Exfiltration des Juifs d’Ethiopie: révélations d’un agent du Mossad

Dès 1977, le gouvernement de Menahem Begin décide d’organiser l’exfiltration des Juifs éthiopiens vers Israël, via le Soudan. La 1ère de ces opérations périlleuses a été dirigée par Daniel Limor et a inspiré le film « Opération Brothers« .

L’ancien agent du Mossad qui sera présent le 16 février à Lyon au gala du Keren Hayessod a accepté de répondre à nos questions.

Dans le film, le recrutement des agents du Mossad par Ari à travers le monde semble très hollywoodien. Comment la préparation de l’opération s’est-elle réellement passée ?

Daniel Limor : Il a fallu évidemment que je présente mon projet à ma hiérarchie au Mossad et cela s’est fait sans grande difficulté ; quant à mes collègues, ils ont accepté de faire partie de l’opération plutôt facilement. La plupart d’entre eux avaient déjà servi dans les commandos de la marine, c’était tous des agents aguerris, nés à l’étranger pour les besoins de leur couverture. Je n’ai pas eu à monter dans un avion pour convaincre qui que ce soit, comme cela est raconté dans le film !

Pour ce qui est de la préparation de l’opération elle-même, j’ai cherché un lieu sur la côte qui permette à la marine israélienne d’amarrer facilement et de récupérer discrètement les Juifs éthiopiens. Nous avons découvert ce village de vacances à l’abandon complètement par hasard. Après avoir obtenu l’autorisation du ministère du Tourisme soudanais, nous l’avons remis en état pour accueillir de véritables touristes. Nous allions les chercher à l’aéroport, nous organisions des excursions en mer… C’était une couverture idéale, un vrai business. A part Yola qui avait un peu travaillé dans l’hôtellerie à Eilat, c’était une activité totalement nouvelle pour les membres de l’équipe!

La communauté éthiopienne prétend que ceux qui ont quitté leurs villages d’Éthiopie vers le Soudan alors que rien ne leur était assuré sont les véritables héros de cette histoire. C’est une critique qu’ils font au film. Comprenez-vous cette amertume ?

Oui, bien sûr, je les comprends. De fait, les Juifs éthiopiens n’ont pas été de simples passagers que nous avons déplacés et emmenés en Israël, ils ont fait partie intégrante de l’opération. J’ai d’ailleurs appelé cette opération « Ahim », qui signifie « Frères » en hébreu. C’est ce titre que je souhaitais pour le film. Sans une coopération étroite entre le Mossad et les Juifs Éthiopiens, nous n’aurions jamais réussi ; et très certainement, le film ne le montre pas assez.

Cela fait 30 ans que je donne bénévolement des conférences pour parler de cette communauté. Il y a beaucoup de discrimination en Israël. Bien sûr, les séfarades en ont fait la douloureuse expérience, ils ont été brimés par les ashkénazes, mais les Éthiopiens ont souffert d’une discrimination provenant de toute la société. Et malgré cette triste réalité, il faut savoir aussi que beaucoup d’entre eux ont très bien réussi. Nombreux sont médecins, avocats, ingénieurs, officiers…La presse ne le montre pas assez, elle insiste surtout sur les frustrations et les manifestations.

Vous êtes vous-même un nouvel immigrant, originaire d’Uruguay. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager comme agent ?

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Élie de Paris

Nous avons cette Chance, incroyable, d’assister en direct au Kibboutz Gallouillote, le Rassemblement des Exilés… « … Et J’irai vous chercher, un par ville, deux par familles, depuis les extrémités de la Terre et Je vous ramenerais au pays de vos Pères… »
Nous sommes tellement habitués aux « Effets Speciaux » que nous ne percevons même plus la survie réellement miraculeuse d’Ysraël, pure merveille d’entre les merveilles, survie du Peuple, du Pays, et de la Tétanie des Nations devant ces prodiges !
Combien de ces dernières ont même dû s’effondrer, comme L’URSS, pour ouvrir le chemin.