La «maladie d’autorité» au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, promet des réformes s’il gagne, alors qu’il se présente pour un cinquième mandat à la présidence algérienne. Certains candidats se sont retirés de la course en signe de protestation, notamment un défenseur des droits de l’homme respecté et un ancien Premier ministre ; « Il y a une maladie d’autorité au Moyen-Orient où, à tout prix, les dirigeants ne lâchent pas leur position dominante. »
Abdelaziz Bouteflika, le président algérien à la recherche d’un cinquième mandat, en dépit de l’indignation qui a poussé des milliers de personnes en colère à descendre dans les rues, en raison de son âge et de sa santé fragile, affirme que ce sera sa dernière fois.
Bouteflika, qui a eu 82 ans le 2 mars et a subi un grave accident vasculaire cérébral en 2013, a également promis dans une lettre lue dimanche par son directeur de campagne, Abdul Ghani Zaalan, que s’il était réélu le 18 avril, il organiserait la prochaine élection présidentielle d’ici un an et introduirait des réformes politiques.
Dans sa lettre, il a déclaré qu’une « conférence nationale déterminerait la date » du vote et qu’il se « déroulerait dans des conditions de calme, de liberté et de transparence ».
Nizar al-Mkani, un analyste politique tunisien, a déclaré à The Media Line que la décision de Bouteflika de se présenter était due à des conflits internes.
« Nous avons l’armée et le commandement de l’état-major d’un côté, qui le soutient », a déclaré Mkani, « et les services de renseignement de l’autre, qui sont contre lui« .
Il a expliqué que tout au long de sa présidence, Bouteflika, en poste depuis 1999 et en grande partie perdu de vue ces dernières années en raison de son état de santé, a contraint à un moment donné le responsable de l’agence de renseignement à démissionner.
« Le conflit entre ces pouvoirs a conduit Bouteflika à se représenter jusqu’à ce qu’ils soient « d’accord « sur un successeur », a déclaré Makan, expliquant que le système politique algérien s’appuyait totalement sur la base militaire pour la stabilité depuis l’indépendance du pays en 1962.
Au sujet des manifestations en cours, Makan a souligné que si le président était réélu, beaucoup pourraient croire que les résultats ont été manipulés.
« Bouteflika tente d’obtenir le soutien de la population », a-t-il déclaré dans la lettre de dimanche.
Ali al Hamad, un analyste politique égyptien, a déclaré à The Media Line que les dirigeants arabes finissaient souvent par croire que leur jugement était suprême.
« Il existe au Moyen-Orient une maladie appelée » autorité « , selon laquelle les dirigeants, à n’importe quel prix, ne lâchent pas leur position dominante », a déclaré Hamad, ajoutant que « dans tous les pays arabes, une fois qu’ils ont un dirigeant, cette personne devient immuable. «
Il a déclaré qu ‘«une fois que ces personnes deviennent présidentes, elles éditent de nouvelles règles et modifient la constitution pour s’assurer qu’elles restent au pouvoir».
Hamad a souligné que l’Algérie avait potentiellement de grands candidats, mais ils n’ont tout simplement pas la chance de se présenter.
«Bouteflika est malade et alité depuis des années», a-t-il poursuivi. « Sa détermination soulève des questions : qui protège-t-il en restant président? »
Dimanche était le dernier jour où les gens pouvaient s’inscrire au vote présidentiel du 18 avril. Un certain nombre de candidats déclarés se sont retirés de la course pour protester contre la décision de Bouteflika, notamment Ali Benflis, défenseur respecté des droits de l’homme et ancien Premier ministre.
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