Marine, le Pen se dit d’être le meilleur rempart contre la menace islamiste en France. Elle réitère ses propos devant la caméra d’une pseudo agence d’information d’extrême droite cette semaine.

Mais qu’en est-il du vote juif en faveur du FN ?

Il ne fait aucun doute que le FN est plus un problème qu’une solution, même si Marine fait tout pour séduire les Juifs de France. Il n’en demeure pas moins, que las des promesses qui restent sans suite, la tentation devient plus grande de succomber aux sirènes de Marine le Pen, d’autant que les échec répétés poussent à des solutions plus radicales, comme le départ de France.


Marine le Pen, encore et toujours…

Cela devient un véritable rituel : chaque week-end annonce par des sondages, l’inexorable montée de Marine le Pen dans l’opinion des Français. Et parallèlement, c’est Fr. Hollande qui chute dans ces mêmes sondages. Cela devient presque dangereux : il y a depuis des semaines 8 français sur 10 qui jugent M. Hollande incapable, de rétablir la situation, voire même d’agir, je n’ose dire de gouverner. Cela ne peut plus continuer ainsi. Le problème est que l’actuel président pense qu’il suffit de faire le gros dos et que tout cela passera. Cela n’en a pas l’air. Les gens n’ont pas été favorablement impressionnés par le déplacement en Irak. C’est trop loin de leurs préoccupations quotidiennes. Et il y a autre chose : le gouvernement est en roue libre, même les députés socialistes n’y croient plus et sont arrivés à souhaiter le redressement de l’UMP afin que celle-ci puisse barrer la route à Marine Le pen.

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Marine, justement, parlons-en : un nombre croissant de citoyens sont d’avis qu’elle est crédible et peut gouverner. Je suis moi-même étonné par les gains électoraux réalisés par Marine dans des milieux qui étaient jadis réfractaires à ses idées. Son programme économique, notamment la sortie de l’Euro n’est guère crédible : comment, par exemple, libeller la dette de la France, dans une autre monnaie ? Or, il s’agit de deux mille milliards d’euros..

Et tant que M. Hollande ne prendra pas la décision qui s’impose, cela ira crescendo. Que faire ?

Les institutions de la Ve République protègent le chef de l’Etat. C’est bien, mais voilà, un président n’est pas là pour se bunkeriser, mais pour prendre les décisions qui s’imposent. Or, il semble que le président soit en quelque sorte le problème.. Que pourrait-il faire ? Certains sont partisans d’une décision radicale et sans appel, il est très improbable que Fr. Hollande décide de jeter l’éponge. Restent deux possibilités : la dissolution de l’Assemblée ou la nomination d’un gouvernement d’union nationale.

Même si Manuel Valls obtient la confiance la semaine prochaine, ce que je lui souhaite, ce serait d’une courte tête et le problème, de toute manière, se reposera pour le vote du budget. Et les dits frondeurs ne s’abstiendront pas, il voteront contre.. Certains susurrent même que cela arrangerait l’exécutif qui dissoudra alors, en toute sérénité.

Il existe uns spirale, un enchaînement qu’il faut absolument rompre et cela ne sera pas chose facile : plus Fr. Hollande perd la confiance des Français et plus Marine monte. C’est-à-dire que la présidente du FN est désormais considérée comme l’unique recours alors que l’UMP est en convalescence ou en restructuration.

L’exécutif est dans une impasse, c’est triste pour la France : si le président dissout, moins de 50 députés PS reviendront à l’Assemblée, tandis que la droite et le FN seront près de 450, tant le rejet de l’actuel président est fort. Reste l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale qui gouvernerait pendant 18 mois en se fixant des objectifs précis.

Malheureusement, cette attitude de conciliation ne fait pas encore partie de la mentalité française.

Mais toute solution serait meilleure que l’immobilisme actuel. Il faut faire attention, on n’est pas à l’abri d’une tempête sociale.

