Les Etats-Unis ont reconnu mercredi qu’ils réexaminaient leur stratégie en Irak après la prise de la ville de Ramadi par le groupe Etat islamique et ont annoncé l’envoi de missiles antichars à l’armée irakienne pour les aider à reconquérir cette capitale provinciale.

C’est un très haut responsable américain, impliqué dans la stratégie de la coalition militaire internationale contre l’EI, qui a fait cet aveu, trois jours après la victoire la plus significative des jihadistes sunnites ultraradicaux qui contrôlent depuis près d’un an de vastes pans de territoires en Irak et en Syrie.

« On serait fou de ne pas tenir compte de quelque chose comme cela et de ne pas se demander +qu’est-ce qui a déraillé, comment le réparer et comment corriger la trajectoire à partir de là+ », a commenté ce hiérarque du département d’Etat devant quelques journalistes. « Et c’est exactement ce que nous faisons: regarder de très, très près » la stratégie poursuivie en Irak, a-t-il admis.

Il a reconnu que la chute le 17 mai de la capitale de la plus vaste province d’Irak, Al-Anbar, représentait une « situation extrêmement grave », mais sans comparaison possible avec « l’effondrement de Mossoul » que l’EI contrôle depuis son offensive fulgurante de juin dernier.

« Quant à la reprise de Ramadi, nous allons aider les Irakiens à le faire dès que possible », a assuré le diplomate, dont le pays conduit des frappes aériennes en Irak et en Syrie contre les positions de l’EI.

Il a dressé un tableau plutôt sombre de l' »énorme menace » que représente l’organisation « terroriste » EI, forte de « 22.000 combattants étrangers », du « jamais vu » qui nécessitera « des années » de lutte pour en venir à bout.

Soutien de premier ordre à Bagdad, Washington va ainsi fournir « très bientôt » aux forces armées irakiennes « un millier » de systèmes de missiles antichars pour lutter notamment contre les attentats suicides à l’aide de voitures perpétrés par les jihadistes, a annoncé le responsable américain.

Par ailleurs, les Etats-Unis veulent accélérer la formation des tribus sunnites dans l’espoir de reprendre Ramadi à l’EI, avait expliqué mardi soir le Conseil de sécurité nationale (NSC) de la Maison Blanche après une réunion avec le président Barack Obama. « Il n’y a pas de changement formel de stratégie », avait toutefois affirmé le NSC.

Mercredi, les forces irakiennes aidées des puissantes milices chiites se préparaient à lancer l’offensive pour reprendre Ramadi avant que l’EI n’y fortifie ses positions, en minant notamment ce chef-lieu provincial.

La conquête en juin dernier par l’EI de vastes régions en Irak et en Syrie a entraîné la mise sur pied d’une coalition d’une soixantaine de pays pilotée par les Etats-Unis menant des bombardements afin notamment d’aider l’armée irakienne à reprendre du terrain.

Le président Obama reste attaché à cette stratégie malgré des appels à ce qu’elle soit révisée.

« En réalité, nous n’avons pas du tout de stratégie. Nous gérons en gros au jour le jour », a taclé mardi sur la télévision MSNBC l’ancien ministre de la Défense Robert Gates, qui dirigea le Pentagone sous la présidence du républicain George W. Bush et de son successeur démocrate Barack Obama.

AFP

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