut sauvé :

OUI………

Nous avions découvert un z’héros planqué à Londres qui à la libération défilait de ville en ville…… de Bayeux jusqu’aux Champs Elysées en passant par l’Hôtel de ville acclamé par des millions de français…… les mêmes qui à peine quelques jours auparavant applaudissaient Pétain .

Quant aux résistants ils furent plus nombreux aprés le débarquement quand pointait à l’horizon une défaite inéluctable .

Oui en France certains n’ont pas peur des comparaisons quand il s’agit des Juifs et d’Israël .

Douce France , cher pays de notre enfance………

julien

GAZA est indépendant et dès lors , il est Egyptien ! ISRAEL devrait s’en laver les mains !!!l

Layani

Cette gazette i monde bien nommé ne pourra plus se défaire de tels journaleux, c’est sa culture pour ne pas dire religion.
Tout fout le camp dans cet exagone, même ses feuilles de choux, tant l’information est exagérément guidée.

Marc A

Filiu n’est pas à son premier essai pour dire son amour de Gaza (et sa haine d’Israel?)