Maurice-Ruben HAYOUN

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VOTE JUIF ET FRONT NATIONAL :Ce que révèle l’étude du poids démographique et du comportement électoral des Juifs de France

L’étude réalisée ici par l’Ifop met en évidence quelques points importants :

• Que se soit lors du 1er tour des présidentielles de 2007 et de 2012, Nicolas Sarkozy enregistre près de 50% des voix auprès de l’électorat juif ;
• A l’heure actuelle, le survote en faveur de la droite parlementaire constitue une vraie singularité de l’électorat juif, quelque soit la catégorie sociale considérée au sein de cet électorat.
• Une situation bien différente de celle de la fin des années 1970 et des années 1980 au cours desquelles l’électorat juif soutenait significativement la gauche ;
• Entre les élections présidentielles de 2007 et de 2012, la gauche stagne auprès de l’électorat juif, représentant environ 1/3 de ce dernier, alors qu’elle progresse sensiblement à l’échelle nationale ;
• Ce déplacement du centre de gravité politique de la population juive au profit de la droite peut s’expliquer par un regain de l’antisémitisme en France après le déclenchement de la Seconde Intifada ;
• L’élection présidentielle de 2012 marque en revanche une rupture très nette dans cet électoral avec la progression du FN : en effet, 13,5% des électeurs se déclarant de confession juive affirment avoir voté pour Marine Le Pen, contre à peine 4% pour son père en 2007 ;
• La progression du vote FN au sein de l’électorat juif s’explique par la stratégie de dédiabolisation menée par le parti, l’absence de références douteuses relatives à la Shoah dans les discours de Marine Le Pen, et surtout l’inquiétude grandissante d’une partie de la communauté juive face à la montée de l’ « antisémitisme islamique », vis-à-vis duquel le FN se présente comme un rempart.

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Alors qu’il existe de nombreux fantasmes à propos du « vote juif », il n’est pas inutile de poser le sujet en des termes dépassionnés et sur la base de données chiffrées et objectives. La part de la population se déclarant juive étant statistiquement très faible, la première partie de cette analyse a été menée à partir d’une agrégation à grande échelle d’enquêtes effectuées par l’Ifop auprès d’échantillons nationaux représentatifs sur une période de 10 ans (de 2002 à 2012) et au sein desquelles la question de l’appartenance religieuse était posée. Une fois ce cumul effectué, on dispose d’un échantillon global de pas moins de 173.000 interviewés. Ce volume, plus que conséquent, a permis d’évaluer d’une part le poids et le profil de la population se déclarant juive et d’autre part d’observer son comportement électoral sur les dernières élections.

– 1- Les juifs représentent moins d’un 1% de la population
Premier enseignement de cette analyse, à la question : » Etes-vous catholique, protestant, musulman, juif, d’une autre religion ou sans religion ?

« , 0,6% des personnes interrogées répondent » juif « . Cela correspond à 1.095 individus dans l’échantillon cumulé et, ramené à un corps électoral de 43 millions de personnes, cela représente 260.000 électeurs. Même en postulant que l’appartenance à la religion juive (mesurée et appréhendée à l’aune de notre question assez basique et qui n’opère pas de distinguo entre les personnes juives pratiquantes et celles qui sont nées dans des familles de culture et de traditions juives sans pour autant pratiquer aujourd’hui) est peut-être un peu sous-déclarée aux enquêteurs, il apparaît que le poids statistique de la population juive dans le corps électoral est tout à fait minime et n’a guère varié depuis 20 ou 30 ans.

L’avantage de travailler à partir de gros échantillons est qu’il est possible de disposer de bases statistiques suffisamment solides même pour les segments les plus étroits de la population française comme c’est le cas ici.

Avec un sous-échantillon de 1 095 individus se déclarant de confession juive, il a été possible de dresser un portrait socio-démographique de cette population. Même si les cadres supérieurs, les professions libérales, les commerçants, artisans et chefs d’entreprise sont surreprésentés (19% contre 11% dans la population totale), la communauté juive apparaît sociologiquement assez diverse, ce qui vient démentir bon nombre de clichés et de préjugés.

On compte ainsi 24% d’ouvriers et d’employés (contre 31% dans l’ensemble de la population) et 12% de professions intermédiaires (contre 14%). Si cette population n’est donc pas sociologiquement très typée, son implantation sur le territoire est en revanche très spécifique. 50% des personnes se déclarant juives résident en effet dans l’agglomération parisienne alors que ce territoire n’abrite que 16% de la population totale.

