Tandis que le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, se montre sur le terrain, l’UMP joue de tous ses relais pour communiquer le train d’annonces sécuritaires du gouvernement et du chef de l’Etat après les violences urbaines de Grenoble.

Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre (G), et le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, participent, le 19 mai 2010, à une conférence de presse consacré au rapport du gouvernement sur les retraites, à Paris.

Revenu de vacances, Frédéric Lefebvre était mercredi 5 août dans les studios d’Europe 1 pour relayer le message présidentiel. A l’instar du chef de l’Etat vendredi à Grenoble, le porte-parole du parti présidentiel n’a pas hésité à faire l’amalgame entre insécurité et immigration. « La question des étrangers, c’est un problème majeur dans notre pays », a-t-il lancé. « La délinquance, chacun sait qu’il y a des liens avec l’immigration, chacun le sait. C’est souvent pas correct de le dire, mais c’est une réalité que chacun connaît ».

L’UMP AU SECOURS DE SARKOZY

Et Frédéric Lefebvre d’expliquer, sans citer de sources, que « quelque chose comme 10 % des détenus sont étrangers », ou encore que « les mises en cause pour vol à la la tire, c’est 50 % d’étrangers ». Avant de préciser : « Je ne parle pas de gens issus de l’immigration, je parle d’étrangers ».

Un peu plus tôt, le porte-parole avait expliqué : « Il faut faire très attention parce qu’il y a une différence entre immigration, liens avec l’immigration, issus de l’immigration et étrangers ». Un distinguo quelque peu ignoré par Nicolas Sarkozy, qui évoquait, lors de son allocution à Grenoble, pêle-mêle les « conséquences de 50 années d’immigration non régulée » et la possibilité de déchoir de leur nationalité les « personnes d’origine étrangère » coupables d’agression sur des dépositaires de l’autorité publique.

Alors que sa crédibilité sur la lutte contre la délinquance est en baisse dans les sondages, le chef de l’Etat et sa majorité ont décidé de pousser l’offensive : il faut défendre les mesures proposées par Nicolas Sarkozy, même si elles sont jugées peu crédibles ou non constitutionnelles. Mais aussi marteler sans relâche, à l’instar de Frédéric Lefebvre, que les socialistes n’ont « rien appris, rien compris », sur la question de l’insécurité.

Le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, filant le même argumentaire, a estimé mercredi 4 août que les « Français ne font pas confiance au Parti socialiste pour les protéger ». Et se dit prêt à débattre de la question avec Martine Aubry. « Car l’heure n’est plus aux colloques et mieux vaut un débat public qu’une surenchère polémique de leur part ».

LE PS DENONCE UN « ECHEC » DE LA DROITE SUR LA SECURITE

Mais à gauche, on fait tout pour éviter la collision frontale. Et l’on martèle un tout autre message : celui de « l’échec » de Nicolas Sarkozy sur les questions de sécurité. C’est ainsi que le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a décliné, au nom de Martine Aubry, le débat proposé par l’UMP. « C’est une provocation supplémentaire de Xavier Bertrand. A lui et au gouvernement de se justifier du niveau d’insécurité jamais atteint en France », justifie-t-il, avant de conseiller au patron de l’UMP d’aller débattre avec Nicolas Sarkozy.

Et de citer une série de chiffres à l’appui de sa démonstration: « les agressions contre les forces de l’ordre ont augmenté de l’ordre de 12 % entre 2002 et 2009, et jamais les violences contre les personnes n’ont été aussi nombreuses ». « D’ici 2011, il y aura 11 000 gendarmes et policiers en moins ».

Même réaction de la part de Claude Bartolone. Invité de RTL, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis a parlé de « cinéma du gouvernement » à propos du déplacement de Brice Hortefeux à Grenoble : « Ce n’est pas tant le ministre sur le terrain qu’attendent les Français, ce sont des résultats », a-t-il lancé, expliquant que la délinquance est en hausse « depuis huit ans ». Un « échec patent », a-t-il conclu.

La chance n’est pas du côté du gouvernement pour l’instant. L’opération policière spectaculaire lancée à Grenoble mercredi 4 août, avec plusieurs centaines de policiers, dont des troupes d’élite du RAID et du GIGN, n’a débouché que sur quatre arrestations de suspect, qui ont tous été relâchés depuis.

Samuel Laurent

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Bzcom

Il est heureux que certains aient encore le courage d’exprimer des opinions politiquement incorrectes. Il y a clairement en France un lien entre immigration et insécurité, cela se vérifie au quotidien. Quand on sait de plus que cette population est presque toujours solidaire des palestiniens et souvent d’origine musulmane, ce n’est pas franchement mauvais pour notre communauté d’avoir un gouvernement qui prenne une telle position. Imaginons un instant que notre pays soit gouverné par la gauche, ouvertement anti-israelienne, voire antisémite, ce serait alors pour notre communauté un véritable problème et en tant que citoyens français, une difficulté nouvelle à vivre dans un pays qui banaliserait la délinquance et l’antisémitisme. Conclusion, laissons le gouvernement « faire le ménage » parmi toute cette population de roms, sans-papiers et autres assistés en tous genres car c’est réellement nécessaire !