Chabbat Hagadol: Malachie annonce la venue du Messie  (Malachie  3: 4-24)

Le Shabbat avant Pessah est appelé Chabbat HaGadol, terme qui tire son origine du Moyen Âge. Bien que l’on ne sache pas exactement pourquoi Shabbat HaGadol a reçu ce nom, certains le voient comme une référence à un verset à la fin de la haftarah pour ce Shabbat, qui concerne un jour futur qui sera « gadol » ou génial. : « Je vous enverrai le prophète Élie avant la venue du terrible et redoutable jour du Seigneur. » (3:23)

Malachie est le prophète dont qui s’exprime dans cette haftarah, il fut le dernier des 12 prophètes ‘mineurs’. Malachie signifie « messager de Dieu ».

C’est pourquoi de nombreux commentateurs et critiques bibliques ont affirmé que Malachie n’était pas en fait son vrai nom mais son titre. Malachie fut identifié avec Mordechai, Ezra et Zekhariah par diverses sources au cours de l’histoire juive.

Quelle que soit sa véritable identité, son message est clair. Le peuple a commis divers types de péchés flagrants, dont la sorcellerie, l’adultère, le mensonge, la fraude, l’abandon de la dîme, la contribution aux Lévites et le traitement des veuves, des orphelins et des étrangers.

Malachie imagine les individus qui se tiennent dos à dos avec Dieu, se demandant comment ils pourraient encore faire face à Dieu. Dieu leur rappelle que s’ils retournent vers lui, il se retournera vers eux en leur donnant de généreuses récompenses (3: 7).

Malachie remarque que le peuple est devenu sceptique quant au concept de récompense et de punition divine.

Ils ont vu que se comporter de manière médiocre peut toujours mener à la richesse et à la prospérité, et ne craignent donc plus les représailles. Cependant, Malachie souligne foncièrement qu’un jour viendra où Dieu imposera des punitions et des récompenses appropriées à chacun.

Ce jour-là est décrit avec un langage de chaleur et de flamme, comme Malachie décrit ceux qui sont mécréants en train d’être consumés: « Car voilà! Ce jour est proche, il brûle comme un four. Tous les arrogants et tous ceux qui font du mal seront de la paille » (3:19). Pendant ce temps, ceux qui ont fait le bien seront guéris et auront tout ce dont ils ont besoin, « comme des veaux nourris à l’étable » (3:20).

La haftarah se termine avec une référence au prophète Eliahou qui viendra annoncer la rédemption dans les temps à venir.

Malachie décrit la rédemption comme imminente, ce qui incite fortement le peuple à se repentir et à servir Dieu.

Cela correspond à la rédemption que nous rappelons pendant Pessah.

De même que le peuple d’Israël a été racheté d’Égypte après des générations d’esclavage, il sera racheté de la même manière par la venue du Messie (Machiah) dans les temps à venir.

Metsora- Chabbat Hagadol: Le corps miroir de l’âme (vidéos)

Par le Grand Rabbin Daniel Dahan

Le corps miroir de l’âme

Le Sefer Ha’Hinoukh [1] comptabilise 11 commandements positifs contenus dans cette parasha, au rang desquels on trouve l’obligation qu’a tout lépreux (metsora), dans le cadre de son cycle de purification, de se passer le rasoir sur tout le corps[2] le septième jour. La source de cette obligation se trouve dans la Mishna de Néga’ïm (XIV ; 4) qui trouve un appui scripturaire dans le verset[3] : « Et le septième jour il rasera tout son corps… ».

29 Métsora14

L’homme qui se trouve dans une situation aussi pénible que celle du lépreux aura à cœur de réfléchir aux causes de son mal et au moyen de l’éradiquer, non pas en s’attaquant aux seuls symptômes mais en allant aux racines du mal. Pour cela il se doit de réaliser que son attachement aux vanités de ce monde et son désir de dominer autrui par tous les moyens l’ont conduit au bord du précipice. La Torah va lui demander de se tenir à l’écart de la société dont il a perturbé l’harmonie afin qu’il puisse reprendre ses esprits spirituels et changer de voie. L’eau, on le voit dans le cycle de purification, joue un rôle majeur afin de replonger l’individu concerné dans un « bain de jouvence » spirituel, comme s’il venait d’être créé, à l’instar du monde qui, après le Chaos originel, était recouvert d’eau avant la création de l’Homme. Il se considérera comme venant d’être créé et démarrant une nouvelle vie.

 Il en sera de même pour le fait de se raser tout le corps, il faut que l’individu concerné se sente littéralement venir au monde pour la première fois. Il vient de naître et sa pilosité vient d’apparaître. Cette renaissance spirituelle s’accompagne d’une renaissance physique.

L’homme ou la femme, affligés de ce mal prendront soin de respecter scrupuleusement le cycle qui les mènera à la rédemption tant matérielle que spirituelle. Le metsora n’existe que dans une époque de relation intime avec le divin, c’est l’ère de la prophétie qui prend, grosso modo, fin avec la destruction du Premier Temple. C’est une période où le corps est le reflet de l’âme, il laisse apparaître les défauts de tout un chacun.

Depuis l’Exil de Babylone (-587), c’est la Torah qui accompli cette mission purificatrice, comme l’eau elle revigore le corps, abreuve l’âme, la purifie, lui permet d’être le miroir que l’on souhaite resplendissant de l’âme juive.

Rav Daniel Dahan, 2014  raphaeldrai.wordpress.com

[1] Sans doute l’œuvre de Rabbi Aaron Halévi de Barcelone (XIIIème siècle), élève de Rabbi Salomon ben Adreth (Rashba) et sans doute aussi de Nachmanide, qui comptabise et commente les mitswot au fur et à mesure de la Torah.

[2] N° 174.

[3] Lévitique XIV,9.

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