Cette surreprésentation de la région parisienne dans la population juive s’accompagne également d’une implantation un peu plus marquée dans l’ensemble PACA / Languedoc-Roussillon (17% contre 12% dans l’ensemble de la population française) au détriment des régions du grand ouest (3% des juifs y habitant contre 14% de la population totale) et de manière plus générale des zones rurales (5% contre 25% en moyenne). On notera que même en Ile-de-France, région où la population juive est la plus nombreuse, le poids de cette communauté ne représente que 2% de la population locale.

– 2- De 2002 à 2007 : des votes juifs assez divers mais une forte prime pour la droite traditionnelle.

Certains commentateurs ou acteurs politiques évoquent parfois un » vote juif « . Les premières conclusions de l’analyse réalisée permettent déjà de relativiser fortement son importance dans la mesure où il ne représenterait que 0,6% du corps électoral. De surcroît, parler d’un « vote juif » sous-entend que le comportement électoral de cette population serait très homogène et monocolore. Or, les données dont on dispose montrent que si la droite bénéficie d’une large assise dans cet électorat, les autres familles politiques y sont également représentées, le » vote juif » n’est donc pas univoque, loin s’en faut, comme le montre le tableau suivant par exemple :

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Au premier tour de l’élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy » rafle la mise » dans la communauté juive puisqu’il rate de peu la barre des 50%. Cet attrait très puissant pour Nicolas Sarkozy ne s’accompagne pas pour autant d’un rejet de la gauche dans cette partie de l’électorat. En effet, si l’audience des candidats d’extrême-gauche y est inférieure à la moyenne (peut-être en raison des positions pro-palestiniennes de ces formations politiques mais aussi d’une certaine distance vis-à-vis des formations extrémistes déjà constatée dans les travaux de Mme Benayoun par exemple), Ségolène Royal recueille 28,8% des voix des personnes se déclarant juives, soit 3 points de plus que son score national.

Le sur-vote en faveur de Nicolas Sarkozy se traduisit en revanche par une contre-performance de François Bayrou (13,9% contre 18,6% en moyenne) et surtout de Jean-Marie Le Pen ( 4,3% contre 10,6% ), la communauté juive demeurant en 2007 ultra-majoritairement réfractaire au vote frontiste.

L’analyse du vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2002 fait ressortir des constats relativement similaires. Comme le montre le tableau suivant, le vote des personnes de confession juive se caractérisa à l’époque également par :

• une surreprésentation très nette de la droite parlementaire,
• un léger sur-vote en faveur du candidat socialiste, ceci s’accompagnant d’une moindre audience de l’extrême-gauche,
• un très faible écho du tandem Le Pen / Mégret.

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Dans le détail, on notera qu’à droite, c’est Alain Madelin qui bénéficia en 2002 d’une très forte présence dans cet électorat (plus de 21% contre à peine 4% en moyenne). Les valeurs portées par le candidat de Démocratie Libérale, sa défense constante et revendiquée d’Israël et des USA peuvent expliquer cette audience spectaculaire quand Jacques Chirac, réputé plus pro-arabe, bénéficia d’un moindre soutien. Ce dernier déclarait notamment le 26 janvier 2002, « il n’y a pas de poussée d’antisémitisme en France  » alors que le nombre d’actes antisémites avait connu une très forte croissance entre 1999 et 2000 (selon la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme) puis un tassement en 2001 tout en restant nettement supérieur à 1999.

Le succès rencontré par Nicolas Sarkozy en 2007 dans cette population tient sans doute au fait, qu’hormis des liens tissés de longue date avec cette communauté, notamment en Ile-de-France, il ait su tenir un message s’inspirant davantage de la tradition et de l’héritage atlantiste et pro-Israël du Parti Républicain et de Démocratie Libérale que de la filiation gaulliste chiraquienne moins efficace, on l’a vue dans ce milieu.

Quoiqu’il en soit des différences de sensibilités politiques, le sur-vote en faveur de la droite parlementaire apparaît donc comme une vraie singularité de l’électorat juif même si une part significative de cette catégorie de la population se reconnaît dans la gauche et principalement dans le PS.

Ce fort tropisme droitier s’expliquerait-il par la composition sociologique de cet électorat, où les CSP réputées plus favorables à la droite sont surreprésentées ?

L’analyse invalide cette hypothèse puisqu’une fois l’effet CSP neutralisé, on constate en effet une forte prime pour la droite UMP de l’ordre de 15 points parmi les cadres supérieurs et les professions libérales de confession juive par rapport à leurs homologues non juifs et de 14 points parmi les ouvriers/employés de confession juive versus les catégories populaires non juives.

