Avec la sortie des Britanniques de l’UE, la Russie se débarrasse des plus ardents défenseurs des sanctions en Europe. Au grand dam de l’Ukraine.

« Une victoire géante pour la politique étrangère de Poutine. » Michael McFaul, ex-ambassadeur américain en Russie, n’a aucun doute : le Brexit fait les affaires du maître du Kremlin. « Je le félicite sincèrement », ajoute-t-il. Dans son tweet le diplomate n’en dit pas davantage, mais à ses yeux Moscou tire profit du coup de massue asséné à l’Union européenne.

D’abord parce que les sanctions décidées il y a deux ans à l’encontre de la Russie par Bruxelles perdent leur plus ardent défenseur. Lors de la crise ukrainienne, le Royaume-Uni a été en première ligne pour punir « l’agresseur russe ». Certes, Londres ne déserte pas encore les instances européennes, mais sa voix pèsera moins lourd. « Il n’y aura plus personne au sein de l’Union européenne pour promouvoir les sanctions avec autant de zèle », se réjouit le maire de Moscou Sergueï Sobianine. Avant le référendum David Cameron, lui-même, soulignait que « Poutine serait content de voir son pays quitter l’Union européenne ».

« Le tout ou rien ne marche pas »

D’autant que d’autres pays membres fléchissent. À commencer par l’Allemagne. « L’approche du tout ou rien ne marche pas », prévient le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, favorable à une levée progressive des sanctions. Un sentiment partagé à Rome. En signe d’apaisement, le président du Conseil italien Matteo Renzi a même participé le 17 juin au forum économique de Saint-Pétersbourg aux côtés de Poutine. Sans parler de la Grèce et de la Hongrie qui ne cessent d’appeler à la fin des représailles contre la Russie.

Résultat, si les 28 ont à nouveau décidé de prolonger les sanctions de 6 mois, ils peineront à les maintenir en 2017. Une perspective qui glace déjà l’Ukraine. « Il ne faut pas laisser une seule chance aux opposants de l’intégration européenne et à leurs généreux sponsors », met en garde son président Petro Porochenko en pointant le voisin russe. Poutine, lui, affiche sa sérénité. Depuis l’Ouzbékistan, où il participe à un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, il résume ainsi sa pensée : « Tout rentrera dans l’ordre, il n’y aura pas de catastrophe globale et, s’il le faut, nous ajusterons nos relations avec nos partenaires européens. » Certes.

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