Waël Ghonim est un cadre trentenaire de Google. Sa disparition au début des émeutes en Egypte avait suscitée une vive émotion auprès de ses compatriotes. Il a fini par réapparaître sain et sauf et il est devenu une figure emblématique de la révolution égyptienne. Vendredi, il a débarqué à Washington au FMI avec un message…
En substance il a reproché à l’élite de la finance mondiale d’avoir soutenu le régime de Hosni Moubarak. Mais quand, vêtu d’un simple jean, il lance à ce parterre de hauts décisionnaires : «Laissez les égyptiens régler leurs propres problèmes !», voilà une phrase qui interpelle. L’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien par les différents membres de la communauté internationale mériterait peut-être aussi un peu d’oxygène…

« J’ai l’impression d’être Joe Le Plombier », s’est exclamé Waël Ghonim sous les rires de l’assistance, à l’ouverture d’un débat public sur le thème « Emploi des jeunes et croissance inclusive au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » au siège du Fonds monétaire international où les grands argentiers du G20 étaient réunis.

Il faisait ainsi référence au petit entrepreneur de l’Ohio (nord des Etats-Unis), dont le vrai nom est Samuel Joseph Wurzelbacher, qui était devenu une star de la campagne présidentielle américaine du républicain John McCain.

Directeur du marketing de Google pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Waël Ghonim, 3O ans, côtoyait sur l’estrade un professeur de l’université de Columbia, le président de la banque centrale tunisienne et le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn.

Vêtu d’un jean délavé et d’un simple t-shirt rayé, il arborait au poignet un bracelet portant la date du 25 janvier 2011, jour du début des manifestations contre le régime de M. Moubarak, au pouvoir pendant trois décennies. « Beaucoup de monde savait que cela n’allait pas », a-t-il dit. Mais les institutions internationales et élites ont été « complices » du régime autoritaire égyptien.

Il a jugé salutaire que les institutions internationales proposent leur expertise à l’Egypte mais il a rejeté l’idée que des étrangers dictent aux Egyptiens la façon de reconstruire leur pays.

« Laissez les Egyptiens régler leurs propres problèmes », a-t-il lancé.

A l’issue du débat, Waël Ghonim s’est retrouvé entouré d’une petite foule de membres de l’audience qui le félicitaient avec chaleur et se faisaient prendre en photo avec lui.

WASHINGTON, 15 avr 2011 (AFP et Jforum)

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