L’Iran doit, incessamment, informer l’AIEA, le Comité de surveillance nucléaire de l’ONU à Vienne, mardi 6 juin, de sa décision d’augmenter la capacité d’enrichissement d’uranium (UF6) en réponse à la sortie américaine de l’accord nucléaire de 2015.

« Dans une lettre qui sera remise à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) … l’Iran annoncera que le processus d’augmentation de la capacité de production … d’UF6 (hexafluorure d’uranium) … débutera mardi » a déclaré Kamalvandi.

En annonçant cela, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne à l’énergie atomique, n’a pas mentionné de date pour le début du processus ni de degré d’enrichissement.

Le dirigeant suprême, l’ayatollah Khamenei, a déclaré lundi soir : « J’ai ordonné à l’agence iranienne à l’énergie atomique d’être prête à améliorer notre capacité d’enrichissement d’uranium », si l’accord nucléaire de 2015 avec les puissances mondiales s’effondrait. Le président Ali Akhbar Salehi de l’organisation atomique a prévu ce développement, il y a déjà quelques jours.

DEBKAfile a rapporté le 24 mai que si l’Iran revenait à enrichir l’uranium, les Etats-Unis et Israël se prépareraient à attaquer ses installations d’enrichissement et d’autres installations nucléaires centrales, afin d’empêcher la République Islamique de reprendre sa progression vers l’obtention de la capacité nucléaire. Maintenant que Téhéran prend cette mesure, c’est au président Donald Trump de décider de la réplique de l’Amérique. Sa décision sera fortement influencée par son rapide rapprochement avec le leader nord-coréen Kim Jong-un à Singapour le 12 juin. Pour convaincre Kim qu’il est bien armé pour exiger le démantèlement complet des programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang, Trump pourrait trouver qu’il est nécessaire de répliquer à la décision de l’Iran d’étendre l’enrichissement d’uranium par des représailles militaires. Le pas de Khamenei impose à Trump un calendrier extrêmement resserré pour arrêter une décision.

Il était également prévu par Khamenei de passer outre à l’objet du voyage européen du Premier ministre Binyamin Netanyahu. Les signataires européens de l’accord, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se sont démenés pour sauver l’accord nucléaire par des efforts diplomatiques pour persuader l’Iran de limiter son programme de missiles balistiques et ses activités expansionnistes au Moyen-Orient. Khamenei a précisé que les deux questions ne sont pas négociables, car Israël les a déjà prévenu de ce qui arriverait. Netanyahou rencontre donc leurs leaders en difficulté pour seulement envisager la prochaine étape, Khamenei ayant fait le vide.

La déclaration du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg cette semaine, selon laquelle l’alliance ne soutiendrait pas Israël si elle était attaquée par l’Iran, se rapproche bien plus de la réalité qu’auparavant. De même, la décision de Khamenei, le 29 mai, de remplacer le commandant du quartier général de la défense aérienne à Khatam al-Anbiya, le général Farzad Ismail, responsable des défenses aériennes iraniennes, et de nommer son adjoint, le général de brigade Alireza Sabahi Fard en tant que commandant par intérim, après que deux chasseurs furtifs israéliens F-35 aient survolé les installations nucléaires iraniennes et laissé l’espace aérien iranien dans l’incapacité de s’en apercevoir.

Adaptation : Marc Brzustowski

Jun 5, 2018 @ 8:29 Ayatolla Ali Khamenei, Binyamin Netanyahu, Donald Trump, Iran nuclear, Kim Kong-un, uranium enrichment

Iran to increase uranium enrichment. US-Israeli strike on nuclear facilities comes closer