Alors que différents travaux de recherche avaient montré un soutien assez marqué de l’électorat juif envers la gauche à la fin des années 70 et lors de l’élection de François Mitterrand en 1981 et 1988, un déplacement du centre de gravité politique de la population juive au profit de la droite semble s’être produit depuis. Sans qu’il soit facile de le dater précisément, on peut émettre l’hypothèse que cette droitisation d’une partie de cette communauté soit consécutive au déclenchement de la seconde intifada qui s’est accompagnée en France d’un regain d’antisémitisme.

Certains observateurs ont également évoqué le fort impact de certaines agressions dont ont été victimes des membres de la communauté juive en Ile-de-France notamment. Dans ce contexte, le ferme discours du Ministre de l’Intérieur de l’époque a sans doute rencontré un écho, Nicolas Sarkozy ne manquant jamais l’occasion, de surcroît, d’afficher sa proximité à Israël et à la communauté juive.

Comme le montre le tableau suivant, ce lien particulier à Nicolas Sarkozy semble avoir perduré après l’élection de 2007.

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Durant la première partie de son mandat (jusqu’aux élections européennes de 2009), le Président bénéficia dans cette catégorie d’un niveau de popularité quasi identique à celui observé parmi les catholiques pratiquants – soutiens traditionnels et constants de la droite – et l’écart de popularité était de 16 points avec la moyenne nationale. Mais si la communauté juive demeura, derrière les catholiques pratiquants, la seconde catégorie la plus en soutien de Nicolas Sarkozy durant la seconde partie de son mandat, c’est parmi les juifs que sa popularité recula le plus : -19 points (contre -14 points en moyenne et parmi les catholiques pratiquants). A la veille de l’élection présidentielle de 2012 une majorité de personnes se déclarant de confession juive se disait donc a priori mécontente de Nicolas Sarkozy, rendant le jeu électoral plus ouvert qu’en 2007.

-3 – Présidentielle de 2012 : permanence du tropisme sarkozyste et progression du vote FN

En dépit de ce mécontentement survenu dans la seconde partie de son mandat, l’électorat juif est resté fidèle à Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012. Sur la base d’un cumul de 85 000 interviews réalisées entre 2012 et 2014 et pour lesquelles les questions du vote à la présidentielle et de la religion avaient été posées (510 interviewés ayant indiqué être de confession juive), il ressort en effet, comme le montre le tableau suivant, que Nicolas Sarkozy a maintenu ses positions et sa très large domination de 2007 en 2012 dans cet électorat, puisque près d’un électeur se déclarant juif sur deux (45%) a voté pour lui dès le premier tour.

Alors qu’il cédait environ 4 points dans l’ensemble de l’électorat, il reculait de moins d’1 point dans cette catégorie.

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Si les différentes sensibilités de gauche continuent d’y être présentes, elles sont, contrairement à 2007, sous-représentées. C’est le cas principalement de François Hollande qui avec 22.5% des voix se situe à 5.5 points en-dessous de sa moyenne (quand pour Ségolène Royal l’écart était de +3 points) et dans une moindre mesure de Jean-Luc Mélenchon : 8.5% contre 11.5% au plan national. L’ensemble de la gauche est néanmoins assez stable par rapport à 2007, (représentant environ un tiers de l’électorat juif) mais cette stabilité s’inscrit dans un contexte général de poussée de la gauche. François Bayrou est lui aussi sous-représenté (4.5% au lieu de 9%) et baisse sensiblement par rapport à 2007.

Ces différents éléments : stabilité de la gauche dans une configuration nationale de progression de ce camp, reflux du candidat centriste et stabilité à un haut niveau du président sortant plaident pour une droitisation de l’électorat juif. Cette tendance est confirmée par la progression frontiste, qui sans être exceptionnelle, constitue une vraie rupture. Alors que son père n’avait obtenu qu’à peine 4% en 2007 dans cet électorat (et 6% avec Bruno Mégret en 2002 après le déclenchement de la seconde intifada) Marine Le Pen y a atteint 13.5% soit une progression de 9 points.

