L’après Mahmoud Abbas ou le chaos annoncé
Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas aura 86 ans en novembre. Nul ne peut déterminer qui le remplacera. Mais ce qui est presque certain, c’est que son départ précipitera l’instabilité alors qu’un certain nombre de personnalités éminentes tentent de se positionner comme son successeur.
Le chaos annoncé ? Toute projection à court et à long terme est presque impossible en ce qui concerne l’Autorité palestinienne, la Cisjordanie (Judée Samarie) et, par extension, Gaza. Le problème est encore aggravé par le fait qu’Abbas occupe non pas un mais trois rôles clés. Il préside l’Autorité palestinienne. Il est aussi le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), un conglomérat de factions palestiniennes. Certaines (comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP)) sont des organisations terroristes désignées au niveau international. Il est enfin chef du Fatah. La lutte pour la succession dans chacun d’eux est susceptible d’avoir un impact sur la politique palestinienne.
Depuis la création de l’AP, le chef du Fatah, qui est aussi le chef de l’OLP, a exercé, de jure et de facto, la présidence de l’AP. La popularité croissante du Hamas, a abouti à son succès aux élections de 2006. Ce fut le premier signe majeur du déclin de l’hégémonie du Fatah et de l’OLP. La communauté internationale et, dans une certaine mesure, certains Palestiniens étaient prêts à permettre à Abbas, de maintenir l’apparence et la mascarade de l’unité palestinienne. Mais dans la pratique, l’AP n’a plus représenté tous les Palestiniens depuis plus de 15 ans. Quand Abbas partira, le Fatah sera divisé Quant au rôle continu de l’OLP, il ne sera pas clair.
Des élections ou la poursuite de la dictature
Ce jour-là, il y aura deux options : organiser des élections ou permettre à l’un des prétendants du Fatah de prendre le contrôle. Si des élections de l’AP avaient lieu, le Hamas, une organisation terroriste internationalement désignée, gagnerait, selon les sondages récents. Si les élections de l’AP n’ont pas lieu et que l’un des candidats du Fatah est autorisé à vaincre ses opposants et à prendre le contrôle de l’AP, ce leader manquera objectivement de toute légitimité.
Quoi qu’il en soit, le départ d’Abbas interviendra vraisemblablement bientôt. L’Autorité palestinienne sera alors certainement confrontée à des troubles politiques considérables. Un chaos politique et social.
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