Même si ce score est nettement inférieur à la moyenne nationale (18%), la stratégie de la dédiabolisation, l’absence de références douteuses dans les discours de Marine Le Pen, mais aussi l’inquiétude grandissante d’une partie de la communauté juive face à la montée de la menace islamiste (symbolisée par l’attaque de l’école juive de Toulouse par Mohamed Merah à quelques semaines du premier tour) a donc permis au FN de progresser significativement dans cet électorat. Le mécontentement (observé plus haut) d’une partie de cet électorat vis-à-vis de Nicolas Sarkozy est susceptible d’avoir alimenté cette dynamique, basculement qui n’aurait pas pu se produire du temps de Jean-Marie Le Pen.

Parallèlement à cette absence de propos ou de références douteuses renvoyant à la Shoah, Marine Le Pen a par ailleurs essayé, depuis son accession à la tête du FN, de se rapprocher de cet électorat. Elle a notamment pris plusieurs fois position contre « l’antisémitisme islamique » et présenté le FN comme un rempart destiné à protéger cette population des agressions et des tensions communautaires à laquelle elle est exposée dans certains quartiers.

Ce ton relativement nouveau pour le FN a visiblement rencontré un certain écho dans la frange la plus inquiète de l’  » électorat juif  » ne s’estimant pas assez défendue par les pouvoirs publics et les organisations juives face à « la menace islamique  » . Cette tentative de pénétration électorale n’a pas été mise en veilleuse depuis la présidentielle bien au contraire. Sur fond de tensions ravivées par le conflit à Gaza et les violences aux abords des synagogues de la rue de la Roquette à Paris (le dimanche 13 juillet) et de Sarcelles (le dimanche 20 juillet), les récents propos de Marine Le Pen estimant que si la Ligue de Défense Juive existait c’était » parce qu’un grand nombre de juifs se sentent menacés « , s’inscrivent dans la même stratégie.

Si une partie de l’électorat juif, inquiète et radicalisée, a voté pour le Front National au premier tour de la présidentielle, elle s’est ensuite vraisemblablement très majoritairement reportée sur Nicolas Sarkozy. La domination de ce dernier dans cette catégorie de la population est en effet encore plus nette au second tour puisqu’il atteint 63% des voix contre 48,5% en moyenne.

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Si l’on compare avec les rapports de force issus du premier tour, on constate que la totalité des voix du centre et de la droite de la droite s’est reportée sur le président sortant dans cette partie de la population, ce qui n’a pas été le cas dans l’ensemble du corps électoral. La qualité de ces reports à droite constitue un signe supplémentaire de la droitisation de cette population, mais qui, encore une fois, n’est pas monolithique, 37% des électeurs se déclarant de confession juive ayant voté pour François Hollande.

– 4- Sarcelles : un effet-loupe amplifiant des comportements électoraux de la communauté juive.

Le puissant tropisme sarkozyste révélé par nos données d’enquête au plan national se retrouve également localement mais avec une amplitude plus ou moins forte selon les lieux. Nous avons en effet travaillé sur plusieurs communes abritant une communauté juive importante : Sarcelles, Créteil, le 19ème arrondissement de Paris, certains quartiers de Marseille et Villeurbanne. A partir de l’implantation et de la densité des commerces confessionnels (boucheries, boulangeries/pâtisseries, supermarchés, librairies etc…) et des lieux communautaires (écoles et synagogues), nous avons pu, dans un premier temps, isoler assez précisément dans ces communes les quartiers où résidait la communauté juive et, dans un second temps, identifier les bureaux de vote correspondants.

Dans le cas de Sarcelles, 5 bureaux de vote sont situés dans ce qu’on appelle parfois la « petite Jérusalem » c’est-à-dire dans le périmètre situé à l’ouest du boulevard Henri Poincaré.

Et comme le montre le tableau suivant, ces bureaux se distinguent très clairement du reste de la ville par un sur-vote massif en faveur de Nicolas Sarkozy et ce, dès le premier tour.

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Ce vote en faveur de l’ancien président de la République qui se situe entre 25 et 40 points au-dessus de la moyenne municipale (et de la moyenne nationale) montre la très forte assise de ce candidat dans cet électorat, mais aussi le caractère socio-culturellement et électoralement très clivé de Sarcelles puisque dans de nombreux quartiers de cette ville, le candidat de l’UMP n’a pas franchi la barre des 15%. Bien que la gauche de la gauche et François Hollande obtiennent dans ces bureaux des résultats très en retrait par rapport au reste de la ville, une partie de cette population se reconnait donc dans la gauche, mais peut-être s’agit-il notamment de la composante non juive de la population de ces quartiers, qui ne sont pas, rappelons-le, démographiquement et religieusement homogènes.

On constate aussi que le vote pour Marine Le Pen est très faible dans ces bureaux et s’y situe en dessous de la moyenne municipale déjà très basse (10%). Bien que les problèmes d’insécurité et de tensions communautaires soient réels à Sarcelles, il semblerait que, dans cette commune, l’électorat juif n’est guère opté pour le vote FN et soit resté massivement fidèle à Nicolas Sarkozy. Les pertes qu’il a enregistrées dans ces bureaux entre 2007 et 2012 sont en effet assez limitées et plus faibles que dans le reste de la ville, tandis que le FN progresse mais de manière modérée.

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Rappelons qu’en tant que Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy avait reçu les familles des jeunes juifs qui avaient été agressés en mars 2006, agression qui avait marqué les esprits à l’époque. Il avait également procédé à la dissolution de la Tribu Ka, dont le leader, Kemi Séba, souhaitait « désioniser  » Sarcelles. Tous ces éléments expliquent pourquoi le FN n’a pas opéré de percée dans la » petite Jérusalem » et que Nicolas Sarkozy y a conservé une très solide assise électorale. On remarquera d’ailleurs que plus le vote en sa faveur était élevé dans un bureau de vote et plus le niveau du FN était faible.

De la même façon, les bureaux électoralement les plus typés (n°22 et 24) sont ceux qui sont situés au cœur du » quartier juif » de Sarcelles, autour notamment du boulevard Albert Camus et de l’avenue Paul Valéry, le sur-vote en faveur du candidat UMP devenant un peu moins fort (la gauche et le FN progressant concomitamment ) quand on s’éloigne de ce cœur battant. Et c’est également dans le bureau n°27 situé à la périphérie de cette zone (au sud de l’avenue du 8 mai 1945) que le vote en faveur du candidat de l’UMP a le moins bien résisté entre 2007 et 2012.

Au second tour, la domination de Nicolas Sarkozy est encore de mise et l’on constate, à l’instar de ce que l’on a observé à partir de nos données d’enquête, que les reports des voix centristes et frontistes ont été excellents dans ces bureaux, Nicolas Sarkozy obtenant au second tour des résultats correspondant au total des voix s’étant portées sur François Bayrou, Marine Le Pen et lui-même au premier tour.

[ATLANTICO.fr

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Comment le FN tente de draguer l’électorat juif

Le «vote juif» pour le FN aurait triplé entre l’élection présidentielle de 2007 et 2012…

C’est peut-être une conséquence de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen. Le vote FN a fortement progressé à la présidentielle de 2012 chez les électeurs se déclarant de confession juive. Selon une étude de l’Ifop pour le site Atlantico publiée mercredi, Marine Le Pen a récolté 13,5% du vote juif quand son père Jean-Marie Le Pen ne recueillait que 4,4% en 2007. Les chiffres sont à prendre avec des pincettes (il faut parler non «d’un unique vote juif mais plutôt des votes juifs», précise l’Ifop), mais traduisent une évolution.

Provocations et condamnations

«Il existait déjà au milieu des années 1980 une petite structure, le Cercle national des Français juifs [une organisation affiliée au FN], montée à la fois pour se dédouaner des accusations d’antisémitisme après un certain nombre de prises de position, et en même temps pour tenter de percer dans l’électorat juif», explique le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus. «Mais cela n’avait conduit à aucun résultat comme le montrent les chiffres de l’Ifop».

Les éternelles provocations de Jean-Marie Le Pen, du «point de détail» au «Durafour crématoire» rendaient impossible un éventuel rapprochement. «Marine Le Pen est d’une autre génération. Elle n’est pas nostalgique de la Seconde guerre mondiale, a qualifié les camps de «summum de la barbarie», et a plusieurs fois condamné les sorties antisémites du père, notamment la dernière déclaration sur les fournées», précise Nonna Mayer, chercheuse au Centre d’études européennes de Sciences Po-CNRS. Marine Le Pen avait évoqué en juin «une faute politique» pour qualifier les propos polémiques de son père sur Patrick Bruel.

Combat contre l’antisémitisme, gage de respectabilité?

Le Front national a semble-t-il changé son fusil d’épaule. Marine Le Pen déclarait cet été que le FN était «le meilleur bouclier» pour protéger les juifs de France «face au seul vrai ennemi, le fondamentalisme islamiste». La présidente du parti a également défendu l’existence de la LDJ (Ligue de Défense juive) lorsque se posait la question d’une éventuelle dissolution.

«Il ne suffit pas de faire des déclarations pour faire bouger les lignes. Une majorité des juifs se souvient des trente ans d’incompréhensions majeures, de signaux négatifs envoyés par les dirigeants frontistes à leur communauté», prévient Jean-Yves Camus. Nonna Mayer abonde. «Le père instrumentalisait l’antisémitisme, le nouveau FN instrumentalise son combat affiché contre l’antisémitisme comme gage de respectabilité».

«La stratégie de dédiabolisation, l’absence de références douteuses relatives à la Shoah dans les discours de Marine Le Pen, et surtout l’inquiétude grandissante d’une partie de la communauté juive face à la montée de « l’antisémitisme islamique », vis-à-vis duquel le FN se présente comme un rempart», expliquent la progression du FN dans l’électorat juif, selon l’Ifop.

Des interdictions qui visent aussi les juifs

«Les mesures prônées par le FN comme l’interdiction de l’abattage rituel casher ou hallal, ou l’interdiction du port de signes religieux visibles, qui vise aussi la kippa, sont de nature à refroidir les communautés juives», relativise le politologue. «Quand le parti explique qu’il faut supprimer les aides aux associations communautaristes, il faut entendre les associations qui s’adressent aux musulmans mais également celles qui s’adressent aux juifs».

Reste aussi la question des racines de sa base militante. «Les vieux réflexes restent si l’on en juge les nombreux dérapages de militants et candidats du parti, exclus en conséquence par la présidente du FN», explique la chercheuse. Jean-Yves Camus rappelle que la progression visible du vote juif pour le FN restait inférieure à la moyenne nationale (13,5% contre 18 %), et que celui-ci s’était surtout dirigé vers Nicolas Sarkozy (45%).

[ Thibaut Le Gal

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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meller1

fn=arret de mort pour les juifs de France

jacqueline

JE NE DIRAI PAS MIEUX ATTENTION ! ATTENTION ! NE VOUS LAISSEZ PAS AVOIR PAR LE FRONT NATIONAL.

CROYEZ MOI CE N’EST PAS BON POUR NOUS !

oxomars

{{ {Etre protégé par ces gens est une idée qui me donne des boutons.

A-t-on déjà vu des extrémistes tenir leurs engagements et fortiori envers des Juifs ?

Par respect pour le vraie France qui a gâté beaucoup d’entre nous, il est impensable de participer au hold-up politique de ces voyous.

Vous imaginez-vous un triste individu comme Bruno Gollnisch ministre de l’intérieur ?

Comment comptez vous empêcher les nostalgiques du IIIème Reich de défiler sur les boulevards de nos grandes villes ?

Ne voyez pas qu’une inoffensive blonde, matrone toute en « gueule » et son alter-ego Florian Philipot ? Derrière leur opportunisme flatteur, aucun programme ni stratégie. Peu importe, on astique les bas instincts par un populisme navrant.

Ces gens sont capables de tout pour obtenir un pouvoir qu’ils ne lâcheront plus tel le rottweller d’un zonard.} }}

Armand Maruani

{{Allez  » Bis répétita  » .}}

{{MLP notre Moïsette pur porc qui va sauver les Juifs de France ?}}

{{Chaque matin je me précipite au balcon pour voir quelle est la mer qui va s’ouvrir en deux pour nous permettre de rentrer enfin chez Nous en Eretz Israël .}}

{{Mon maillot de bains est prêt .}}

michel boissonneault

c’est vrai que Mme Marine Lepen est la seul politicienne qui veut faire face aux islamistes mais
M. Hervé Gattegno a aussi raison lorsqu’il affirme que Mme Lepen ose pas affirmer haut et fort
que le FN est pas antisemite mais surtout quelle n’ose pas prendre ses distances avec son père
mais surtout que des sympathisants du FN sont des fidèles de _ _ _ _donné…..
donc si elle veut le vote des juifs de france alors quelle expulse son père de son parti politique